Chapitre 24
Le petit hôtel n'était pas miteux, il avait même tout le confort nécessaire. Mais Madeleine ne rêvait plus qu'au doux climat de l'Italie. New York lui sortait par les yeux, avec ses buildings et ses coins de nature qui n'avaient rien de naturel. Quelle idée d'être venue s'installer ici ! Madeleine regrettait même la France et les maisons luxueuses de Versailles, de Montrouge, d'Angers, de Lyon et de Saint-Tropez où elle avait vécu avec sa mère et ses beaux-pères.
Edna lui manquait aussi plus que prévu. Et Citrus. Ils étaient comme deux plantes qui avaient pris racine si profondément dans son cœur qu'on ne pouvait pas les enlever sans lui en arracher des lambeaux. Tout ce blabla sur l'amour salvateur, alors que c'est ce qui fait le plus mal ! Elle bouclait sa dernière valise, quand on frappa à sa porte. Malgré son calme apparent, elle ressentit une bouffée d'espoir : Edna !
La déception fut grande quand la porte laissa apparaître Eva Castilla. Elle portait un jean, une chemise blanche et une veste en cuir avec une tête de mort cloutée entre les omoplates.
- Je dois vous parler...
- Allez vous faire foutre !
Madeleine voulut lui claquer la porte au nez mais Eva la bloqua avec son pied.
- Vous êtes une foutue tête de mule ! Edna ne vous trompe pas. Et moi, je suis mariée !
Elle rouvrit la porte avec une force insoupçonnée et mit son annulaire, orné d'une jolie alliance, sous le nez de Madeleine.
- Edna me demandait simplement si les Portoricains étaient responsables de ce qui est arrivé dans votre casino.
- Et alors ? C'est vous ?
- Non. Il y a bien quelques petits problèmes dans le Spanish Harlem, mais ni Elijah ni moi ne sommes impliqués. Nous sommes trop vieux, aujourd'hui.
- Oh ! D'accord...mais pourquoi l'avoir embrassé sur la bouche ? Ne niez pas, je vous ai vue !
- C'est juste une manière de dire au revoir. Je suis mariée, répéta Eva, et j'aime mon mari. Regardez !
Elle lui tendit une photo d'elle, le bras d'un homme sur les épaules, deux enfants à ses pieds.
- Le gang, tout ça...c'est derrière moi.
- Alors, si ce n'est pas vous, c'est...
- C'est ?
- Mon dieu ! Arthur Hillbury Junior !
- Ce fils de chien ? Vous voulez dire qu'il aurait fait attaquer votre casino ?
- Vous vous souvenez de l'adresse où Edna et lui vivaient ? s'écria Madeleine sans lui répondre.
- Oui, je vais vous la noter. Mais pourquoi ?
- C'est un point de départ pour le retrouver. Nous commencerons par là.
- D'accord. Voilà.
- Merci. Je prends les choses en main, Eva. Je vais aller voir Edna et nous allons nous occuper ensemble de cet enfoiré.
Eva hocha la tête, puis soudain, attrapa Madeleine par le bras.
- Edna est probablement en danger, toute seule ! Vous devriez partir tout de suite !
- Très bien, alors...au revoir ! Non, pas de baiser !
Madeleine courut jusqu'à l'appartement d'Harlem, grimpa les escaliers trois par trois et ouvrit grand la porte. Citrus lui sauta pratiquement dessus en aboyant avec soulagement. Mais Edna n'était plus là. Elle est en danger ! Madeleine jeta un coup d'œil à l'adresse qu'Eva avait griffonné sur un papier.
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La Villa Gialla : Tome 2
PertualanganQuelques mois ont passé. C'est l'été et les vacances pour les habitants de la Villa Gialla. Mais alors que tout semble paisible, Mama Bayou fait un drôle de rêve... Tome 2 : La guerre des esprits (La guerra degli spiriti) La SUPER MAGNIFIQUE OUFISSI...