Chapitre 23

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   - On aura pas assez de lumière avec le vivarium pour aller dans la pièce d'à côté, déclara Lucie avec une pointe de désespoir.

   De son côté, Louis surveillait toujours avec autant d'attention les trois monstres noirs comme la nuit qui se déplaçaient lentement dans leur maison de verre dont le toit avait été retiré. À chacun de leurs mouvements, il lui semblait que son cœur battait plus vite, s'approchant doucement de la crise cardiaque.

   - Au fait, dit Louis pour essayer de détacher un instant son regard des araignées géantes, vous pensez que les cris qu'on vient d'entendre sont dus à quoi?

   En guise de réponse, il vit Lucie hausser les épaules sous la lumière crue mais faible du vivarium. Pierre, quant à lui, n'osa pas donner son avis.

   À vrai dire, le jeune homme n'avait aucune idée de ce qui aurait pu provoquer ses cris stridents et il préférait ne pas y penser d'autant plus que les hurlements semblaient provenir du rez-de-chaussée. S'il y avait vraiment un tueur dans cet endroit, il ne voulait pas imaginer ce qui s'était passé de l'autre côté de l'entrée.

   - On fait quoi? demanda Lucie qui voulait trouver une issue au plus vite.
- On sort de cette pièce, déclara Louis qui fixait avec une inquiétude grandissante les trois araignées.

   Lucie se tourna alors vers Pierre pour avoir son avis. Le jeune homme ne savait pas quoi répondre. Finalement, il ouvrit la bouche:

   - Mais on fait quoi, une fois qu'on est sortis d'ici?
- On improvisera, hasarda Louis. Mais il est hors de question que je reste une seconde de plus à proximité de ces choses, dit-il en montrant les trois araignées qui bougeaient calmement leurs nombreuses pattes sur le sol de leur cage de verre.

   Pierre regarda Lucie. La jeune femme aurait bien aimé continuer à explorer cette partie de la maison mais le manque de lumière et l'évidente absence de motivation de Louis ne les aideraient pas. N'ayant d'autre option, elle lâcha:

   - Bon d'accord, on retourne dans l'entrée.

   Louis lâcha un gros soupir de soulagement. Il fit signe à Pierre et Lucie de se diriger vers l'entrée en expliquant qu'il les rejoindrait après s'être assuré d'avoir bien recouvert le vivarium de l'épais drap noir qu'ils avaient trouvé dessus.

   Lucie et Pierre s'exécutèrent et se rapprochèrent de l'entrée du salon. Louis remplaça avec soin le tissus noir à sa place, replongeant la pièce dans une obscurité des plus totales, puis les imita.

   Cependant, le trio s'arrêta net avant de sortir du salon. De l'autre côté de l'entrée, un faisceau lumineux aveuglant (qui provenait sûrement d'une lampe torche) s'approchait dangereusement.

   Lucie fit signe aux garçons de se cacher derrière le mur mais c'était trop tard. La lumière était braquée sur eux de sorte que l'individu qui tenait la lampe les avait déjà repéré.

   Ils rapprochèrent les uns des autres, les cœurs battant la chamade, se préparant au pire. Si les cris qu'ils avaient entendus provenaient bien du rez-de-chaussée alors la personne qui se tenait face à eux, lampe à la main, était peut-être le tueur.

   Soudain, le faisceau lumineux se baissa doucement et le trio regagna finalement sa vision. Ce n'était pas un tueur qui tenait la lampe mais Julien, entouré de Dimitri et Nicolas. Tout les trois semblaient être aussi effrayés que Louis à la vue des araignées qu'ils venaient de quitter.

   Lucie, Pierre et Louis lachèrent alors l'un après l'autre de grands soupirs montrant leur soulagement. La pression redescendait petit à petit dans leurs corps déjà épuisés par les émotions fortes qu'ils avaient vécues depuis leur arrivée dans le manoir

   - Désolé pour la lumière, s'excusa Julien.
- C'est bon, on a juste eu peur que ce soit, commença Pierre.
- Un tueur? reprit Nicolas.

   Pierre et ses deux voisins acquiécèrent simultanément. Au bout de quelques secondes, Lucie énonça la question qu'elle se posait depuis la découverte des propriétaires de la lampe torche:

   - Où l'avez-vous trouvée?
- Elle était dans la pièce où on se trouvait... J'ai trébuché dessus, répondit Julien.
- Vous avez pu trouver une fenêtre? demanda Louis plein d'espoir.
- Non, dit Dimitri.
- Et il est hors de question qu'on y retourne, ajouta Julien.
- Pourquoi?
- Il y a un... un cadavre, avoua Nicolas.

   Pendant quelques secondes qui leur parurent des heures, un silence pesant prit place dans la pièce. Personne n'osait parler.

   Ils se regardaient simplement, les uns les autres, comme pour essayer de déchiffrer les expressions qui s'affichaient sur les visages de leurs camarades. Finalement, ce fut Julien qui mit fin au silence oppressant:

   - On peut peut-être aller de l'autre côté? hasarda-t-il en désignant la pièce d'où venaient Lucie, Louis et Pierre.
- Ah non! Certainement pas, réagit immédiatement Louis. Je ne remettrait pas un pied dans cette pièce.
- Pourquoi? l'interrogea Julien, curieux de savoir ce qui avait mis Louis dans un tel état.
- Il y a des araignées, affirma Pierre.

   Julien, Dimitri et Nicolas se regardèrent. Tous les trois semblaient douter de ce que venait de dire leur ami. Comment des araignées pouvaient-elle donner la chaire de poule à ce point. Face à leurs expressions dubitatives, Louis continua:

   - Des araignées géantes, aussi grosses que ma main... et toute poilues.

   Nicolas regarda alors Lucie pour lui demander silencieusement si Louis disait vrai. Elle hocha la tête pour soutenir son voisin.

   - Si on peut retourner dans aucune des deux pièces, on n'a qu'à aller dans celle-ci, proposa Pierre en montrant de son index une porte en bois tout au fond du couloir.

   Après quelques instants d'hésitation et de débat, ses compagnons de fortune donnèrent tous leur accord. Il fallait bien qu'ils trouvent une sortie
après tout.

   Les six jeunes se dirigèrent en troupeau vers la porte à l'autre bout de l'entrée. Julien, qui avait lampe torche entre ses mains, se trouvait en tête du petit groupe.

***

   Sous la lumière tamisée de la pièce, Marina regarda sa prochaine victime. Justine dormait encore si bien que Marina jeta un coup d'œil à son portable, il était vingt-trois heures quarante-six.

   L'heure de tuer n'était pas encore arrivée mais elle pouvait tout de même commencer à s'amuser. Elle déverrouilla son portable et appuya sur l'application qui lui permettait de contrôler la maison depuis son smartphone (un autre investissement qu'il avait fallu justifier auprès de leur tante mais qui aurait une grande utilité ce soir).

   Elle appuya sur le petit icône qui représentait le salon et fit ensuite monter le chauffage de plusieurs degrés. Médusa, Dracula et Bloody Mary pourrait bientôt se promener sans soucis dans toute la pièce.

   Justine ouvrit doucement les yeux. Quand sa vue lui revint, elle agita la tête dans tous les sens, certainement pour essayer de trouver une issue. Elle reconnu enfin Marina et tenta de partir et de crier mais les chaines qui attachaient ses poignets et ses chevilles au cadre d'un lit en fer et le torchon qui était enfoncé dans sa bouche l'en empêchaient.

   Marina s'approcha alors lentement du lit avec un sourire diabolique aux lèvres puis se pencha pour caresser ses doux cheveux châtains tout en admirant la peur qui régnait dans ses yeux marrons. Elle porta un doigt tendu devant sa bouche:

   - Chut, ma belle. Ton heure n'est pas encore venue... mais ça ne saurait tarder.

     À suivre...
  

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant