Chapitre 19
Ernesto rentra dans sa chambre, épuisé et repu par le festin. Il y découvrit une jolie jeune fille aux longs cheveux roux et bouclés, et au visage fragile éclairé par deux grands yeux noisette. Son petit nez était retroussé et sa bouche était pareille à un bouton de rose.
- Bonsoir, ser. Je m'appelle Beth.
Ernesto allait se présenter à son tour, étonné, quand la jeune fille retira d'un seul mouvement sa robe rose légère, et se retrouva totalement nue. Ses seins ronds parsemés de taches de rousseur ressemblaient à deux gâteaux saupoudrés de sucre brun.
- Santa María, Madre de Dios ! jura Ernesto, estomaqué.
Il n'avait pas vu de jeune fille nue depuis une éternité. Et celle-ci était particulièrement charmante.
- Je suis ici pour vous servir, ser, expliqua Beth. Sur ordre de Lord Brian.
Ernesto secoua la tête pour retrouver ses esprits, s'approcha de la jeune fille et se pencha pour ramasser sa robe, avant de la draper sur ses épaules pour la couvrir au mieux.
- Ça ira, ma chère. Je n'ai pas besoin de toi.
- Oh, ser, je vous en prie ! Il va me battre !
Paniquée, Beth tenta de passer les mains sous son pantalon. Ernesto l'arrêta.
- Allons, allons. Je suis marié, et j'aime ma femme.
- Pourquoi n'est-elle pas ici, alors ?
Aucune mesquinerie dans ces paroles, seulement une douce naïveté. Ernesto soupira et préféra changer de sujet :
- Tu dis que Brian va te battre ?
- Oh, oui, il le fait toujours ! Laissez-moi faire, je vais...
- Quel âge as-tu ?
- Vingt ans, ser.
Elle était encore plus jeune qu'Astrid. Encore plus jeune que Bea quand Ernesto l'avait connue. Il la prit par les épaules.
- Bon, tu vas dormir ici. Et demain, je dirais à Brian que tu m'as très bien...servi.
- Vraiment ?
- Mais oui. Remets ta robe.
Beth s'empressa d'obéir, avec des gestes rendus fébriles par la joie et le soulagement. Ernesto alla se déshabiller derrière un paravent et quand il fut prêt, il découvrit que la jeune fille s'était glissée entre les draps.
- Quel lit confortable vous avez ! s'écria-t-elle.
- Chez moi, il est encore mieux.
- C'est où, chez vous ? Vous avez un étrange accent.
- Ah ! À la base, je viens de Cuba...
- Cu...ba ? répéta Beth, qui n'en avait visiblement jamais entendu parler.
- C'est une île...
- Alors, vous êtes venu ici en bateau ?
Ernesto regarda cette enfant perdue, qui ne connaissait pas le monde extérieur, qui était persuadée de vivre encore au Moyen-Âge, et qui se faisait battre par un illuminé qui s'était autoproclamé « Lord ».
- Euh, oui. En bateau.
Beth se tourna vers lui et posa sa main sur ce que Kate surnommait « le petit cocotier ».
- Vous êtes sûr que vous n'avez pas envie ? Je suis vierge, vous savez.
- Pas moi, répliqua gaiement Ernesto en écartant ses doigts. Alors, je suis certain que vous ne voulez pas d'une première fois avec un vieil homme.
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La Villa Gialla : Tome 2
MaceraQuelques mois ont passé. C'est l'été et les vacances pour les habitants de la Villa Gialla. Mais alors que tout semble paisible, Mama Bayou fait un drôle de rêve... Tome 2 : La guerre des esprits (La guerra degli spiriti) La SUPER MAGNIFIQUE OUFISSI...