Sous le maillot Bleu || Griezmann

20. Faire face

20. Faire face

Je me réveillai quelques heures plus tard, tiré du sommeil par une sensation de malaise qui m'enserrait, et j'avais du mal à comprendre d'où ça venait. J'étais encore à moitié endormi. Ouvrant difficilement les yeux dans le noir, je jetai un rapide coup d'œil au radioréveil qui indiquait trois heures du matin.

Je me retournai alors vers Laëtitia pour m'assurer qu'elle dormait, et remarquai avec stupeur qu'elle était pleinement réveillée. Eclairée par les lumières de la ville qui filtraient à travers les rideaux, elle était allongée dans le lit, à mes côtés, les yeux grands ouverts et se tordant anxieusement les doigts.

- Laëtitia ? demandai-je doucement en me rapprochant d'elle.

- Il arrête pas de m'appeler, Antoine, murmura-t-elle d'une voix brisée. Il dit qu'il me cherche, j'aurais dû rentrer...

Je fronçai les sourcils et me mis en position assise avant d'attraper ses mains pour la faire se redresser. Elle était totalement effrayée et j'étais certain que la fatigue qu'elle éprouvait n'améliorait pas son état.

- Donne-moi ton téléphone.

- Quoi ?

- Donne-le-moi, insistai-je.

Elle récupéra son portable sur la table de nuit et me le donna. Il sonnait encore silencieusement.

« Jordan »

J'appuyai spontanément sur le bouton « raccrocher » et à l'écran apparurent ensuite les quelques trente-six message qu'il lui avait envoyés. Ce type était vraiment dingue, c'était du harcèlement.

- Faut que tu portes plainte, Laëtitia...

- Je veux pas le confronter...

- T'auras pas à le faire toute seule...

Elle baissa la tête et se tordit les doigts avec nervosité.

- Qu'est-ce qui se passe ? lui demandai-je dans un murmure.

- Je peux pas rester ici, chuchota-t-elle.

Et je sentais dans sa voix à quel point elle était brisée. Jusqu'à quel point il s'était immiscé en elle pour la détruire.

- Viens là...

D'un geste, je l'attirai doucement vers moi, l'enlaçant fermement pour la rassurer. Assise sur mes jambes croisées, Laëtitia avait passé ses bras autour de ma taille et niché son visage dans mon cou. J'avais appuyé ma tempe contre son front en réponse.

Nous restâmes comme ça quelques minutes et je sentais qu'elle se calmait, quand son téléphone sonna à nouveau. Ce connard commençait à réellement me taper sur le système.

D'un geste vif, j'attrapai le téléphone tandis que Laëtitia, toujours assise sur mes jambes, s'éloignait un peu de moi avec un air paniqué.

- Non, non, non, Antoine, qu'est-ce que tu fais ? s'exclama-t-elle alors que je décrochais.

- Allô ? dis-je dans le combiné, et ses yeux se remplirent de terreur.

Je glissai une main dans son dos pour la rassurer, caressant sa peau de haut en bas.

- T'es où, putain ? s'excita Jordan au bout du fil, ne se doutant pas que ce n'était pas Laëtitia qui avait répondu. Je te jure que t'as intérêt à rentrer immédiatement parce que j'hésiterai pas à te défoncer –