Halloween Game: Origines [Non Corrigé]

Chapitre 17

   Les six adolescents chargés d'explorer le premier étage de la maison s'arrêtèrent en haut des marches. L'obscurité dans laquelle ils s'engageraient bientôt faisait ressortir leurs pires angoisses.

   - Qu'est-ce qu'on fait maintenant? demanda Justine.
- On se sépare en deux groupe, hasarda Mélissa.
- Oui, confirma Ambre. Trois à gauche, trois à droite.

   Thomas et Victoria semblaient quant à eux hésitants. Cette idée ne leur plaisait pas le moins du monde. Si le fou qui les avaient enfermés se promenait dans le bâtiment, avancer dans le noir était plus que risqué.

   - Il faut vraiment qu'on trouve un moyen de sortir d'ici, supplia Ambre.
- Mais on a aucune lumière, protesta Thomas.
- On est enfermés! s'exclama Marina en haussant légèrement le ton. Plus vite on sortira, mieux ce sera...

   Ambre adressa alors un regard complice à Marina qui se demanda si elle se souvenait d'elle, de la soirée d'Halloween de l'année dernière, de ce qu'elle lui avait dit. En tout cas, si elle se doutait de quelque chose, elle ne le montrait pas.

   - On prend la gauche? proposa Victoria qui semblait s'être ralliée à Marina et Ambre.
- Ok, Mélissa, Thomas et moi, on s'occupe de la droite, répondit Marina.

   Mélissa détailla un instant sa sœur qui semblait étonnement sure d'elle. Avait-elle déjà commencé à imaginer les meurtres? Ou bien trouvait-elle une sorte de satisfaction malsaine à regarder leurs futures victimes trembler de peur sous leurs propres yeux?

   - On peut se tenir la main en avançant, dit Ambre. Comme ça, on ne se perdra pas les uns les autres...
- Oui, c'est une bonne idée, confirma Victoria. Quelqu'un a l'heure?

   Thomas dégagea une montre de la manche de son pull beige et fixa l'aiguille des secondes pendant que celle-ci achevait son tour de cadran.

   - Il est vingt-trois heures piles, répondit-il.
- On a exactement une heure, reprit Victoria.
- On y va, annonça Ambre.

   Les six adolescents se séparèrent en deux groupe de trois. Les membres de chaque groupes se donnèrent la main puis s'adressèrent un dernier regard dans la semi-obscurité du haut de l'escalier et se préparèrent à plonger les murs du côté qu'ils s'étaient attribué.

   Ambre, Victoria et Justine disparurent très vite dans l'obscurité de la partie gauche du couloir du premier étage et les autres en firent bientôt de même.

   Mélissa avait pris la tête du trio, elle était suivie de Thomas et Marina fermait la marche. Elle avait beau s'être entraînée des dizaines de fois à traverser chaque pièce du manoir dans l'obscurité la plus totale avec sa sœur au cours de la dernière année, chaque pas lui fournissait son lot de frissons.

   Dans sa main gauche, elle sentait celle de Thomas trembler de temps à autre. Elle aurait bien aimé la presser légèrement pour le rassurer mais elle ne pouvait en aucun cas prendre le risque de craquer de nouveau pour le jeune homme.

   Elle et sa sœur avaient un plan précis dont la préparation leur avait pris une année entière et elle ne pouvait pas tout gâcher. Pour éviter de céder à sa "faiblesse" comme l'avait souvent appelé Marina, elle repensa à ses parents.

   Mélissa se remémora le moment où elle avait compris ce qui leur été arrivé. Elle venait tout juste de déssaouler, Marina lui avait répété plusieurs fois la nouvelle tout en pleurant toutes les larmes de son corps.

   Sa vie avait alors basculé, à cause de ce foutue accident de voiture, de cette satanée de Lucie et son copain Louis, à cause de Thomas, le sang chargé d'alcool  qui avait fait un caprice pour quitter la soirée. Elle revint à la réalité et ressentit la soudaine envie de lâcher la main du jeune homme qui la dégoutait désormais.

   Il était coupable. Ils étaient tous coupables et ils paieraient tous. Un par un, ils rendraient leur dernier souffle avant le levé du jour.

   - Ça va Mélissa? demanda une voix masculine sur sa gauche.
- Oui, tout va très bien Thomas, répondit-elle avant de recommencer à marcher le long du mur.

   Les trois adolescents continuèrent leur avancé le long des murs à la recherche d'un interrupteur. Mélissa en toucha finalement un mais rien ne produit (comme prévu).

   - On fait quoi maintenant? demanda Thomas.
- Je crois qu'on a pas vraiment le choix, commença Marina. On ouvre les portes qu'on a trouvé.
- Marina, t'en penses quoi? l'interrogea Thomas.

   La jeune femme ne répondit pas tout de suite, elle était bien trop absorbée par une petite lumière qui s'agitait près de sa main. La montre de Thomas avait un cadran phosphorescent permettant de voir l'heure même dans le noir.

   Il était déjà vingt-trois heures sept. Plus que quarante-trois minutes avant d'exécuter leur plan. Elle détacha son regard de la montre et lâcha finalement:

   - Oui, c'est la meilleure chose à faire.

     À suivre...