Chapitre 32

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   - Je crois qu'il y a quelqu'un de l'autre côté du couloir, chuchota Louis tremblant comme sous l'effet d'un vent glacial malgré la chaleur non négligeable de la maison.

   Nicolas ne répondit pas immédiatement, essayant d'identifier les bruits qui se faisaient entendre à l'autre bout du dédale. Ce n'était pas la première fois qu'ils entendaient des bruits dans cette direction.

   La première série, parvenue il y avait déjà un bon moment, presque une éternité pour Nicolas, les avait poussé tous les deux à reculer de nouveau dans le couloir étroit jusqu'à atteindre un petit mur sans porte qui semblait marquer la fin, sans issue, du tunnel. Les deux adolescents s'étaient ensuite assis contre le mur, l'un à côté l'autre, tentant désespérément de fuir celui qui les terrifiait.

   - C'est plus fort que ceux de tout à l'heure, constata Nicolas.
- Comme des... hésita Louis.
- Cris? Je vois pas d'autre explication.

   Louis se rapprocha un peu plus de Nicolas, comme si leur proximité physique pouvait dissuader le tueur d'approcher. Nicolas, quant à lui, essayait tant bien que mal de dissimuler son angoisse grandissante.

   Les cris s'arrêtèrent une poignée de secondes avant de reprendre. Comprennant que rester sur place n'était pas une solution, Nicolas proposa à voix basse:

   - Et si on allait dans une des pièces? Avec un peu de chance, on trouvera peut-être une fenêtre ou quelque chose comme ça...
- Je suppose qu'on a pas vraiment le choix, déclara Louis d'une voix faible.

   Tous les deux se levèrent progressivement, veillant à toujours se tenir la main, dans l'obscurité. Sur leur gauche, Louis repéra une porte.

  - Il en a une de mon côté...
- On y va, répondit Nicolas.

   Ils ouvrirent la porte et se retrouvèrent dans une nouvelle pièce qui semblait être carrelée puisque le sol n'émettait pas de petits bruits sous leurs pas peu assurés. Soulagés du manque de crissements sous leur poids, les deux amis marchèrent avec un peu plus d'assurance.

   Après quelques secondes dans le plus grand des silences, la jambe de Nicolas qui marchait en tête heurta quelque chose de solide. Ses lèvres s'entrouvrirent pour lâcher un petit cri mêlant surprise et douleur.

   Louis n'osait pas lui demander ce qui venait de se passer de peur que la réponse ne lui apporte qu'une mauvaise nouvelle. Devinant que le silence de son voisin masquait sa peur de l'interroger, Nicolas se retourna et chuchota:

   - Ma jambe s'est cognée contre quelque chose. Je crois que c'est un meuble, comme une table.

   Louis fit comprendre qu'il avait entendu son explication et Nicolas essaya de décrire le relief de l'objet du bout de ses doigts tremblants dans l'obscurité. Après s'être assuré qu'il s'agissait bien d'une table, il confirma son hypothèse à Louis.

   Les deux jeunes hommes décidèrent alors de contourner l'obstacle pour atteindre l'autre bout de la pièce. Cependant, sur leur chemin, quelques bruits de pas qui ne paraissaient pas provenir de leurs chaussures se firent entendre. Louis et Nicolas s'arrêtèrent immédiatement.

   Les bruits continuèrent, légers mais tout de même identifiables dans le silence qui régnait sur la pièce. Nicolas serra un peu plus fort la main de Louis dont les tremblements devenaient de plus en plus forts. Leurs rythmes cardiaques s'intensifièrent de même que leurs respirations qu'ils n'arrivaient plus à contrôler.

   Ils reculèrent et finirent par se cogner contre un mur. Simultanément, ils se laissèrent glisser contre la paroi jusqu'à ce que leurs postérieurs touchent le sol froid et poussiéreux de la pièce.

   À quelques mètres d'eux, une faible lumière apparut. Si faible qu'elle ne leur permettait pas de distinguer le moindre objet. Il y avait définitivement quelqu'un avec eux.

   La lumière se déplaça et les bruits de pas reprirent, suivis d'un son semblable à celui d'une clé que l'on tourne dans une serrure. Louis et Nicolas se resserèrent un peu plus l'un contre l'autre, espérant vainement que tout ceci n'était qu'une illusion causée par leur peur, que cette soirée n'était qu'un vilain cauchemar.

   Soudain, les bruits cessèrent, laissant place à la lumière qui se propagea instantanément dans la pièce. L'obscurité avait disparu, leur permettant de voir la pièce dans son ensemble.

   Ils étaient dans ce qui ressemblait fort à une salle à manger. La table ovale contre laquelle Nicolas avait cogné sa jambe était au centre, entourée de six chaises. Sur leur droite se trouvait un imposant buffet en bois ancien.

   Nicolas parcourut les murs du regards pour finalement se rendre compte que la seule fenêtre de la pièce, qui se trouvait à environ un mètre d'eux, était condamnée par des guirlandes de barbelés. Il n'y avait visiblement aucune issue.

   Il sentit alors que Louis lui tapotait le bras. Il se tourna vers son voisin qui semblait plus terrifié que jamais. D'où pouvait provenir une telle peur?

   Il chercha l'objet sur lequel s'étaient posés les yeux horrifiés de Louis et ne tarda pas à la voir. Cette fille qui était avec eux au début, enfin une des deux car elles étaient deux à posséder ce même visage qui lui paraissait à la fois si familier et si lointain comme un souvenir presque oublié. Comment s'appelait-elle déjà?

   Nicolas balaya cette interrogation en voyant que la jeune femme abordait un sweat gris clair imprégné de sang et que dans sa main résidait un petit couteau à la lame tachée de rouge. Cependant, ce qui l'effraya le plus fut le petit sourire malsain que formaient ses lèvres.

     À suivre...

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant