9. Désir mortel
Quand je me réveillai le lendemain matin, ce presque-baiser me hantait toujours. J'avais mis beaucoup de temps avant de m'endormir parce que j'y pensais à tel point que cela m'empêchait d'avoir l'esprit tranquille. La relation – si on pouvait appeler ça comme ça – que j'entretenais avec Antoine était tellement ambigüe que je ne savais plus où j'en étais.
Soupirant, je finis par me lever. Nous n'avions pas d'entraînement ce matin, et je me demandais ce que j'allais bien pouvoir faire. J'irai probablement frapper dans quelques ballons, histoire d'oublier ce qui me tracassait.
Sans grande conviction, je m'habillai d'une tenue d'entraînement de l'Equipe de France – ça me faisait tellement bizarre de dire ça – avant de consulter mon téléphone. J'avais un message de ma mère et mon visage se décomposa au fur et à mesure de ma lecture.
Je comprends que tu ne veuilles pas me parler mais laisse-moi insister une dernière fois, Laëtitia. Tu devrais arrêter tout ça : le foot, ce n'est pas pour les jeunes femmes comme toi. Tu mérites quelque chose de plus sain, de plus posé. Tu ne réussiras jamais à faire tes preuves dans ce milieu corrompu et sali par l'argent. Reviens à la raison, car tu verras que j'ai raison : une fois qu'ils auront fait de toi une star du foot, ils te descendront. Tu n'es pas faite pour ce milieu. Rappelle-moi.
J'étais abasourdie. Ma propre mère ne croyait pas en moi. Mais ce n'était pas la première fois qu'elle tenait ce genre de discours et son message ne m'étonnait qu'à moitié. Elle ne m'avait jamais soutenue depuis que j'avais commencé le foot et ce n'était visiblement pas près de s'arranger. Et malgré moi, ses paroles m'ébranlaient.
Défaite, je rejoignis le réfectoire mais son message m'avait coupé l'appétit. Mon petit programme pour la mâtinée exigeant quand même un minimum de forces, je m'obligeai à prendre une pomme et un jus d'orange, que je sirotais d'un air distrait. Je ne faisais pas attention à ce qui se passait autour de moi, perdue dans mes pensées.
Peu de temps après, une chaise se tira juste à côté de moi et Laure s'assit avec son plateau. Elle me regarda d'un air étonné :
- Ben tu manges pas, toi ?
- J'ai un peu l'estomac noué, grimaçai-je, espérant que ça passe.
- A cause des prochains matches ?
J'acquiesçai. Elle m'avait trouvé une excuse sans que j'aie à dire quoi que ce soit.
- T'as pas à t'en faire, tu sais, s'exclama-t-elle avec un grand sourire avant de se remettre à manger. T'es une super joueuse, ça va forcément bien se passer !
Je lui fis un maigre sourire en réponse. Même le match à venir m'était sorti de la tête, l'espace d'un instant. De toute façon, il y avait très peu de chance que je le dispute.
Quelques minutes plus tard, Antoine prit place à ma droite, puisque le siège était vide.
- Salut ma belle, sourit-il avant de m'embrasser la joue.
- Salut, bredouillai-je, surprise par son enthousiasme.
Il fronça les sourcils en regardant mon plateau vide.
- T'es sérieuse à ne pas manger ? me demanda-t-il d'un air concerné.
Est-ce qu'ils allaient tous me demander ça ?
- Je suis un peu stressée, mentis-je, réutilisant mon excuse.
- C'est pas une raison. Tu devrais savoir que c'est pas du tout conseillé de mal manger en période de compétition. Bouge pas, je vais te chercher ce qu'il faut.
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Sous le maillot Bleu || Griezmann
Fanfiction[TERMINÉE] Laëtitia Trevis est une jeune joueuse évoluant au poste d'attaquante, au PSG Féminin. Repérée par Olivier Echouafni, l'entraîneur de l'Équipe de France, elle va alors tout faire pour montrer son talent et atteindre les sommets. Laëti...