23. L'ombre

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23. L'ombre

- Déshabille-toi, ordonna-t-il d'une voix ferme.

Nous étions dans la chambre, plongés dans l'obscurité.

- Quoi ? demandai-je faiblement.

- Déshabille-toi, je t'ai dit.

- Mais non, je... j'en ai pas envie, d'accord ?

Je me reculai pour sortir de la pièce, parce que je ne pouvais pas soutenir son regard désireux. Je ne pouvais pas faire ce qu'il me demandait.

- Arrête, je sais que t'en meurs d'envie...

Il se rapprocha lentement de moi, et je me retrouvai aculée contre le mur, un peu effrayée par sa soudaine proximité. Ne comprenait-il pas qu'il était effrayant ?

- Non, s'il-te-plait, Jordan..., murmurai-je en levant les yeux vers lui, resserrant mes bras autour de moi, refusant de céder cette fois.

Mes bras étaient ma seule et unique protection contre lui. Quand il agissait comme ça, je ne pouvais jamais rien dire ou faire qui puisse le faire changer d'avis. Je ne voulais pas que ce cauchemar recommence. Malgré tous mes efforts, je n'arrivais plus à avoir envie de coucher avec lui.

- Fais pas ta prude, Laëtitia, regarde-toi..., susurra-t-il en collant son corps contre le mien, et ça me donna envie de vomir. T'attends qu'un geste de moi...

C'était insupportable.

Aucun désir ne me parcourait, je ne ressentais que du dégoût.

- T'as juste envie que je te baise ici, contre ce mur, continua-t-il dans un murmure.

« Baiser ». C'était le seul mot qui sortait de sa bouche. Nous ne couchions plus ensemble, nous ne faisions plus l'amour, il me baisait. C'étaient ses propres termes. Il croyait que ses paroles déplacées et perverses me donneraient envie de coucher avec lui, mais elles ne me procuraient qu'un malaise terrible qui s'était logé dans le creux de mon estomac.

- Sérieusement, Jordan, je... j'en ai pas envie, insistai-je en le repoussant.

Mais je ne faisais pas le poids face à lui. Il s'appuya contre moi sans difficulté, et mon dos était collé contre le mur. Je me sentais suffoquer. Il n'allait tout de même pas me forcer ?

- Jordan –

- Ferme ta gueule et laisse-moi faire.

- Arrête !

Il ne m'écouta pas, sans surprise, et restait sourd à mes protestations. Sans délicatesse, il souleva mon pull et le remonta au-dessus de ma poitrine. Je fus prise de panique quand je compris qu'il n'allait réellement pas m'écouter.

Une coucherie à la va-vite. C'était tout ce qu'il souhaitait, et tout ce que je ne souhaitais pas.

- Arrête de pleurer ! m'ordonna-t-il d'une voix dure. Tu comprends pas que j'ai envie de toi ? Tu veux jamais me donner ce que je veux, je te jure, je vais finir par aller voir ailleurs, bébé...

- Jordan..., sanglotai-je.

- Allez...

Glissant sa main dans mon pantalon qu'il venait de défaire, il embrassa mon cou et cela me dégoûta davantage. Plus il allait loin, moins j'avais envie. Il ne pouvait pas me faire ça...

Je me sentais terriblement salie, et honteuse, parce qu'il pénétrait mon intimité sans que je lui donne ce droit, parce qu'il refusait de me laisser choisir ce que je voulais faire ou non.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant