Chapitre 28

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/!\ Ce chapitre est susceptible de heurter la sensibilité de certains d'entre vous. /!\

   Après plusieurs longs instants de pleurs et de cris, Ambre s'était calmée et était désormais assise à côté de Victoria. Elle caressait les cheveux de sa défunte amie d'un geste lent et mécanique tandis son regard vide fixait un point invisible à l'autre bout de la pièce.

   Mélissa et Thomas l'avaient laissée exprimer son chagrin. Après tout, ils n'avaient plus grand chose à perdre. Ils étaient désormais assis l'un à côté de l'autre contre un mur de la pièce, regardant Ambre. Seul son bras bougeant d'une lenteur infinie la distinguait d'une statue. Un silence pesant régnait sur la pièce, mettant ses visiteurs, confrontés à la plus grandes des tristesses, de plus en plus mal à l'aise.

   - Je suis vraiment désolée, dit finalement Thomas en regardant Mélissa.
- Pourquoi? lui demanda-t-elle, étonnée.
- Pour la soirée. Je sais que c'était un accident mais je me sens coupable pour ce qui est arrivé à tes parents...

   Mélissa ne sut pas comment répondre à cette confession. Thomas avait vraiment l'air de le regretter et elle aurait presque aimé le prendre dans ses bras pour le rassurer, lui dire que tout irait bien. Mais elle ne pouvait pas le faire. En aucun cas.

   Le rassurer serait lui mentir. Thomas ne s'en sortirait pas. Cette nuit était sa dernière, Marina et elle en avait décidé ainsi. Ils mourrait tout comme Victoria et les autres.

   Cependant, pour ne pas se trahir, elle devait lui montrer de la compassion. Ne pas le laisser entrevoir qu'elle finirait sûrement par le tuer de la façon la plus sanguinaire qui soit. Elle déposa alors une main mal assurée sur celle du jeune homme et le regarda dans les yeux tout en essayant de rendre son mensonge le plus crédible possible:

   - Ce n'était pas ta faute. Je ne t'en veux pas.

   Une larme coula sur la joue de Thomas qui remercia Mélissa. Apparemment, le pardon de la jeune femme avait une grande importance pour lui.

   Mélissa se demanda alors si le jeune homme se sentait coupable depuis l'accident ou si sa présence dans la maison avait réveillé une culpabilité enfouie jusqu'à ce jour. Elle balaya cette interrogation en se rappelant son objectif. Elle devait faire preuve de sang-froid.

***

   Marina s'engagea dans le couloir étroit du rez-de-chaussée. L'obscurité empêchait sûrement ses futures proies de voir quoi que ce soit ce qui ne lui fournissait qu'un avantage supplémentaire.

   À cette pensée, elle se réjouit une fois de plus. Tout se passerait comme prévu. Elle n'avait plus qu'à trouver un adolescent isolé et bouleversé pour en faire sa prochaine victime.

   - M... Mélissa? s'étonna une voix juste derrière elle.

   La jeune femme se retourna immédiatement. Derrière elle, un jeune homme aux cheveux châtains la regardait avec une surprise non-dissimulée. Marina découvrit qu'il venait de braquer une lampe torche sur elle.

   Elle tenta alors d'improviser quelque chose. Absorbée par ses pensées, elle n'avait pas vu la lampe se diriger sur elle.

   - Non, moi c'est Marina, avoua-t-elle.

   Après tout, pourquoi mentir? Sa sœur resterait sans doute à l'étage avec Ambre et Thomas pour un bon moment. Il fallait juste qu'elle se débarrasse de Julien au plus vite.

   - Pourquoi tu es ici? Et c'est quoi ça? demanda-t-il en désignant la lunette à vision nocturne.

   Marina regarda sa main. Elle avait complètement oublié sa chère lunette. Elle devait à tout prix inventer quelque chose avant que son manque de justification n'alerte Julien.

   - Je... commença Marina en simulant le bouleversement. Il y a eu du bruit en haut... On a eu peur et... on a commencé à courir.

   Marina marqua une courte pause dans son récit durant laquelle elle reprit son souffle. Une larme se décida à s'échapper de son œil, rendant son histoire plus crédible. Julien l'écoutait avec la plus grande des attention.

   - Sauf que... qu'il faisait noir et je me suis perdue, reprit-elle en regardant le sol avant de simuler un nouvel éclat en sanglots.

   Julien retenait son souffle redoutant ce que Marina lui annoncerait.

   - J'ai trouvé ça par hasard, dit Marina en mettant la lunette à vision nocturne en évidence. Quand je les ai enfin retrouvé, ils...
- Ils? reprit Julien pour l'encourager à continuer.
- Ils étaient... Marina prit son temps pour ménager son effet de surprise. Morts.

   Marina se força jusqu'à ce que les larmes ruissèlent par milliers sur ses joues. Face à cette détresse apparente, Julien qui ressentait de la pitié pour Marina prit la jeune femme dans ses bras puis lui frotta délicatement le dos pour tenter de la réconforter.

   - Même Ambre, Victoria et Justine? demanda-t-il finalement.

   Marina acquiesça de la tête et fourra sa main droite dans la poche centrale de son sweat. Julien se mit à pleurer à son tour, bouleversé par la nouvelle.

   Marina saisit lentement mais fermement le couteau de poche. Il fallait en finir au plus vite. Tandis que Julien sanglotait de plus belle, aveuglé par les larmes, Marina sortit d'un mouvement à la fois vif et habile la lame et la planta avec une précision quasiment chirurgicale en plein milieu du ventre de Julien.

   Le jeune homme émit un cri de douleur pendant que Marina faisait descendre le couteau le long de son abdomen. La lame, enfoncée en profondeur dans les entrailles de sa victime déchira muscles, artères et même organes sur son passage.

   Les muscles se déchirèrent comme des vulgaires tranches de jambon, le sang gicla et les organes tentèrent de s'échapper de son ventre. Marina retira la lame de son abdomen et, après l'avoir laissé s'écrouler au sol, le réduit au silence en tranchant son coup d'une entaille nette.

   Un bruit se fit entendre à quelques mètres seulement. Marina rangea son couteau en vitesse et reprit sa lunette.

     À suivre...

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant