10.

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La journée a été longue, très longue. J'ai pris un sandwich et j'ai été obligée de travailler à la bibliothèque pour m'avancer pour demain vu que je travaille ce soir. J'ai hâte je vais pouvoir me changer les idées. Je suis actuellement dans mon appartement, Jay n'arrête pas de m'appeler enfin il m'harcèle plutôt. J'ai mis mon téléphone en mode silencieux, il m'a saoulé. J'ai commandé chinois pour ce soir, j'avais la flemme de cuisiner et puis mon frigo est quasiment vide. Justement on sonne, j'ouvre la porte et cherche la tête basse de l'argent dans mon portefeuille mais je me fais bousculer et la personne rentre dans la pièce. Je relève la tête furieuse et quand je vois Jay je souffle, la conversation va être animée et joyeuse.

-Tu n'as qu'à faire comme chez toi. Dis-je ironiquement.

-Ne commence pas Alexandra ! Je grimace face à mon nom entier, je déteste qu'on m'appelle ainsi.

-Je fais ce que je veux et si cela ne te plais pas, la porte c'est par là ! Dis-je en pointant celle-ci. Il s'assoit sur le canapé et souffle dans ses mains en tenant sa tête. J'ai beau faire la fille forte, le voir ainsi me brise le cœur. C'est mon frère après tout, ne pas savoir ce que j'ai subis doit le détruire mais si je lui dis j'ai bien peur que cela soit pire.

-Alex, dis moi.

-Je ne peux pas, je ne veux pas. Je ne veux pas en parler, je veux oublier. Tu sais que si je te le dis tu vas avoir les images et tu seras encore plus triste et coupable. Pourtant tu es loin d'être coupable Jay.

-Si c'est de ma faute, j'étais là tranquillement peut être même dans une fête pendant que ce connard te faisait du mal. Putain ! Il se lève et fait les cent pas dans la pièce. J'ai rien fais, il t'a fait du mal. Et tu ne me l'as même pas dis, j'aurais pu être dans l'ignorance toute ma vie. Mais je suis con aussi, comment aurais tu pu te battre contre lui franchement. Je suis si con ! Il hurle et donne un coup de point dans le mur. Je me lève et m'approche de lui, je le prends dans mes bras.

-Calme toi Jay. Je suis là, je vais bien et je suis en vie. Nous sommes en train d'en parler et cela me fait plus de mal qu'autre chose. Je suis pas prête à en parler, et je n'en parlerais pas avec toi Jay. Je ne peux, je veux pas voir ton regard changer, je ne veux pas que tu ai mal par ma faute. Je vais mieux, tellement mieux depuis que je suis ici. J'ai pu oublier ce moment de ma vie. J'ai su partiellement passer à autre chose même si je retombe dedans quelque fois mais je vais mieux car tu es là. Nos larmes se mélangent, nos coeurs se recollent car nous sommes à nouveau réunis comme nous l'étions depuis enfant.

-Je suis tellement désolé que tu ai vécu ça seule, tu étais seule face à lui, face à ta peine. J'aurais voulu être là pour te soutenir pour te réconforter comme j'aurais du le faire car je suis ton grand frère Alex.

-Tu étais là Jay, dans mon cœur. Je me suis battue seule certes mais je suis maintenant plus forte que jamais. Je me suis battue pour être heureuse et aussi car tu aurais voulu que j'avance, je l'ai fais pour toi Jay.

-Oh ma petite sœur tu as tellement grandis. Tu es une femme maintenant. Mais tu seras toujours ma petite rose.

-Arrête avec ce surnom puéril Jay ou devrais-je dire mon petit coquelicot ? Il se dégage de moi et me regarde longuement puis on explose de rire. On se donnait des surnoms le plus moche possible quand nous étions enfant.

-Ok ok j'arrête mais tu arrêtes aussi.

-C'est d'accord. On se serre la main comme un contrat. On est si enfantin quand nous sommes tous les deux c'est fou.

-Tu m'as manqué sœurette.

-Toi aussi Jay toi aussi. Tu restes dormir ?

-Avec plaisir.

-On mange puis je vais au travail par contre. Tu restes à l'appart ou tu me rejoins plus tard ?

-On mange mais je vais aller boire un verre, au pire j'appelle les autres.

-Pas de soucis. On sonne à la porte. Cela doit être le chinois j'y vais va à la douche en attendant.

-Oui maman ! Je rigole et ouvre la porte non mais c'est pas vrai !

-Salut Matthew que me vaut cette visite surprise ? Dis-je blasée.

-Je voulais m'excuser pour le baiser, je n'ai pas eu le temps de le faire ce matin tu es partie si vite telle une tornade.

-D'accord et bien j'entends tes excuses mais je sais pas si je les accepte. Il souffle déçu.

-Je sais je suis un gros con mais je sais pas avec toi j'arrive pas à me contrôler. Tu sais t'es tellement différente des autres filles. Tu as du caractère, t'es naturelle et puis tu me résistes et même si cela me gonfle en réalité j'adore ça. T'es la première à faire ça et j'ai pas l'habitude mais j'aime ça.

-Je vois je vois. En réalité tu me veux car je suis un défi pour toi c'est ça ?

-Quoi ?! Mais pas du tout, tu comprends rien. Je te veux certes mais je veux te garder Alex.

-Tu ne m'auras pas Matthew enfin pas si facilement.

-J'aurais une chance Alex ? Il a les yeux qui pétillent à cette nouvelle.

-Seul l'avenir nous le dira et c'est Alexandra. Je lui ferme la porte au nez et m'adosse contre celle-ci. La sonnette retentit une nouvelle fois, putain ! J'ouvre violemment la porte.

-Matthew dégage merde !

-Euh...

-Oh désolé je vous ai pris pour quelqu'un d'autre tenez vous pouvez garder la monnaie, c'est pour me faire pardonner. Je lui prends les boites des mains car il a l'air en mode pause puis referme la porte. Le pauvre.

Jay sort de la douche tout beau il a même mit une chemise attention ! Je vais pour ma part à la douche je m'habille d'un jean noir et d'un tee-shirt lui aussi noir puis j'enfile mes escarpins noir. Je me fais une queue de cheval pour ne pas être gênée ensuite un coup de parfum et de mascara j'applique du fond de teint sur mes bleus puisqu'ils sont visibles après la douche, je ne veux pas que Jay voit ça. Je suis prête donc je sors de la salle de bain et découvre Jay les pieds sur la table basse, une bière dans une main et dans l'autre la boite de chinois.

-Tes pieds Jay putain c'est pas toi qui fais le ménage merde !

-Oui maman. Il les enlève enfin.

J'ai toujours eu ce rôle avec lui comme une maman c'est vrai. Depuis que notre mère nous a quitté j'en remplacé son rôle et Jay et devenu comme un père protecteur avec sa fille. C'est lourd parfois enfin souvent même si je suis énervée de ce comportement je le comprends. Je sais qu'après la mort de nos parents étant le plus grand il a remplacé l'autorité et l'amour parental. Il m'a tout donné, il m'a aimé et m'aime comme un fou.

Si j'ai pas pété un plomb après la mort de nos parents c'est grâce à lui. Il ne m'a jamais laissé tomber avec ma peine et ne m'a jamais montré sa peine pourtant je sais qu'elle est aussi grande et présente que la mienne. Mais pour mon bonheur et pour que je sois mieux il ne m'en a jamais fait part. J'ai essayé de le libérer de cette peine qu'il porte sur ses épaules mais je n'ai jamais réussi, une femme j'espère y arrivera. Pour son propre bien il doit se laisser aller au chagrin au moins une fois, pour évacuer.


Baisser la garde  {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant