8. Sous le Maillot Bleu

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Chapitre 8. Sous le Maillot Bleu

- Je suis vraiment content de pouvoir passer ces quelques jours ici, sourit Antoine alors que nous marchions dans les couloirs du bâtiment où il dormirait.

- Moi aussi.

- En plus c'est la première fois, pour toi ! s'exclama-t-il, semblant réaliser quelque chose d'important.

Je ris légèrement de sa remarque, amusée par son impulsivité.

- Ben oui, répondis-je d'un air taquin.

- T'as pu faire le tour du château, un peu ?

- Ouais, j'ai vu quelques endroits avec Laure et Clarisse...

Nous continuâmes à discuter de tout et de rien, surtout de Clairefontaine et de mes premiers jours passés ici. Il était soucieux de ce que je ressentais et de la manière dont je vivais les choses, et c'était quelque chose que je ne pouvais qu'apprécier chez lui.

De mon côté, je m'intéressais aux derniers matches qu'il avait joués, le félicitant par ailleurs pour le trophée qu'il venait de remporter. Être sacré meilleur joueur du mois en Liga, c'était quand même quelque chose ! Et je voyais qu'il en était très heureux. Il le méritait réellement.

Une fois que nous eûmes fini de défaire sa valise – j'avoue l'avoir plus regardé faire qu'autre chose – nous nous mîmes en route pour rejoindre le reste du groupe sur un des nombreux terrains d'entraînement qu'offrait Clairefontaine. Je sentais qu'il y avait quelque chose entre nous, et j'étais à la fois gênée mais aussi terriblement... tentée. Antoine était avenant, gentil et il avait ce quelque chose indéfinissable qui m'attirait indéniablement.

- Bon, pas de retardataires, c'est une bonne chose, plaisanta notre entraîneur quand nous fûmes réunis autour de lui.

J'étais debout entre Antoine et Laure, qui n'arrêtaient pas de se chamailler discrètement.

- Alors pour cette première séance tous ensemble, on va commencer par faire des groupes mixtes et on vous donnera toute une série d'exercices à effectuer après que vous ayez fait vos trois tours d'échauffements.

Il siffla un grand coup et sans plus attendre, tous les joueurs se mirent à trottiner autour du terrain. Cet échauffement ne demandait pas énormément d'efforts et j'en profitai pour pousser Antoine, le faisant dévier de sa trajectoire.

- Tu veux la jouer comme ça, Trevis ? me demanda-t-il d'un air menaçant, au moment où on passait devant les coaches.

- Antoine, arrête de faire l'idiot et bouge-toi un peu, le réprimanda Didier.

J'explosai de rire face à son air contrit, consciente qu'il se faisait légèrement engueuler par ma faute, et il me lança un regard noir. Il allait sûrement se venger d'un moment à l'autre et j'en riais d'avance. Ce type me rendait de bonne humeur même avec un simple sourire.

L'échauffement et les étirements finis, chacun se mit dans un groupe de deux ou trois. Evidemment, Antoine s'approcha de moi avec un sourire taquin.

- Tu croyais que j'allais te laisser t'en tirer comme ça, peut-être ?

- Attends que je te mette une raclée au foot, Antoine, tu feras moins ton malin.

- Je crois que je vais attendre longt – hé mais arrête ! s'exclama-t-il quand je lui mis un coup sur l'épaule pour le faire taire.

- T'as qu'à arrêter de dire des conneries. Allez, au boulot !

J'étais on ne peut plus motivée à en apprendre davantage avec lui. Je commençais à apprécier sa façon de jouer, et il était vrai que j'étais vraiment du genre « technicienne ». Je travaillais énormément ma technique et pour cela, l'observation des autres joueurs était nécessaire.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant