Halloween Game: Origines [Non Corrigé]

Chapitre 4

   Mélissa ouvrit la porte de la pièce du premier étage dans laquelle étaient entreposée une grande partie des cartons ramenés par la famille. Si la plupart des boîtes marrons contenaient de vieux objets de décoration achetés par Béatrice dans des vides greniers, d'autres étaient remplis d'effets personnels de la famille jugés non-indispensables par les parents (ce qui était sûrement le cas de la batterie de secours de Mélissa).

   Marina suivit sa sœur, intriguée à l'idée de découvrir ce que Mélissa voulait lui montrer. Que pouvait-elle avoir découvert dans une vieille chambre remplie de cartons?

   - Qu'est-ce que tu voulais me montrer? demanda Marina.
- Attends...

   Sous le regard méfiant de sa jumelle, Mélissa se dirigea vers une imposante bibliothèque située sur le mur à leur droite. La jeune femme commença à pousser avec difficulté le gros meuble de bois puis s'arrêta un instant:

   - Tu veux bien m'aider? La bibliothèque est très lourde et je sais pas si j'aurais assez de force pour la pousser toute seule une fois de plus.
- Bien sûr, répondit Marina.

   La jeune femme rejoignit alors sa sœur et toutes les deux unirent leurs forces pour déplacer la très ancienne bibliothèque. Après quelques efforts, Marina découvrit avec surprise un trou dans le mur.

   Mélissa disparut alors dans le grand trou noir qui faisait presque la hauteur de la gigantesque bibliothèque qu'elles venaient de déplacer. Marina la suivit alors et s'engagea dans ce qui lui semblait être un passage sombre sentant l'humidité.

   Au bout de quelques secondes, une lumière apparut devant elle. Mélissa avait mis en marche la fonction lampe torche de son portable, permettant ainsi aux deux sœurs d'y voir un peu plus clair.

   Le tunnel dans lequel elles se trouvaient était sombre mais assez court (il devait s'étendre sur trois mètres au plus). Une fois sorties du tunnel, les deux sœurs se retrouvèrent dans une petite pièce à la fois sombre et humide qu'elles n'avaient pas vu lors de la visite. Sûrement était-elle inconnue de l'agent immobilier.

   Un vieux lit au matelas visiblement en piteux état se trouvait à leur gauche tandis que des dizaines voire même des centaines de livres à l'apparence très ancienne étaient entassés sur un petit meuble et une bonne partie du sol.

   Certains se trouvaient ouverts à leurs pieds. Mélissa avait certainement déjà commencé à fourrer son nez dedans... Elle était si curieuse!

   D'ailleurs cela n'étonnait pas vraiment sa jumelle qui connaissait la passion de sa sœur pour les vieux livres et les histoires qui allaient avec. Une passion assez honorable aux yeux de leur mère mais que Marina n'avait jamais compris.

   - Regarde! s'exclama Mélissa, visiblement très enthousiaste à l'idée de voir une telle concentration de livres anciens.
- L'ancienne propriétaire devait beaucoup aimé lire mais ça n'a rien d'exceptionnel, répondit Marina. Beaucoup de vieilles maisons contiennent des livres de ce genre...
- Mais ce ne sont pas de simples livres, Marina!
- C'est vrai que c'est incroyable qu'ils ne soient pas partis en miettes avec l'humidité de la pièce quand tu les as ouvert...

   Mélissa dévisagea un instant sa sœur. Si Marina pouvait se montrer très encourageante et positive, elle pouvait aussi faire clairement comprendre à quelqu'un que quelque chose lui déplaisait en un temps record.

   La jeune fille prit alors un des livres ouverts sur le sol et le mis sous les yeux de sa sœur. Elle lui montra le texte qui avait été délicatement écrit à la main.

   - Ils sont écrits à la main, et... dit Marina, dubitative.
- Lis! Ils parlent de sorcellerie! Il y a plein d'incantations et regarde celui-là! On dirait un journal intime, dit Mélissa en montrant un carnet aux pages jaunies par le temps.

   Marina fixa sa sœur dont les yeux semblaient remplis d'un sentiment qu'elle n'y avait pas vu depuis un bon moment: l'excitation. Elle savait ce que sa jumelle s'apprêtait à lui demander et elle n'avait pas envie de briser cette lueur dans ces yeux. Elle lui répondit alors:

   - D'accord, je vais les lire avec toi...

   Un grand sourire se dessina sur le visage de sa sœur qui la remercia avant de lui tendre un des nombreux livre entreposés dans la petite pièce. Toutes les deux s'assirent à même le sol et plongèrent toutes entières dans leur lecture.

   Le temps avait affecté les pages des livres si bien que l'écriture, souvent tracée à la main, avait disparu à certains endroits, rendant sa compréhension plus difficile. Cependant, à sa grande surprise, plus Marina essayait de déchiffrer les symboles soigneusement tracés à la main, plus elle prenait du plaisir à découvrir le contenu des pages.

   Les jumelles passèrent alors des heures penchées sur les livres, leurs portables leur servant de source lumineuse. La plupart des pages semblaient détailler des incantations ou des recettes de potions plus ou moins douteuses, comme l'avait annoncé Mélissa.

   Le dernier livre qu'avait prit Marina était cependant assez différent. Une personne, sans doute la première propriétaire de la maison, y racontait des anecdotes qui concernait apparemment les anciens habitants du village.

   À la croire, chaque habitants avait son lot de secrets et de mésaventures (dont elle semblait revendiquer la responsabilité). Ainsi, suite à un de ses sorts, la boulangère de l'époque aurait perdu son enfant deux mois après sa naissance (il était à l'en trop "pur" pour ce monde). Le boucher aurait perdu toutes ses dents après lui avoir vendu une viande qu'elle avait jugé pas assez bonne.

   Cette Lucie ne paisantait pas, pensa-t-elle, un peu amusée par ce qu'elle venait de lire. Quand elle arriva à la fin du livre, le sujet du récit avait changé et semblait radicalement plus sérieux que les malheurs des habitants.

   Lucie y parlait d'enfants. Marina compta douze descriptions détaillées. Leurs âges allaient de trois à onze ans à en croire ce qu'elle pouvait lire.

   Marina fronça légèrement les sourcils et se concentra un peu plus sur sa lecture qui lui paraissait de plus en plus intéressante. Mais son engouement fut assez vite interrompue par des bruits de pas qui semblaient provenir de l'escalier. Marina releva aussitôt la tête pour interroger sa sœur :

   - On fait quoi?
- On sort, répondit Mélissa. Cette pièce pourrait être notre repaire...
- OK, on se dépêche alors.

   Toutes les deux posèrent les livres et sortirent avec précipitation. Une fois sorties du tunnel, elles se dépêchent de remettre la lourde armoire en place.

     À suivre...