Chapitre 42

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   La chute de Mélissa fut suivie d'un grand bruit. Thomas n'osa pas se relever tout de suite pour voir ce qui était entrain de se passer mais, quand il le fit, ses yeux n'en revinrent pas.

   Pierre faisait de son mieux pour maintenir Mélissa au sol. Son ami était recouvert de blessures et du sang ornait ses vêtements. La jeune femme lui adressait un coup de pied ou de poing de temps à autres pour essayer de le pousser mais il l'esquivait de justesse.

   - Cours Thomas! Cours! cria-t-il d'une faible voix.

   Un peu sonné par les événements et paralysé par les bouts de verre plantés tout le long de sa colonne vertébrale, il ne réagit pas tout de suite. La scène qu'il avait sous les yeux était bien trop irréelle. Tout ce qui venait de se passer était tellement incroyable qu'il aurait pu s'agir d'un cauchemar ou d'un de ces films d'horreur dont l'histoire est trop improbable pour nous faire craindre de vivre la même chose.

   Ils s'étaient tous réveillés dans une maison sûrement abandonnée, aux fenêtres et portes condamnées par des barbelés. Un message écrit à l'aide d'une peinture étonnement rouge les avaient averti de la présence d'un tueur. Des animaux morts se trouvaient dans diverses pièces et certains de ses amis avaient été assassinés de la pire des façons. Thomas aurait vraiment préféré qu'il s'agisse d'un cauchemar ou d'un film d'horreur mais c'était bel et bien la réalité et, s'il ne suivait pas rapidement le conseil de Pierre, lui aussi allait mourir dans cet affreux endroit.

   Il se releva alors du mieux qu'il pouvait. À peine avait-il poser sa main sur le sol pour y prendre appuis que celle-ci fut transpercée par des centaines d'éclats de verre et une nouvelle vague de douleur le submergea. Il prit sur lui et essaya de l'oublier pour pouvoir enfin se mettre debout.

   Quand il regarda à nouveau dans la direction de Pierre, ce dernier avait de plus en plus de mal à maintenir Mélissa au sol. Il devait faire vite. Il fit se son mieux pour accélérer le pas mais son corps endolori était à bout si bien que même la montée d'adrénaline provoquée par la situation ne lui permettrait pas d'aller loin.

   Sur son chemin, Thomas se cogna les genoux sur divers obstacles que la faible luminosité de l'ampoule l'empêchait d'anticiper. Chaque fois, il sentit la douleur s'intensifier un peu plus dans ses jambes et chaque fois il luttait pour ne pas trop ralentir sa course.

   Quand il sortit de la pièce, la maison lui parut plus effrayante qu'auparavant. Il était à nouveau dans le noir mais, cette fois, il savait qui le poursuivait et que cette personne reviendrait bientôt pour lui. Il devait trouver une issue au plus vite.

   Il entendit de nouveau Pierre crier. Cependant, il ne s'agissait plus de mots ordonnant à Thomas de s'enfuir. Non, il s'agissait de syllabes qui ne s'assemblaient pas, qui ne formaient aucun mot. Des cris de douleur.

   Effrayé, Thomas continua de courir aussi vite que possible malgré ses genoux en miettes avant de se cogner de plein fouet contre un mur. Il caressa la surface afin de la longer tandis que quelqu'un tapait de l'autre côté du mur. Il trouva finalement une poignée et ce qui lui semblait être un verrou.

   Il tourna le verrou qui émit un cliquetis mécanique et en fit de même avec la poignée. La porte bougea, donnant un nouveau coup à Thomas qui manqua de crier avant qu'une voix ne retentisse.

   - Lucie? chuchota-t-il.
- Thomas? On doit partir sur le champ!
- Le tueur, c'est...
- Je sais, le coupa-t-elle.

   Ils partirent sur leur droite en avançant aussi vite que possible, se serrant la main pour ne pas se perdre dans l'obscurité. Thomas se sentit presque rassuré. Finalement, ils avaient peut-être une chance de s'en sortir.

   Puis, comme un brusque rappel de la réalité, la main de Lucie lâcha la sienne et il entendit quelque chose s'écraser au sol.

   À suivre...

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant