Chapitre 25

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Chapitre 25

La chaleur étouffante qui régnait dans la cellule empêchait les esprits de prendre du repos. Alors, comme Bascoli et Zoto n'avaient rien à faire, ils occupaient leurs journées en tapant sur les nerfs de Salvatore, comme des chefs tribaux sur des tam-tams. Leurs plaisanteries préférées concernaient évidemment Astrid et ce qu'elle faisait supposément avec le commissaire Caramanti. Salvatore ne pouvait pas mettre ses menaces à exécution car les gardiens le surveillaient avec zèle. Et il ne voulait pas prendre le risque de finir en isolement avec Ginelli.

La veille, il avait enfin rencontré son avocat, Mario Tosetti, un garçon qui devait avoir trente ans, et qui parlait à toute vitesse avec des mots que lui et ses collègues étaient les seuls à comprendre. Apparemment, il était envoyé par le commissaire Caramanti, alors Salvatore répondit oui à tout ce qu'il demandait.

- Faîtes-moi confiance, monsieur Umberto, conclut Tosetti en partant.

Il ruminait sur son lit, repensant à cet entretien, quand le gardien vint frapper aux barreaux.

- Umberto ! Visite !

Salvatore se levait quand Bascoli se mit à crier avec une voix de fausset :

- Oh, oui, commissaire ! Oui !

Salvatore ferma brièvement les yeux et quand il les rouvrit, il avait pris une décision. Il suivit le gardien jusqu'au bureau où l'attendaient Astrid et Caramanti. La première lui sauta dans les bras et le serra à l'étouffer, avant de l'inspecter des pieds à la tête.

- Tu as l'air mieux...tu n'as pas de blessures supplémentaires, en tout cas.

Salvatore s'assit en s'efforçant de lui sourire.

- Oui...mais toi, bébé ? Comment vas-tu ? Pourquoi Daniel ne t'accompagne pas ?

Astrid rosit légèrement, et Salvatore vit sa main se crisper sur le bord du bureau.

- Il est au Canada...pour régler le divorce.

- Oh, ce n'est toujours pas fait ? Ça te contrarie, n'est-ce pas ?

- Évidemment ! Mais bon...je...vis avec. Et le plus important maintenant, c'est toi.

- Mon avocat a dit que mon jugement aurait lieu dans cinq jours. Mais je serais déclaré coupable, bébé. Tout m'accuse.

- On va trouver une solution. Le commissaire a encore répété hier soir qu'il avait des « idées »...vous ne voulez toujours pas nous dire lesquelles, Emilio ?

- Non. Je ne veux pas vous donner de faux espoirs. Mario et moi faisons le nécessaire pour l'instant, je peux vous l'assurer.

- Astrid...murmura Salvatore en l'attirant plus près de lui, j'ai quelque chose à te dire.

- Je t'écoute.

- Je ne veux plus que tu viennes me visiter avant le jugement, d'accord ?

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Je suis fatigué...et deux de mes codétenus ont décidé de me mener la vie dure. Ils se moquent de moi à longueur de journée, et ils ont bien compris que pour me faire du mal, ils devaient parler de toi. Je ne supporte plus de les entendre, et tes visites privées ne font que leur donner du grain à moudre...ils prétendent, par exemple, que tu...accordes des faveurs à Caramanti pour obtenir ces visites...

- Mais ce n'est pas vrai !

- Je confirme, fit le commissaire.

- Je sais que c'est faux. Tu aimes Daniel.

La Villa Gialla : Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant