Chapitre 25

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   Lucie, Dimitri et le reste de leur groupe arrivèrent dans une nouvelle pièce. Le petit groupe franchissa la porte étroite tel un troupeau de moutons voulant à tout prix rester près de la précieuse lumière capable à elle seule de percer l'obscurité.

   Julien promena le faisceau lumineux dans la pièce. Malheureusement, l'endroit était vide si on oubliait un vieux bar en bois et deux tabourets assortis qui ornaient le fond de la pièce qui ne possédait aucune fenêtre.

   - Vous pensez qu'il y a quelque chose à boire ici? demanda Dimitri en désignant le petit bar.
- Oh j'espère que oui, je meurt de soif, s'exclama Louis.
- Je ne pense pas que se soit une très bonne idée, douta Nicolas.

   Les deux assoiffés se retournèrent vers lui pour l'interroger du regard. Voyant qu'il ne comprenaient ni l'un ni l'autre ce qu'il voulait dire, Nicolas reprit:

   - Le cadavre qu'on a trouvé ne comportait aucune trace de blessure.
- Tu penses qu'il a été empoisonné? le coupa Lucie.
- Oui et, s'il y a du poison ici, je ne pense pas que se soit une bonne idée de toucher à la première bouteille trouvée.
- Ok, dit Dimitri avec un soupçon de déception dans sa voix. Mais si on meurt de soif, tu seras l'unique responsable.
- Encore faut-il qu'on ne se fasse pas tuer avant, répondit Pierre sur un ton légèrement déprimé.

   Sur ces mots, les six compagnons de fortune se dévisagèrent en silence pendant quelques secondes qui leur parurent à tous une éternité. Pierre venait de leur rappeler le sens du message qu'il avait lu précédemment.

   - Quelqu'un a l'heure? demanda finalement Julien pour cesser ce silence insoutenable.

   Dimitri et Louis firent non de la tête, Lucie prononça un "désolée" presque chuchoté et Nicolas montra ses poignets nus. Pierre, quant à lui, remonta sa manche gauche. La montre que ses parents lui avaient offert pour ses dix-sept ans était toujours là.

   - Tu peux m'éclairer s'il te plait?

   Julien exécuta aussitôt la requête de Pierre. Le jeune homme put alors lire l'heure qu'indiquaient les trois aiguilles sur le cadran:

   - Il est minuit deux, annonça-t-il.

   Après cette déclaration, un frisson parcouru le petit groupe. Le message qu'ils avaient trouvé était clair, une fois minuit passé, le psychopathe qui les avait enfermé dans ces lieux devrait mettre ses plans à exécution.

   - Vous y croyez? commença Dimitri. À ce qui est écrit sur le mur?
- J'espère que c'est faux, dit Louis tout tremblant.
- C'est peut-être une blague, espéra Lucie.
- Une blague qui consiste à laisser des gens tout seuls dans une espèce de maison abandonnée après les avoir drogué? Désolé Lulu mais j'y crois pas, répondit Nicolas sur un ton un peu sec.

   Tout le monde se tut soudainement. En quelques mots, Nicolas avait réussi à détruire leurs derniers espoirs que le cauchemar cesse. Plus personne n'osait parler après son intervention et certains refoulaient une envie de crier ou de pleurer.

   - Qu'est-ce qu'on fait alors? l'interrogea Pierre.
- La personne qui nous a enfermé avait forcément une raison de le faire, répondit calmement Nicolas.
- Nous tuer un à un, tu veux dire? balança Julien.
- Non. Je veux dire, pourquoi nous, pourquoi à ce moment précis et pourquoi avoir inventé une sorte de jeu débile au lieu de nous tuer directement.

***

   Marina regarda une dernière fois le corps ensanglanté de sa victime. Fière de son travail, elle se félicita intérieurement avant d'extraire les membres de Justine des chaines qui les reliaient au lit de fer. Elle devait libéré la place car le lit pourrait peut-être lui resservir dans la soirée.

   Elle déplaça le corps frêle et sans vie de Justine jusqu'à une autre pièce du second étage. Avec un peu de chance, certains des invités auront l'opportunité de voir ce qu'était devenu le corps de leur amie avant de mourir.

   Elle positionna soigneusement son corps dans la pièce d'en face de sorte que son œuvre ait presque une dimension artistique. Marina sortit ensuite son portable et fit monter un peu plus la température dans le salon et les pièces qui l'entourait. Il était temps de rendre une petite visite au rez-de-chaussée.

***

   - Oh mon Dieu, s'exclama à son tour Ambre dont les yeux écarquillés à leur maximum semblaient prêts à bondir de leurs orbites.

   Blottis les uns contre les autres, les adolescents n'arrivaient pas à croire ce qu'ils avaient sous les yeux sauf Mélissa qui se souvenait parfaitement de comment elle et sa jumelle avaient mis la pièce dans un tel état. Elle se retint de ne pas lâcher un petit sourire de satisfaction devant leur réaction.

   - Vous pensez que... que quelqu'un aurait pu mourir ici? demanda Mélissa pour accentuer un peu plus l'effroi provoqué par la vision des énormes tâches de sang recouvrant le sol et les murs de la pièce.
- Avec une telle quantité, dit Victoria, il pourrait même y avoir plus qu'une personne morte...

   Le petit groupe continua de contempler avec horreur le sang qui recouvrait une grande partie de la pièce qui aurait aisaiment servi de décor pour un film d'horreur. Certaines gouttes pourpres avaient même atteint de plafond. Au total, il avait fallu aux jumelles égorgé six chats (qui leur avaient servi d'entraînement) pour parvenir à un tel résultat.

     À suivre...

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant