12. Mi-temps

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12. Mi-temps

Je ne savais pas exactement ce qui m'avait pris de l'embrasser tout à coup, et de lui dire ces mots. Elle était avec quelqu'un et ce que j'avais fait dépassait toute morale. Encore une fois et pour ne pas changer de d'habitude, j'avais agi sur un coup de tête.

Je m'en rendais d'autant plus compte maintenant, alors que je me réveillai en sursaut pour constater qu'elle n'était plus à mes côtés.

Les yeux mi-clos, embrumé par le sommeil, je passai ma main sur le drap, et l'absence de chaleur qui s'en dégageait me conforta dans l'idée que Laëtitia n'était plus là depuis un moment. Je me laissai retomber sur l'oreiller avec un long soupir, passant une main dans mes cheveux. On avait agi dans le feu de l'action, comme des gamins, sans réfléchir aux conséquences, et elle s'en voulait sûrement. Nous n'avions même pas discuté.

Incapable de me rendormir, je finis par me redresser et le drap glissa légèrement, découvrant mon corps encore dénudé. Je n'attendis pas plus et, après avoir allumé la lampe de chevet, me rhabillai prestement, mais quelque chose attira mon attention : au milieu de mes vêtements enchevêtrés sur le sol se trouvait son soutien-gorge, ce qui me tira un bref sourire. Ça me ferait un prétexte pour aller la voir.

J'attendis cependant le matin pour la rejoindre – bien que l'envie de me faufiler dans sa chambre au beau milieu de la nuit fut attirante – et je toquai doucement à sa porte, attendant qu'elle vienne m'ouvrir.

- Ah, salut...

Elle apparut dans l'embrasure de la porte, les cheveux en nid d'oiseau et une grimace déformant son joli visage. Un petit sourire incurva cependant ses lèvres quand elle me vit et elle s'écarta quelque peu pour me laisser entrer.

Ne sachant pas vraiment comment je pouvais désormais agir avec elle, je ne me pris pas la tête et me penchai simplement vers elle pour embrasser chastement ses lèvres. Elle fut si surprise, me sembla-t-il, qu'elle ne fit pas un geste pour me repousser. Je m'assis sur son lit avant de lui tendre son sous-vêtement.

- Tiens, t'as oublié ça quand t'es partie au milieu de la nuit, souris-je, m'amusant de la voir embarrassée.

- Oh, ouais, euh... merci, hein.

Gênée, elle s'en empara avant de le ranger dans sa valise, me tournant le dos.

- A propos de ça..., dit-elle en me faisant face à nouveau.

Je savais déjà ce qu'elle allait me dire et, en un sens, j'étais d'accord avec elle. Mais je ne voulais pas arrêter ça.

- Oui ? répondis-je malgré tout.

Il m'arrivait d'être poli et courtois, parfois.

- Il faut pas qu'on recommence, Antoine. On peut pas faire ça, c'est trop pour moi, je me sens trop coupable...

- Tu regrettes ce qu'on a fait ?

Si elle me répondait que oui, ma fierté et mon égo en prendraient pour leur grade.

- J-j'en sais rien, balbutia-t-elle avant de plonger son regard clair dans le mien.

Je me relevai pour me mettre à sa hauteur et son regard suivit le mien. Je lui souris tout en me rapprochant d'elle pour mettre mes mains sur ses hanches.

- Antoine..., souffla-t-elle, comme dépitée, et je ris doucement, amusé.

- Sérieusement, Laëti... personne le saura, je te promets de rien dire...

Je me penchai légèrement pour effleurer sa joue, déposant un baiser sur sa maxillaire puis dans son cou, sous l'oreille, la faisant frémir. Ses mains glissèrent sur mes épaules, avant de les abaisser le long de mon dos.

Sous le maillot Bleu || GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant