Chapitre 7

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Chapitre 7

Les premiers rayons de soleil apparurent derrière les fenêtres de la paisible résidence d'Hambourg, à côté d'une église en briques rouges et au toit vert clair, pas très loin du port, où vivaient Lars et Alina. Celle-ci, toute nue sous les draps blancs, faisait plus que jamais penser à une délicate sirène. Lars l'observa un moment, fasciné par les reflets de diamant que jetait le soleil sur sa peau laiteuse.

Elle était si différente d'Astrid ; non, il devait arrêter de les comparer. C'était accorder trop d'importance à cette garce. Lars secoua la tête et se leva. Il alla dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner d'Alina : thé, œufs, pain, confiture et beurre. Elle ne buvait pas de café et, comme elle l'avait dit, ne mangeait jamais de charcuterie.

- Madame est servie, annonça-t-il en rentrant dans la chambre.

- Comme c'est gentil !

Alina se redressa et prit la tasse de thé dans ses mains d'un air songeur.

- À quoi penses-tu ?

- Hier...un inconnu m'a suivi toute la journée.

- Vraiment ? fit Lars en fronçant les sourcils.

- Oui. Je l'ai vu trois fois, à trois endroits différents. Au parc, dans la rue et près de la maison.

- Comment était-il ?

- Très pâle, avec les cheveux presque blancs. Il était assez discret, je le reconnais, mais pas assez pour que je ne le remarque pas.

- Je vais trouver ce type, ne t'en fais pas.

- Si tu veux mon avis, il doit être dehors, en train de roder dans le coin. Caché près de l'église, ou quelque chose comme ça.

- Tu veux que j'aille voir maintenant ?

- S'il te plaît ? Il me fait tout de même un peu peur.

- J'y vais, alors.

- Merci, mon chéri. Je t'attends. Et je ne m'habille pas, susurra-t-elle avec un clin d'œil.

Lars sortit dans l'air doux de l'été. Il traversa la route et inspecta les environs. Sur un banc, il aperçut un homme qui ressemblait à la description d'Alina. Cette dernière avait raison, il était en effet près de l'église. Ce devait être un maniaque, ou un pervers. Mais quand Lars s'approcha, il le reconnut : c'était Sigmundur, le tueur à gages islandais.

- Qu'est-ce que tu fous ici ? aboya Lars.

Sigmundur, surpris, se leva brusquement. Puis il prit un air faussement détendu et s'accouda à un arbre.

- Je suis en vacances.

- Salopard. Tu pourchasses Alina depuis hier. Qu'est-ce que tu lui veux ?

- Ne sois pas parano, Wolfgang.

- Tu es devant chez moi, comme par hasard...bon sang ! s'écria Lars. C'est elle qui t'envoie ?

- De qui parles-tu ?

Lars, furieux, fonça sur Sigmundur et l'attrapa par le cou.

- Ne joue pas au con avec moi ! Astrid t'a demandé de venir ici pour nous espionner !

- Pourquoi ferait-elle ça ?

Lars resserra sa prise autour du cou du tueur à gages.

- Pour se venger, parce que je l'ai frappée.

- Tu l'as frappée ?

- Fous le camp d'ici. Tout de suite, si tu ne veux pas que je t'étrangle. Et dis à Astrid qu'elle aille se faire foutre.

La Villa Gialla : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant