30. Numéro inconnu

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30. Numéro inconnu

La seule chose que je perçus lorsque je me réveillai, le lendemain matin, fut le souffle chaud d'Antoine sur ma peau dénudée. Nous avions bougé pendant la nuit, pour au final nous retrouver l'un contre l'autre, lui dans mon dos, ses bras passés autour de ma taille alors que son visage s'était niché dans mon cou.

J'avais l'impression que ça faisait très longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi ; je ne m'étais pas réveillée une seule fois pendant la nuit, comme si la présence d'Antoine à mes côtés avait fait barrière à ces démons qui me hantaient. Et le sentir contre moi ce matin-là, sa chaleur qui irradiait contre ma peau et ses bras rassurant qui m'encerclaient, me fit penser que je ne m'étais plus sentie aussi bien depuis un moment.

Ce réveil avait un goût de perfection.

Refermant les yeux, je me retournai et me blottis davantage contre lui. Il soupira simplement dans son sommeil face au mouvement et resserra ses bras autour de moi, passant une de ses jambes entre les miennes.

Cependant, j'avais beau essayer de me rendormir, rien n'y faisait : une fois que j'étais définitivement réveillée, il m'était toujours impossible de me replonger dans les bras de Morphée. Je soufflai donc discrètement et glissai ma main dans le cou d'Antoine pour la plonger dans ses cheveux. Il ne bougea même pas et ça me fit sourire.

Un vrai gamin.

De très longues minutes plus tard, pendant lesquelles je me demandai si je ne devrais pas plutôt me lever sans le réveiller, Antoine finit par émerger. Il ouvrit d'abord un œil pour me regarder puis le referma aussitôt en me serrant un peu plus contre lui.

- T'as vraiment cru que j'étais une peluche ou quoi ?

- Tais-toi..., marmonna-t-il, son souffle chatouillant ma peau découverte, et j'en frissonnai.

- Parle mieux, Griezmann.

Il eut un petit rire, et son souffle s'écrasa contre ma peau. Après quoi il se contenta d'embrasser la peau de mon cou, contre lequel il avait enfoui son visage, et je me remis à caresser doucement ses cheveux.

C'était dingue comme j'aimais ces instants avec lui. Avec Jordan, nous étions très peu câlins, même au début, quand tout allait bien, principalement parce qu'il n'était pas « tactile » : il détestait que je prenne sa main, et m'embrassait occasionnellement. Ma relation avec Antoine était totalement différente : il était bien plus attentionné et surtout, à la recherche d'un contact avec moi. Evidemment, j'avais conscience que le fait que notre relation soit à distance nous rendait plus affectueux, mais ça restait différent d'avec Jordan.

Nous restâmes longtemps dans cette position, le temps de nous réveiller, et profitant simplement l'un de l'autre.

- A quoi tu penses ?

- Rien en particulier, répondis-je distraitement.

- J'étais en train de me demander... pourquoi tu m'accompagnerais pas à mon entraînement, ce matin ?

Je me détachai un peu de lui, me retrouvant sur le côté, tournée vers lui, tandis qu'il s'appuyait sur son coude pour m'observer.

- Ça me va, oui, souris-je. De toute façon, j'ai rien de plus à faire...

- Dis tout de suite que tu viens avec moi par dépit, rétorqua-t-il avant d'esquisser une petite moue qui me donna envie de rire.

- Bah évidemment, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai pris un avion pour Madrid, hier : j'avais absolument rien d'autre à faire...

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant