28. Aimer (1)

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28. Aimer

Après que Laëtitia m'ait appelé pour m'annoncer l'heure de son arrivée, j'avais été ridiculement intenable. Elle m'avait envoyé un message au moment où elle avait embarqué et, bien que je sache que ça n'avancerait pas le moment de son atterrissage, je n'avais pu m'empêcher de me préparer en quatrième vitesse.

Evidemment, j'avais remis un peu d'ordre chez moi, étant donné que la femme de ménage ne venait qu'une fois par semaine, le week-end. Laëtitia savait bien sûr à quel point je pouvais être bordélique, et elle en avait eu plus qu'un aperçu lorsqu'elle était venue voir mon match à l'improviste, un mois plus tôt, mais je n'avais pas envie qu'elle prenne peur non plus.

J'étais donc arrivé beaucoup plus tôt que prévu à l'aéroport, même si le fait d'être en avance ne rapprocherait pas l'heure de son arrivée, malheureusement. Au moins, j'étais là, après tout.

Je m'étais mis en retrait et avais rabattu la capuche de mon sweat sur ma tête pour éviter de me faire reconnaître. J'étais à la fois nerveux et impatient, si bien que ma jambe tressautait rapidement ; je n'avais qu'une envie, celle de bouger, de marcher, quoi que ce soit qui ferait avancer l'heure plus vite.

Mais le monde tournait toujours avec une telle lenteur quand on attendait...

Et puis, enfin, une voix dans les haut-parleurs annonça l'arrivée des passagers en provenance de Paris Charles de Gaulle, ce qui me fit relever la tête vers la foule qui s'avançait dans un incroyable brouhaha. Je la cherchais des yeux, pris d'une euphorie incontrôlable.

J'allais la revoir.

Perdue au milieu de la foule, elle semblait me chercher également. Elle aussi avait rabattu la capuche d'un sweat bleu marine sur sa tête et malgré ça, je la reconnaîtrais entre mille, avec un de ses joggings à l'effigie de son club - ce qui me fit sourire comme un pauvre con. Elle ne semblait pas m'avoir remarqué, et je me dirigeai vers elle en dépit des voyageurs qui se pressaient dans le sens inverse.

- Laëtitia ! l'appelai-je quand j'arrivai près d'elle.

Elle se retourna en entendant son prénom et je croisai son magnifique regard. Un grand sourire se peignit sur ses lèvres et elle n'hésita pas une seconde pour me rejoindre.

Quand je la sentis enfin contre moi, mes bras se resserrèrent autour d'elle et elle fit de même. Je pouvais de nouveau ressentir la chaleur de son corps contre le mien, sa fragrance enivrante...

Ça m'avait tellement manqué.

- Tu m'as manqué, souffla-t-elle, et sa voix étouffée par mon pull dans lequel elle avait enfoui son visage me tira un sourire.

- Toi aussi, querida. Je suis content que tu sois enfin là.

Je ne savais pas quel couple cliché nous faisions là, tous deux cachés par nos capuches, enlacés au beau milieu du hall de l'aéroport... on ne voyait ça que dans les films, mais c'était tellement réel.

La sensation de retrouver enfin ce qui nous avait tant manqué était un incroyable soulagement qui prenait au ventre.

Laëtitia se détacha de moi et me sourit. Et c'était fou, le bien que ça me faisait de la voir autrement qu'en photo ou en Facetime.

Animé par le manque qui m'avait hanté et ces sentiments terribles qui me submergeaient, je me penchai vers elle en enroulant mes bras autour d'elle pour la rapprocher à nouveau de moi et embrassai ses lèvres. Son contact avait toujours été pour moi comme un véritable ouragan, une chaleur insidieuse et incroyablement réconfortante qui me faisait frémir. Je n'en avais et n'en aurais sans doute jamais assez.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant