21.

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-Alex ? Je lève les yeux vers les siens l'inquiétude y flotte.

-Hm ?

-Tu vas bien ? Toujours cette même question.

-Oui. Et si on sortait enfin ?

Toujours cette même réponse. Je me dégage rapidement de lui et lui reste assit sur le lit à me regarder. Je sais ce qu'il est train de faire et si je ne fais rien il va y arriver, il essaie de lire en moi. Donc je prends rapidement mon manteau et lui jette un gros pull au visage.

-Et !

-On ne va pas traîner là, debout feignant.

-Oui, chef. Il se redresse rapidement et enfile son pull à la hâte. J'ai réussi à le détourner, heureusement.

On sort de l'appartement et on marche côte à côté sur le campus mais sans marque d'affection. Ceci me vaut un brusque rappel à la réalité ; quand nous sommes que tous les deux j'ai l'image du couple normal, parfait. Cependant à l'extérieur ou plutôt dans le campus où on est susceptible de nous voir, nous sommes si près mais pourtant si loin. On arrive à sa voiture, un 4x4 noir. On monte à l'intérieur et comme un besoin vital il prend ma main qui était posée sur mon genou et la serre fortement. J'en ai besoin, j'ai besoin de sa peau sur la mienne pour me rassurer que tout ceci n'est pas pur invention, un rêve.

-Où allons-nous ?

-Tu verras bien. Son ton est sans appel.

-C'est long ?

-Un peu. Je cale ma tête contre la vitre froid et clos mes yeux. La calme règne dans l'habitacle et cela m'apaise car ce n'est pas un silence gênant non, c'est un silence qui signifie que tout est clair entre nous que tout a été dis, ou presque. J'ôte rapidement mes pensées dévastatrices de ma tête, j'ai envie de passer une soirée simple et sans soucis. Une soirée normale.

-Pourrais-je retourner en cours demain ?

-Non.

-Matthew...

-J'ai dis non Alex, tu sais ce que sont 48h ? me coupe t-il ardemment.

Je le regarde perdue quelques instants mais ne m'en préoccupe pas plus. Il semble borné sur ce sujet et la discussion n'aboutira qu'à une prise de tête inutile. De plus il a sûrement raison, je suis encore faible et mon besoin de sortir nous fera coucher tard.

-Et toi ? Tu vas retourner donner tes cours j'espère.

-Non.

-Comment ça non ?

-Non c'est tout.

-Et pourquoi ça ? Ce n'est pas pour moi j'espère car je n'ai pas besoin de toi pour me surveiller.

-Si tu as besoin. Puisque je te laisse seule une journée et je te retrouve en position de détresse. Et qui est responsable de ton cas pendant 48h c'est moi Alex.

J'ouvre la bouche bouleversée par ses mots blessants. Il me voit comme un fardeau, comme une princesse qu'il faut sans cesse sauver ?

-Arrêtes cette voiture.

-Tais toi.

-Arrêtes-toi ou je saute.

-Tais toi.

-J'en suis capable. Je le défi du regard, je le suis. Il doit comprendre puisqu'il freine brutalement, heureusement personne n'était derrière nous.

-Qu'est ce qu'il te prend bordel ? Il serre les dents pour se calmer.

-Qu'est ce qu'il me prend ?! Non mais tu te fous de ma gueule, tu viens d'insinuer que je suis un boulet que tu dois traîner pendant 48h et que cela te fais bien chier mais tout va bien. De plus tu crois que je fais exprès d'attirer les ennuis ? Je n'ai rien demandé je veux juste qu'on me laisse vivre. En tout cas je vais t'apporter la paix, à plus. J'ouvre la portière mais il me retient par le poignet et le serre douloureusement.

Baisser la garde  {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant