Chapitre 38

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   Les quatre adolescents se fixèrent encore pendant une poignée de secondes, comme changés en statues. Que venait-il de se passer? Était-il arrivé quelque chose à Ambre? Pourvu que non. Pierre s'en voudrait toute sa vie... enfin, s'il avait encore une vie devant lui.

   - On doit y aller, lâcha Mélissa. Maintenant!

   Thomas et Lucie sortirent de leur état second pour acquiescer. Pierre qui n'avait toujours pas réagi se dirigea vers la porte menant au couloir.

   Les autres le suivirent immédiatement. Leurs pas, d'abord prudents et mal-assurés, s'accélérèrent progressivement pour finalement se transformer en course sur le parquet grinçant du couloir.

   Ils regardèrent de tous les côtés, en vain. Pierre commença alors à crier, se moquant bien qu'un meurtrier armé puisse l'entendre. Mais là encore, les seules réponses furent les grincements du bois usé sous leurs semelles. Mais où était-elle bon sang?

   Thomas, armé de la lampe torche fatiguée commença à ouvrir les portes restantes une par une, suivi de près par les trois autres. À leur grand désespoir, Ambre ne se trouvait nul part. Elle avait disparue.

   - Attend, demanda Lucie, interpellée par une zone du couloir que venait d'éclairer la lampe.
- Quoi?
- Je crois qu'il y a un escalier au fond du couloir.

   Thomas et Mélissa semblaient hésitants mais Pierre qui comprenais où Lucie voulait en venir ajouta:

   - S'il y a un étage au-dessus, c'est le meilleur moyen d'éloigner rapidement Ambre de nous. On devrait aller voir.

   Suivant la recommandation du jeune homme, le petit groupe se dirigea vers le fond du couloir. Il y avait effectivement un escalier menant à un étage supérieur.

   Cependant, même si Ambre était très fine pour sa taille, son poids n'était sûrement pas facile à transporter dans un escalier. Soit le tueur était bien entraîné et disposait d'une grande force, soit elle était sa complice. Il fallait donc admettre que l'hypothèse de Lucie était crédible...

   - Il y a du sang, affirma Mélissa à voix haute.

   Pierre sortit alors de ses pensées pour examiner le sol près de l'escalier. Sa voisine avait raison: de petites taches écarlates brillaient sous l'effet de la lumière et d'autres, identiques, se trouvaient sur la rambarde de l'escalier.

   - Elle est sûrement blessée, constata Thomas. On doit aller en haut.

***

    Ambre ouvrit petit à petit les yeux. Sa tête lui faisait horriblement mal mais ce qui la perturbait le plus était le petit souffle qui effleurait sa joue, se retirait et recommançait inlassablement. De quoi s'agissait-il?

   Sa vue redevint à peu près normale lui permettant de voir le visage à sa droite, très près du sien. Les yeux marrons qu'elle reconnaissait vaguement étaient animés d'une excitation qu'elle n'avait jamais vu auparavant.

   Soudain, elle reconnut la jeune femme qui l'épiait de si près qu'elle pouvait sentir son souffle sur son visage que l'angoisse innondait de sueur. Mélissa. Ou, si on prenait en compte le fait que Mélissa se trouvait avec les autres, Marina.

   Elle se sentit alors incapable de respirait. Mélissa et sa sœur pouvaient-elles avoir monter tout ça. Pour s'en prendre à eux, les tuer. Mais pourquoi? Pourquoi eux?

   Et puis, Ambre se remémora sa dernière soirée d'Halloween. Un an plus tôt, chez Pierre, la soirée s'était plutôt bien passée mais le lendemain avait viré au drame. Lucie, Louis et Thomas avaient été impliqués dans un accidents ayant causé la mort de deux personnes, mais elle n'avait pas retenu leurs noms.

   Suite à cela, Mélissa et Marina avaient changé de lycée et elle ne les avaient plus revues jusqu'à ce jour. Les victimes de l'accident étaient-elles des proches des jumelles?

   Ambre creusait dans sa mémoire engourdi tandis que Mélissa ou peut-être Marina la fixait toujours silencieusement. Lucie lui avait déjà dit qu'elle pensait toujours aux deux morts de l'accident: un homme et une et une femme, la quarantaine, deux enfants laissés pour orphelins.

   Ce pouvait-il que ces deux enfants soient Mélissa et Marina? Bien sûr que oui, c'était la seule explication possible. Comment n'avait-elle pas pu y penser plus tôt?

   Les jumelles les tenaient donc pour responsables de leur malheurs. Après tout, peut-être l'étaient-ils tous. Peut-être que si elle avait été moins méchantes avec elles...

   La culpabilité de Ambre fut vite rappelée à l'ordre par la situation. Sur les dix adolescents rentrés dans le manoir avec les jumelles, cinq étaient morts ou disparus et elle se trouvait attachée sur ce qui lui parut être un vieux lit, nez à nez avec l'une d'entre elles.

   Son souffle s'accéléra et la sueur coula de plus en plus vite sur son front. Elle essaya de crier mais un torchon était enfoncé dans sa bouche, bloquant tout son tentant d'en échapper. Voyant son état de détresse, son bourreau esquissa un sourire pervers et plaqua un doigt sur ses lèvres.

   - Tu veux voir ton amie?

   Ambre acquiesça instinctivement.

   - Regarde à gauche.

   Elle tourna immédiatement la tête pour voir son pire cauchemar se réaliser une fois de plus. Justine était allongée sur le lit voisin. Le teint pale et les yeux vides et globuleux. Sa poitrine immobile était l'indice final. Justine était morte.

     À suivre...

  

Halloween Game: Origines [Non Corrigé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant