13. Match

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13. Match

La journée passa rapidement. Je n'avais pas eu l'occasion de me retrouver seul avec Laëtitia de nouveau, et cela m'embêtait un peu puisque ce soir, tout le monde repartait chez soi. Notre stage à Clairefontaine était désormais terminé et je ne savais même pas à quelle occasion nous nous retrouverions. La seule chose dont j'étais à peu près certain, c'était ma sélection chez les Bleus en Octobre et Novembre prochain, pendant les pauses internationales.

Plusieurs joueurs et joueuses étaient déjà partis, par ailleurs, et ça me rendait plutôt nostalgique de les laisser. Dire au revoir à Clairefontaine avait toujours cet arrière-goût d'amertume et de spleen. Cependant, nous retrouvions ensuite nos coéquipiers en club, et la tristesse se dissipait.

Je déambulais donc dans les couloirs du château, ne sachant pas très bien quoi faire de moi. Pas envie de tirer dans un ballon sur le terrain, ni de m'affaler quelque part. Ainsi, alors que j'errais sans but, une main s'agrippa à mon bras pour me tirer dans un recoin et, surpris, je me laissai faire avant de reconnaître Laëtitia.

- T'aurais aussi bien pu m'envoyer un message si tu voulais qu'on se retrouve dans un petit coin sombre..., la taquinai-je.

- Je voulais juste te parler rapidement, rétorqua-t-elle.

Et en voyant son visage si sérieux, je soufflai d'agacement, comprenant que la discussion n'allait pas me plaire.

- Ce... ce qui s'est passé hier soir, commença-t-elle, semblant réfléchir à ses mots, ça reste entre nous hein ?

- Bien sûr, c'est ce que j'arrête pas de te répéter !

- Ne t'énerve pas ! Je voulais juste être sûre, parce que ce soir on se quitte, et je sais pas quand on se reverra et...

J'haussai un sourcil. Cette situation ne me plaisait pas vraiment, pour le coup.

- Ne te fais pas de souci, Laëtitia, sincèrement. Je suis pas un connard.

- Alors... tout ça, ça ne signifie rien, pas vrai ?

Je ne savais même pas quoi lui répondre à ça. Je n'en savais rien moi-même, surtout. Que pouvions-nous être ? Elle avait déjà quelqu'un, et je n'étais qu'un substitut qu'elle oublierait dès lors que les choses s'arrangeraient avec son copain.

- C'est toi qui vois.

Elle se mordit la lèvre inférieure, en proie au doute, et je m'appuyai contre le mur, essayant de ne pas me poser davantage de questions.

Et plongé dans des pensées inutiles, je ne la vis pas s'approcher de moi, soudainement. Je sentis simplement ses lèvres se poser contre les miennes et ses bras enlacer ma taille. Cette réponse me soulageait, en un sens, parce que ça signifiait qu'elle voulait passer du temps avec moi et continuer à me voir. Je n'avais pas envie que ça s'arrête maintenant, et je ne savais même pas pourquoi.

Je m'accrochais à rien, à une caresse, mais c'était tout ce qu'elle voulait bien me donner. Le temps nous dirait la suite, après tout.

Lorsqu'elle se détacha de moi, elle ne s'éloigna pas pour autant et appuya son front contre le mien avant de me sourire doucement.

- Merci, Antoine.

- Je sais pas trop pourquoi tu me remercies, mais de rien, ma belle, lui souris-je.

On ne resta pas à cet endroit car très vite, elle me lâcha, me faisant remarquer que son taxi arriverait bientôt, et qu'il était temps pour elle de partir. Nos au revoir ne furent pas longs, ni déchirants, ni emplis de quelconques promesses. Peut-être qu'on se reverrait et, quoi qu'il en soit, si j'avais envie de la voir, je me gênerai pas pour le faire.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant