Vous connaissez ce proverbe, déclarant que l'on apprécie la valeur des choses que lorsqu'on les perd ? Et bien, personnellement, c'est lorsque je les retrouve que je les goûte le plus.
Je crois n'avoir jamais autant savouré la grisante sensation de puissance qui accompagne mon assimilation des ombres. Car contrairement aux mages, lorsque j'utilise ma magie, cela ne s'apparente pas à manipuler un élément avec ma force mentale. Non, c'est plus comme si je retrouvais une partie de moi qui m'avait manquée, tel un bras ou une main. La vision d'une infinité de membres m'attendant dans les ténèbres s'imposa à moi. Cela ressemblait tellement à un mauvais film d'Halloween que je ne pus m'empêcher de ricaner. Et vous savez ce qui se passe lorsqu'un otage à le mauvais goût de ne plus paraître effrayé ? Et bien son ravisseur se ramène.
-Heureuse de voir que vous ne prenez pas trop cette situation au sérieux. C'est vrai quoi, qu'est-ce que vous risquez au pire ? Mourir ? ironisa Valentia en entrant dans le salon par la double porte.
Elle prit le temps de s'arrêter pour contempler sa tenue dans le grand miroir de pied accroché au mur, me tournant le dos de façon ostensible. Après s'être assurée que sa robe de satin vert d'eau n'avait pas pris un pli, vérifié que son rouge à lèvres était plus rouge que rouge et sans doute tenté de graver les traits de son visage sur le verre en le regardant fixement le plus longtemps possible, la duchesse arrêta de mimer le dédain et m'accorda enfin le plaisir de son attention.
-Que vais-je faire de toi, murmura t-elle en se rapprochant.
Me taisant depuis son entrée dans la pièce, je me contentais d'esquisser un rictus. Je n'avais pas encore retrouvé tous mes pouvoirs et ma pleine puissance, mais cela serait pleinement suffisant. Cependant, je préférais rester dans cette position momentanément afin de tenter d'en apprendre plus, ne serait-ce que sur la raison l'ayant poussée à m'enlever.
Néanmoins, mon mutisme impertinent ne sembla pas lui plaire. La rousse commença à tourner autour de ma chaise, prenant bien soin à ne pas dépasser la limite du pentacle.
-Si faible...si fragile...continua t-elle de chuchoter à mon oreille. À se demander pourquoi Maxen tient à toi.
Ayant fini de déambuler dans le vide, elle s'arrêta face à moi, la tête penchée. Son visage était l'incarnation de la fausse innocence, reflétant exactement l'image que Valentia voulait lui donner, toute en nuances. Le résultat était tellement parfait que je suspectais un intense entraînement face à sa glace tous les matins. Sa manie à poser après chacune de ses phrases était des plus agaçantes, et je commençais à manifester des signes d'impatience. Ce qui ne lui plut pas.
-Pauvre petite chose impertinente ! Comment oses-tu ? Tu devrais être reconnaissante que je m'abaisse à ta parler ! cria t-elle brusquement.
Son pas se fit plus empressé, le cliquetis de ses talons sur le sol plus rapide. Malgré son apparente colère, ses mouvements restaient mesurés. Méfiante, je me demandais à quoi rimer ce spectacle. Je commençai à accumuler ma magie, ramenant à moi les ténèbres m'entourant. Je ne pouvais pas encore me fondre en leur sein mais pouvait déjà les manipuler sommairement. Pendant ce temps, Valentia continuait son petit cirque.
-Je ne comprends pas comment tu as pu survivre jusqu'ici ! Tu es pitoyable, ne possède aucune résistance face à la magie ! Un enfant ferait mieux !
Bon. Elle avait réussi à me taper sur les nerfs. Elle et tous mes autres désagréments, plus précisément. Je laissais l'énergie courir le long de mon corps, augmentant les ombres me couvrant petit à petit puis lui adressa enfin la parole.
-Hé !
La sorcière me dévisagea avant de lever un sourcil. Le gauche. Je la haïssais. Néanmoins, elle s'avança de quelques pas dans ma direction.
VOUS LISEZ
Nox, Livre I : Umbra
FantasiaTutoriel pour écrire un résumé : "Bonjour, je m'appelle [insérez ici prénom féminin à consonance américaine], j'ai [choisir un âge entre 15 et 18 ans]. J'étais une adolescente normale jusqu'au jour où un beau/brun/ténébreux garçon m'a révélé la vér...