Chapitre 18

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   Pierre, Louis et Lucie avançaient prudemment, collés les uns aux autres. Ils leur semblait que leurs cœurs battaient un peu plus vite à chaque nouveau pas.

   C'est à peine s'ils osaient lever les pieds, préférant tâter le vieux parquet des orteils. Ils avançaient dans le noir à travers une pièce qu'ils ne connaissaient même pas. Leur seule source de lumière était celle émise par les appliques de l'entrée qui leur parvenait depuis l'encadrement de la porte.

   Le silence qui pesait sur leur tête ne faisait qu'accentuer leurs craintes. Chacun se demandait intérieurement comment il sortirait d'ici.

   - Tout va bien? demanda Pierre d'une voix tremblante pour briser le silence.
- Oui, répondirent à l'unisson Louis et Lucie sur un ton qui laissait transparaître leur peur.

   Le silence reprit place quelques instants avant que Pierre ne le brise de nouveau:

   - Peut-être qu'on devrait se parler. Ça pourrait nous aider...
- Oui, mais on parle de quoi?
- Je sais pas... Comment c'est la fac?
- C'est pas exceptionnel, tu sais, répondit Louis qui semblait s'être finalement décidé à parler.
- En tout cas, c'est toujours mieux que d'être enfermés je ne sais où, repris Lucie.

   Le trio s'arrêta alors. Ils ne savaient que faire. Continuer à avancer à l'aveugle dans une pièce qu'ils ne connaissaient pas leur paraissaient dangereux mais, s'ils ne trouvaient pas de sortie au plus vite, qui savait ce qui pourrait leur arriver.

   - On continue d'avancer? demanda Lucie.
- On pourrait essayer de trouver un mur, proposa Pierre.
- Ok, on se déplace tous ensemble à droite alors.

   Les trois adolescents se décalèrent alors lentement sur leur droite, tendant leurs mains dans l'espoir de pouvoir toucher un mur ou peut-être une fenêtre. Ils continuèrent à avancer dans cette direction jusqu'à ce que la cuisse de Louis ne percute quelque chose de dur.

   Il lâcha un petit bruit témoignant de sa douleur et se pencha légèrement. Il tâta le sommet de la surface.

   - Ça va? s'empressa de demander Lucie, un peu inquiète.
- Oui, je crois que je me suis cogné contre une table.
- Il y a quelque chose dessus? l'interrogea Pierre. Une lampe ou un autre objet qui pourrait nous aider?
- Attends, je regardes ça.

   Du bout des doigts, Louis reprit son exploration prudente de la surface qui lui paraissait être en bois massif. Ses mains se heurtèrent rapidement à un objet dur qu'il caressa lentement pour essayer d'en deviner la nature.

   - J'ai trouvé quelque chose, s'exclama-t-il.
- Qu'est-ce que c'est? demanda aussitôt Pierre.
- Je sais pas encore mais c'est dur et... chaud. On dirait que le haut est recouvert d'un grand bout de tissus.

   Il continua de palper l'objet et la toile épaisse qui le recouvrait. Il atteignit finalement le sommet de ce qui s'apparentait à une immense boite et, sans réfléchir, prit le tissus dans ses mains pour le retirer.

   Une lumière froide éclaira alors le champs de vision des trois compagnons qui eurent le même mouvement de recul. Malgré la chaleur qu'émettait la grosse boite de verre, ce qu'ils avaient sous les yeux leur refroidit immédiatement le sang.

   Face au contenu de la boite aux parois transparentes, ils eurent tous les trois le même réflexe: crier, hurler aussi fort que leur permettaient leurs cordes vocales. Leurs voix retentirent alors dans tout le manoir tandis que leurs yeux, quant à eux, ne pouvaient se détacher de la grande boite en verre.

   A l'intérieur, trois monstres noirs comme la nuit qui devaient faire chacun environ la taille d'une main se déplaçaient lentement dans le fond de la boite à l'aide des huit pattes velues dont ils étaient dotés. Chacun de leur mouvement était observé avec la plus grande attention par le trio qui redoutait de voir sortir une de ses bêtes de leur maison de verre.

   Au bout de quelques secondes, les cordes vocales de Lucie, Louis et Pierre, épuisées, arrêtèrent d'émettre des cris stridents. Le silence regagna alors la maison et tous les trois essayèrent de reprendre le peu de voix qui leur restait.

   - Des araignées, dit finalement Lucie d'une petite voix à peine audible.
- On fait quoi? demanda Louis dont la voix fatiguée trahissait la peur qui avait prit possession de son esprit.
- On profite de la lumière pour regarder s'il y a des fenêtres, proposa Pierre. 
- D'accord, mais moi, je surveille ces choses, rétorqua Louis en désignant les araignées avec une expression de dégoût. 

   Lucie et Pierre balayèrent la pièce du regard, s'aidant de la lumière émise par le vivarium. Ils se trouvaient dans un grand salon meublé de deux canapés en cuir de style ancien et de quelques meubles en bois massif comme la table où était disposée la maison des monstres à huit pattes.

   Le parquet qui recouvrait le sol de la pièce semblait vieux comparé à la peinture blanche qui devait avoir été déposée sur les murs assez récemment. Leurs regards s'attardèrent sur les murs où trônaient à la fois plusieurs portraits de personnes ayant visiblement vécues au moins deux siècles plus tôt et trois grandes fenêtres.

   Cependant, leur joie d'avoir trouvé une possible issue à ce cauchemar fut de courte durée. En effet, les fenêtres dont les volets fermés ne laissaient apparaitre aucune lumière dans la pièce étaient barrées par ce qui ressemblait fort à de fines guirlandes argentées, semblables à celle qui ornait la porte d'entrée.

   - Des barbelés, lâcha Pierre, désespéré.
- Quoi?
- Les trois fenêtres sont recouvertes de barbelés, expliqua-t-il à Louis qui fixait toujours les araignées. C'est mort... on pourra jamais sortir d'ici...
- Peut-être pas, le coupa immédiatement Lucie. Il y a une porte là-bas, dit-elle en pointant le doigt dans la direction opposée aux fenêtres.

     A suivre...

    

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