34.Carton rouge et expulsion

5.6K 227 628
                                    

34. Carton rouge et expulsion

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais réveillée, alors que mon regard était accroché aux quelques particules de poussière que je voyais voleter à travers le rayon du soleil qui filtrait par les volets fermés.

J'avais du mal à émerger et en même temps, j'appréciais le moment présent, blottie contre le torse dénudé d'Antoine, qui dormait encore profondément. Comme il était allongé dans mon dos, je pouvais sentir son souffle qui s'écrasait sur ma peau, dans ma nuque, et qui me faisait quelques fois frissonner.

Je m'étais rarement sentie aussi bien. Le sentiment était léger et un peu flou, mais me dévorait agréablement l'estomac. Refermant les yeux, je glissai mes doigts entre ceux d'Antoine qui reposaient sur mon ventre que j'avais recouvert d'un t-shirt, la veille, après que nous ayons repris une douche – ensemble, cette fois.

Un sourire étira lentement mes lèvres quand je sentis de légers baisers déposés sur ma nuque, remontant jusqu'à l'omoplate avant de se poser sur mon épaule. N'y tenant plus, je me retournai vers lui pour me retrouver entre ses bras. C'était, me semblait-il, le seul endroit au monde où je me sentais en sécurité.

Je me sentais encore comme dans un rêve... si j'avais déjà couché avec Antoine, je pouvais dire avec certitude que cette fois-ci n'avait rien à voir avec la première. Là, je me sentais immergée dans les souvenirs de la veille... sa peau contre la mienne, son souffle chaud dans mon cou... ses doigts dans mes cheveux...

Délicatement, je frottai mon nez contre son cou et je le sentis frissonner, ce qui me tira un autre sourire.

- T'as bien dormi ? me demanda-t-il d'une voix un peu rauque, alors que sa main descendait et remontait le long de mon dos.

Je me reculai légèrement pour l'observer, ouvrant un œil, et souris davantage.

- Terriblement bien...

Il lâcha un petit rire avant de me faire basculer sur le côté, me surplombant. Un air carnassier était apparu sur son visage, et je me mordis l'intérieur de la joue alors que nous plongions dans les yeux l'un de l'autre, en une expression complètement niaise mais incontrôlable.

Je me sentais aux anges.

- Et toi ? lui demandai-je.

- J'avoue que t'as un peu pris toute la place, cette nuit, se moqua-t-il, et aussi toute la couette, du coup j'ai eu froid.

Il me regardait d'un air à la fois sérieux et taquin.

- T'aurais dû venir près de moi, t'aurais eu plus chaud.

- Ça j'en doute pas.

Et cela nous fit rire tous les deux, comme si cette nuit, alors que je lui avais donné mon entière confiance, notre complicité était devenue plus forte. En fait, tout me semblait beaucoup plus fort, tout à coup. Je sentais encore mon cœur tambouriner contre ma poitrine.

Son nez se fronça légèrement et il se pencha pour embrasser ma joue, avant de se redresser, me faisant hausser un sourcil interrogateur.

- Il faudrait peut-être qu'on se lève, s'expliqua-t-il en revenant vers moi, s'appuyant sur son coude pour me regarder alors que je n'avais pas bougé. Non pas que l'idée de rester avec toi dans ce lit toute la journée me déplaise, mais jusqu'à preuve du contraire t'as un entrainement cette après-midi.

Je soufflai longuement. Pour la première fois, je trouvais mon métier contraignant : je n'avais pas envie de me lever, je voulais profiter d'Antoine et du peu qu'il nous restait ensemble avant qu'il reparte.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant