Je flottais.
La douleur m'avait quittée, me laissant libre de toute contrainte. Seul le vide m'entourait. Aucune pensée ne traversait mon esprit, rien ne perturbait mon repos.
Mais rien ne durait éternellement.
Un élément vient perturber ma béatitude, rompant ma tranquillité. Ce fut d'abord une simple démangeaison avant de devenir un picotement désagréable. La sensation troubla mon bien-être, se faisant de plus en plus forte. Au départ simplement limitée à mon front, la douleur pris de l'ampleur pour s'étendre peu à peu à travers mon corps. Je m'agitais, essayant inconsciemment d'échapper à cette souffrance, en vain. Alors, j'ouvris les yeux.
Et la douleur cessa.
Quelque peu sonnée, je testais avec précaution mon corps du bout de mes doigts engourdis. Ne ressentant aucune douleur latente, je palpais mes vêtements. Amples, ils étaient faits d'une matière étrange à mi-chemin entre le lin et la laine. Leur toucher était doux mais avec les aspérités rugueuses de l'artisanat et leur couleur d'un gris teinté confirmait mes dires. Cependant, moins que ces habits étrangers, ce fut surtout la disparition de mes armes et de l'amulette de Valentia qui m'inquiéta. Je décidais donc de me relever avec précaution pour examiner mon environnement. Et quel saugrenu spectacle s'offrait à moi. Les ténèbres m'entouraient à perte de vue, des volutes d'obscurité évoluant paresseusement en son sein. Aucune lueur, pas même une étoile ne perçait leur chape sombre. Pourtant, je pouvais déceler des nuances dans les teintes de noir, certaines étant proche de l'ébène polie tandis que d'autres hésitaient entre les plumes de corbeau et la fourrure de la panthère. Ici je pouvais distinguer une ombre de midi de celle de minuit, les deux se déployant à travers une infinité de nuances. Curieuse, je tentais de m'approcher d'elles. Mais à peine avais-je fait un pas que la brume sombre s'écartait de mon chemin. Fronçant les sourcils face à cet étrange phénomène, je tentais de nouveau de m'en approcher en prenant garde à choisir une direction différente. Le résultat fut identique. Je décidais alors de faire appel à mes pouvoirs et appela l'obscurité à moi. Aussitôt cette dernière se tordit vers moi, cherchant à se plier à ma volonté. Un sourire satisfait fleurit sur mes lèvres. Voilà qui me convenait plus ! Cependant, à peine avais-je formuler cette pensée que la brume se délita et échappa à mon contrôle.
N'essaie pas, c'est inutile. Tes pouvoirs ne te seront d'aucune aide ici.
Je sursautais en entendant résonner cette voix dans mon esprit. Déjà que Valentia avait pris l'habitude de fureter dans mon esprit, si un autre s'y mettait... j'allais bientôt m'accrocher une pancarte "Ici pensées à espionner" autour de mon cou. En dépit de mon sarcasme, je ne pus m'empêcher d'avoir une impression de déjà-entendu. Je savais que je la connaissais, mais je n'arrivais pas à me rappeler quand je l'avais déjà écoutée. Cet accent étrange, ces sifflements sur les consonnes ... oui, définitivement ce n'était pas la première fois que j'étais confrontée à lui.
Son rire éraillé retentit dans mes pensées.
J'espère bien que tu te souviens de moi. Cela fait trop longtemps que tu me fuis.
Que je le fuis ? Qui cela pouvait bien être ? J'avais beau m'être attirée des ennemis, mon relatif anonymat m'avait jusqu'à là permis d'échapper à d'éventuelles représailles. Ça et le fait qu'ils soient six pieds sous terre, soyons honnêtes, cela avait tendance à gêner les conversations. En réalité, je ne voyais qu'un seul de mes adversaires étant à la fois encore en vie et disposant des moyens nécessaires à ma traque. Mon interlocuteur était-il Lucifer ? Mais si il maîtrisait les ténèbres comme cet inconnu, alors pourquoi cherchait-il donc à voler mes pouvoirs ?
Ne me compares pas à cet avorton !
Son cri rauque me transperça, me faisant grimacer sous la violence de l'impact psychique. D'accord, apparemment il ne portait pas l'Empire Pandémoniaque dans son cœur, cependant ce n'était pas une raison pour tenter de crever mes tympans ! Certes, c'était une exclamation mentale et seul mes neurones avaient reçu le message mais tout de même, un minimum de respect était possible. Tandis que je rouspétais intérieurement sur le manque de civilité des entités surpuissantes, mon cerveau affolé me signala qu'une créature considérant l'une des plus grandes menaces de l'Aeternam comme un simple "avorton" ne devait pas être pris à la légère. Dommage pour lui, mes synapses étaient déjà affairées à gérer le problème évoqué un peu plus tôt.
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Nox, Livre I : Umbra
FantasyTutoriel pour écrire un résumé : "Bonjour, je m'appelle [insérez ici prénom féminin à consonance américaine], j'ai [choisir un âge entre 15 et 18 ans]. J'étais une adolescente normale jusqu'au jour où un beau/brun/ténébreux garçon m'a révélé la vér...