18.

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-Tia, je n'ai quasiment plus rien à perdre, alors je suis prête à risquer le tout pour le tout. Je ne sais pas combien de temps nous aurons, peut être l'éternité, deux jours, deux mois ou deux ans mais chaque minute à ses côtés et une réelle bouffée d'air.

-Oh, je vous aimes déjà, venez. Elle me sert dans ses bras comme une mère le ferait. C'est dans des moments comme ceux-ci que ma mère me manque le plus. Je n'ai personne pour me conseiller, pour me guider dans la bonne voie et entre nous ce n'est pas mon frère qui va me conseiller. Elle me dépose un baiser sur le front et se recule au même moment Matthew surgit avec deux gobelets en main et également nos regards braqués sur lui. Il nous tend à chacune nos cafés respectifs.

-Merci Matthew. Nos mains s'effleurent et nos regards se lient, on reste une éternité telle est mon impression, les yeux dans les yeux et la peau contre la peau. Mon souffle se fait court et l'envie grimpe en moi mais un raclement de gorge me sort de ma torpeur. Je regarde Tia, elle me fait un haussement de sourcil suggestif pour confirmer ses dires. Je rougis et bois mon café, à la noisette.

Avec tout ça je n'ai pas appelé mon frère, je l'appellerais quand Tia sera partie. J'aime sa compagnie, légère et raffinée ; une vrai mère, ce que je n'ai jamais connue. Tia est malheureusement partie, elle devait rentrer pour préparer le repas à son mari pour quand il terminera son service.

-Oui tu vas manger seule, encore.

-Ne commence pas Matthew !

-Mais...

-Il n'y a pas de mais Matthew, quand j'ai épousé ton père je savais ce que j'allais subir au quotidien. D'accord ?

-Non. Il est en fin de carrière, il n'a plus rien à prouver en faisant des heures supplémentaires, il a qu'à laisser la place aux jeunes qui ne demandent que ça. Je suis au milieu de leur conversation et je suis un peu beaucoup gênée, enfin je vais pas sortir de mon lit.

-Matthew, tu sais très bien que ton père est passionné par son travail...

-Il devrait être passionné par sa femme. C'est trop mignon ça.

-T'es vraiment têtu, tu es bien comme ton père.

-Ne dis pas ça ! Sa mère sursaute face à son haussement de voix et moi aussi.

-Stop Matthew on parlera de ça plus tard. Je suis fatiguée enfin on l'est tous les trois, surtout Alex alors on va tous rentrer chez nous et se détendre.

-Tu as raison on reparle de ça plus tard. Bisous maman. Il lui dépose un bisou sur le front et moi je lui fais la bise un dernier sourire et elle s'en va. S'installe ensuite un silence gênant et lourd. Je regarde un peu partout dans la pièce sans vraiment regarder.

-Je vais appeler mon frère, Matthew. Pour qu'il vienne me chercher donc si tu veux tu peux rentrer te reposer. Tu es claqué je le vois bien.

-Pendant que j'étais à la cafète j'ai appelé ton frère et signé les papiers de sortie.

-Tu as fais quoi ?! Criais-je.

-Je viens de te le dire.

-Non mais de quel droit tu as fais ça ? Merde c'était à moi de prévenir mon frère et non à toi ! Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux.

-Je l'ai fais c'est tout. On reparlera de ça chez moi.

-Chez toi ? C'est hors de question que je vienne chez toi maintenant.

-Tu n'as pas vraiment le choix vu que je suis responsable de toi pendant 48 heures et je pense pas que ton appartement soit assez confortable pour nous deux. Je le fixe la bouche ouverte, sous le choc. Je déteste ce qu'il vient de faire, me priver de mes choix et de mes décisions. De quel droit fait-il ça il n'est pas mon père ni mon copain et même si il l'était j'ai le droit de donner mon avis. Il m'a encore prit pour un bout de viande qu'on déplace ici et là. Je suis tellement énervée.

Baisser la garde  {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant