Matthew Rick en média.
-Bonjour à tous, j'espère que vous êtes d'attaque pour cette nouvelle année. Cette année il y aura une nouveauté cependant, n'est-ce pas mademoiselle Taner ? Tous les regards se braquent sur moi, avec le peu de courage que je possède je me lève de mon siège et m'avance vers le devant de la classe. J'ai envie de les impressionner et non de me soumettre, je veux et j'en suis capable. Et aussi fermer sa bouche à ce professeur de malheur diaboliquement sexy.
-En effet je suis ''la nouveauté''. En appuyant sur ce mot que je n'aime pas, comme si j'étais un objet, dans ses rêves. Je suis Alexandra Taner mais vous avez le droit de m'appeler Alex d'élève à élève. Vous avez sans aucun doute remarqué mon accent français donc oui je suis française et je suis ici pour améliorer mon anglais mais par le même temps vous aidez à améliorer votre français, c'est donnant donnant. Je suis très heureuse de pouvoir vous aidez et j'espère que vous aussi.
Je regagne ma place sous le regard adoucie de mes camarades et le regard perçant de mon professeur. Il me fixe longuement et j'aimerais tellement savoir ce qu'il pense à cet instant mais ce n'est pas possible bien évidemment.
-Mademoiselle Taner sera en effet votre correspondante tout au long de cette année en français mais aussi en littérature française. C'est un plaisir pour l'établissement et pour moi-même de vous accueuillir parmi nous. Il me gratifie d'un sourire en coin qui est loin de me laisser indifférente, il semble vouloir jouer avec le feu, il va se brûler.
Pendant toute l'heure nous nous sommes présentés à tour de rôle par petit groupe ou le professeur et moi-même passions pour les corriger. Je dois avouer qu'au début c'était difficile de me faire passer pour plus supérieure qu'eux, même impossible pour moi, car ils sont mes égales de bien des manières donc je suis restée moi-même sans prétention, moi quoi. Je sentais leurs regards curieux sur moi, mais nous avons vite franchis cette barrière. Les deux heures sont passées à une vitesse affligeante pour ma part. Je range prestement mes affaires pour rejoindre Jay au plus vite mais une main me retient quand je range ma trousse.
-Je vous ai trouvé formidable aujourd'hui, vous m'avez impressionné.
-Je n'ai fais que ce qui me semblait juste, rien qui ne mérite d'être souligné, Monsieur...
-Monsieur Rick mais tu peux utiliser Matthew.
-Bien Matthew.
-Au plaisir de te revoir Alex.
-C'est Alexandra pour toi Matthew. Je souris narquoisement puis sors rapidement de la pièce pour rejoindre Jay.
-Tu en as mis du temps, il t'a engueulé ou quoi ?
-Non, on a juste parlé du cours rien de très important.
Nous avons mangé ensemble, tous les deux comme au bon vieux temps, il m'a un peu raconté sa vie ici. Ses amours, ses amis et ses emmerdes. Il ne s'est pas étendu sur le sujet quand j'ai voulu savoir avec Cooper, il était cependant gêné et tendu. Je finirais par savoir d'une manière ou d'une autre. Il m'a raccompagné sur le pas de mon appartement en me serrant fort dans ses bras, comme si dans ce câlin il me montrait tout l'amour qu'il me porte. Je voulais qu'il reste dormir mais il n'avait pas d'affaire, on s'est entendu sur ce sujet désormais il laisserait des affaires chez moi et inversement.
Il est vingt-trois heures trente quand je sors de la douche prête à filer dans les bras de morphée mais quelqu'un en décide autrement en frappant à ma porte, je me demande qui cela peut être à cette heure-ci. Je vais ouvrir doucement, j'enfile à la hâte un peignoir en soie noir puis déverrouille ma porte et tombe sur Matthew ?
-Matthew ? Qu'est ce que tu fais là ?
-Je peux rentrer ? Il ne cesse de regarder de chaque côté du couloir. Je n'ai pas vraiment le droit d'être là vois tu.
-Oh rentre, mais pourquoi es tu là ? Je m'adosse contre ma porte tandis qu'il jette un coup d'œil à mon appartement.
-Je voulais te voir. Il se retourne et me regarde intensément.
-Ah ?
-Oui, je n'aime pas qu'on me résiste tu sais. Il se rapproche dangereusement de moi. Et tout à l'heure tu m'as résisté, tu m'as tenu tête. J'ai horreur de ça pourtant cela me donne envie de toi. Tu es la seule à me résister dès la première fois. Il n'est plus qu'à de ridicule centimètre de moi pourtant sa chaleur m'englobe, elle m'étreint doucement. Il avance encore, je sais que si il continue ainsi je ne pourrais plus rien faire pour empêcher la suite.
-Stop Matthew. Déclarais-je durement. Il me regarde froidement un instant puis ses yeux deviennent flammes, brûlant de luxure.
-Je ne peux pas Alex, tu n'en n'as même pas envie. Ton corps te trahi, tu as chaud, tes yeux sont dilatés, ta respiration rapide, tu veux que je continue ?
-Non arrête toi. Sors de chez moi Matthew.
-Pourquoi tu résistes ?
-Pourquoi je ne résisterais pas ? Je le regarde une dernière fois et ferme la porte devant lui.
Je souffle un coup comme si son arrivée m'avait plongé en apnée. Je ne dois pas me laisser tenter même si j'en ai tellement envie. Mais c'est contre nature, il est mon professeur et moi son élève. Je sais nous sommes majeures mais je suis sûre que c'est tout de même interdit. Et puis je ne suis pas cette fille facile qu'il voudrait que je sois. Pourtant c'est réellement dur de lui dire non, je le connais depuis aujourd'hui mais déjà je ressens une attirance brûlante pour lui, pour son corps. Je ne veux pas jouer à ce jeu dangereux, la dernière fois je me suis brûlée les ailes.
J'ai peu dormis cette nuit, j'ai cessé de ruminer les événements avec Matthew et je me suis aussi rappelée mon passé, ah mon passé. J'espère qu'il ne refera jamais surface, j'ai trop honte. Mon frère n'est même pas au courant et je prie pour qu'il reste dans l'ignorance la plus complète toute notre vie. Je ne pourrais pu le regarder de la même manière, la honte me tuerait à petit feu et je sais qu'il se sentirait plus coupable qu'il ne se sent déjà. Je ne veux pas de ça pour lui, ce n'est pas de sa faute si je tombe que sur des connards. C'est moi, je dois les attirer, sûrement.
Ce n'est jamais une bonne idée de songer à mon passé, je suis d'une humeur exécrable. Je ne mange pas, mon estomac est tout noué. Je me force à m'apprêter un minimum puis pars devant la grille de la fac avec une heure avance. Je m'assoie contre le petit mur. Je sors une cigarette et me l'allume, je penche instinctivement la tête en arrière en l'appuyant contre le mur et me laisse envahir par la nicotine coulant dans mes veines.
-Vous êtes tellement sexy quand vous fumez mademoiselle Taner. Je souffle ma fumée mais je souffle aussi d'énervement, ce n'est pas possible qu'il vienne me faire chier maintenant ? Et bien si.
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Baisser la garde {Terminé}
RomanceMon âme entière n'est que cendre depuis son passage. Souillée voilà comment je suis ; je survis et m'accroche comme je peux à la vie, au bonheur. Mais j'ai cette peur lancinante, vais-je encore y avoir droit à ce foutu bonheur? Un instant, un rega...