Chapitre 15

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   Les bruits de pas autour de Marina se multiplièrent. Leurs invités commençaient à se réveiller. Elle pouvait d'ailleurs entendre assez distinctement Pierre s'agiter.

   L'angoisse semblait avoir envahit la voix du jeune homme. Un autre adolescent commença lui aussi à tourner en rond sur le plancher de l'entrée.

   Marina attendit qu'une fille se mette elle aussi à parler un peu avant de se lever. Elle ouvrit progressivement les yeux, portant sa main à sa tête pour simuler un mal de crâne.

   Elle s'assit sur le sol et Pierre, à la fois surpris et apeuré, se précipita vers elle. Il l'aida à se relever tout en lui posant tout un tas de question.

   - Tu sais où on est? Ça va?
- Je... je sais pas, mentit-elle. Ma tête...

   Pierre se tut, voulant éviter d'accentuer la migraine de Marina tandis que cette dernière se félicitait déjà de sa performance d'actrice. Finalement, elle aurait peut-être dû prendre l'option théâtre au lycée.

   Deux autres adolescents se levèrent à leur tour. Marina ressentit un grand plaisir en voyant leurs yeux d'écarquiller et leurs lèvres s'agiter.

   Ils ne savaient pas où ils étaient, ce qui n'était pas étonnant puisqu'aucun d'entre eux n'avaient fait l'effort de venir dans le Manoir des orphelins auparavant. Tous les avaient traitées de sorcières sans jamais avoir vraiment vu la maison ou ce qu'elle contenait de leurs propres yeux.

   Enfin, ils allaient payer pour tout ce qu'il leur avaient fait. Pour les moqueries, la soirée qui avait viré au cauchemar et surtout, leurs parents. Cette soirée était la dernière de leur vie.

   Marina se leva et imita les adolescents réveillés qui faisaient les cent pas sur le parquet grinçant. Les autres invités se réveillèrent petit à petit étant soit pris d'un mal de crâne soit de panique.

   Quand il furent tous debout, les douze adolescents commencèrent à discuter. Certains avaient reconnu les jumelles, d'autres pas. Contrairement aux attentes de Mélissa et Marina, personne ne les interrogea sur leur présence et personne ne les accusa de les avoir enfermés ici, comme cela aurait été possible un an plus tôt.

   Apparemment, leur réputation de sorcières semblait être passée à la trappe. Tant mieux, s'ils ne les soupçonnaient pas, leur tâche serait plus facile.

   Au fur et à mesure des échanges verbaux, l'angoisse gagna de plus en plus la pièce. Les voix tremblaient, montaient dans les aigus, les yeux étaient pris d'une grande peur.

   Au bout de quelques minutes, l'entrée du manoir était remplie d'un brouhaha infernal. Tout le monde s'agitait et nul ne s'entendait parler.

   - Attendez! s'écria finalement Ambre.

   Le silence gagna immédiatement la pièce et les douze adolescents restèrent immobiles. Seule une petite brise glaciale traversait l'entrée du manoir, provoquant, de temps à autres, quelques frissons chez l'un des invités.

    - On va trouver un moyen de sortir, continua Ambre.
- Comment? demanda Pierre en désignant les barbelés entravant la porte d'entrée, juste derrière lui.
- Il y a forcément une fenêtre...

   Le petit groupe décida alors de parcourir le rez-de-chaussée de la grande maison dans l'espoir de trouver une fenêtre par laquelle s'échapper. Cependant, en arrivant dans le salon, ils ne purent allumer la lumière bien qu'ils aient appuyé de nombreuses fois sur l'interrupteur.

   Ils revinrent alors tous vers l'entrée qui semblait être la seule pièce éclairée. Un à un ils fouillèrent dans leur poche avec le vain espoir de trouver leurs portables.

   - J'ai pas le mien, dit Justine sur un ton désespéré.
- Moi non plus, répondit Ambre.
- Personne n'a son portable?

   La question de Louis fut accueillie par un "non" collectif de la tête.

   - Il y a forcément un moyen d'avoir de la lumière quelque part, dit Victoria.
- Oui, on a qu'à chercher une lampe ou des bougies.

   Les douze adolescents se mirent alors à la recherche d'un quelconque moyen d'éclairer les pièces obscures de la maison. Certains soulevèrent les draps sales qui recouvraient de vieilles chaises en bois. D'autres, quant à eux observèrent minutieusement le sol et le bas des murs à la recherche d'un indice, d'une trace de leur arrivée, en vain.

   Pierre longea les murs et découvrit une porte qui semblait mener à une petite pièce sous l'escalier. Il s'agissait peut-être d'un placard. Si c'était le cas, le propriétaire de la maison où celui qui les y avait enfermés avait peut-être laisser une lampe torche.

   Sans hésiter, il ouvrit la porte. Elle donnait effectivement sur un placard. Il tâta le tour de la porte et trouva un interrupteur qu'il actionna.

   Une lumière fatiguée se propagea dans le petit espace. Cependant, ce n'est pas une lampe torche qu'il trouva dans le placard mais un message. Un message qui lui glaça le sang.

   À suivre...

  

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant