« A présent tu ne peux plus faire grand chose pour te défendre»
Je sentis ses mains se déplacer le long de mon corps, pas de façon agressive, mais très gentiment.
- Hey ! Lâche moi !! Qu'est ce qu'il te prend !?
Il me lâcha, je constatais que je n'étais plus assise par terre mais bien sur mes deux pieds. Ses yeux ambrés indiquaient clairement qu'il prenait plaisir à me taquiner. Je soupirais d'agacement et tentais à nouveau d'enlever la bague.
- Ne sois pas aussi méfiante, c'est un simple entraînement. A ton avis, pourquoi je t'ai donné cette bague ?
«Tu ne me l'a pas donnée, tu m'a forcée à la mettre » rectifiai-je dans ma tête. La bague glissée autour de mon doigt était faite d'opaline pure, d'une main d'œuvre archaïque. Elle ressemblait à celles que j'avais trouvé dans la boîte en verre avec Miyaze (cf: Chap : Indice de famille). Les segmentations reliant les petites pierres étaient similaires... Si ce bijoux était capable de canaliser sa sorcellerie, c'est qu'elle n'était pas ordinaire.
- C'est un bijoux plutôt vieux, je dirais qu'il a été sculpté avec des pierres ensorcelées. Main d'œuvre Rélienne. C'est plutôt un handicap empêchant la sorcellerie de circuler.
- Tu peux appeler ça un handicap mais je l'appelerai plutôt un avantage. Elle t'apprend à ne pas dépendre de tes capacités psychiques, et pour un Rélien c'est très important. Surtout en notre siècle.
- Tu es en train de me dire qu'il faut que j'apprenne à me battre sans sorcellerie ? Avec ma force de mouche ?? pestai-je.
Je crois qu'il a dû remarquer ma phénoménale capacité de combat rapproché à force de me débattre...
Il hocha la tête, affirmant cette supposition. Dans ma longue vie de Rélienne, je m'étais surtout servie de mes pouvoirs. Au mieux je me servais d'une épée légère et facile à manier, mais le combat à mains nues m'était inconnu.- Prends un couteau d'abord, on va tester ta rapidité d'esquive et d'attaque.
Je ramassais celui qui me paraissait le plus adapté à ma poigne et me postais devant Shinya, lui désarmé, moi la garde en avant. L'atmosphère n'était plus vraiment la même. Ce n'était pas la première fois que je pointais une arme vers quelqu'un mais la personne en face de moi m'était tout à coup devenue dangereuse. Sa position, droite et relaxée, son calme, son inexpression soudaine, ses longs cheveux attachés ne bougeaient pas eux non plus. Habillé d'une chemise et d'un pantalon comme moi, on pouvait s'apercevoir qu'il était musclé.
«Me provoque t-il ?»
Je n'avais pas peur de lui, certainement pas, mais la façon dont il me regardait me bloquait les jambes. Il était intimidant, je le sentais jusqu'au bout de mes ongles. Immobile, les jambes liées au sol, comme si on me retenait... Les images des Réliens m'entrainant vers l'obscurité me revinrent soudainement. Un frisson se répandit le long de mon corps, me donnant la chair de poule.
«Calme-toi» inspirai-je
Après avoir pris quelques secondes de lente respiration, mes genoux partirent à toute vitesse vers leur cible. Ma lame traversa l'air à maintes reprises alors que je pensais avoir touché ma proie, celle-ci esquivait de pas beaucoup, furtive et d'un calme impassible.
«Pourquoi je n'arrive pas à le toucher ?»
Un. Deux. Trois coups successifs et rapides avec lesquels je pensais avoir touché.
Que ça soit les feintes ou même des coups vers le cœur ou la gorge, il arrivait toujours à esquiver l'attaque. Je redoublais d'effort, irritée par cette montagne d'échecs, essayant d'être plus endurante, plus rapide, plus tactique... J'avais l'impression d'être une souris en face d'un géant.La panique monta en moi, désespérée, je levai la tête espérant voir mon camarade aussi essoufflé que moi.
Ses yeux paraissaient être de pierre, ils étaient froids et distants et il ne semblait pas le moins du monde être fatigué, ils étaient semblables aux pupilles écarlates de mon cauchemar.
« Ayame » s'écria une voix terrifiée.
Prise de peur, mes pieds reculèrent et je lâchais l'arme instinctivement, un peu comme un enfant. L'ombre en face de moi grandit en venant vers moi et se mit à ma distance, mes yeux étaient fixés dans les siens. L'ombre ramassa le couteau par terre, sans que je ne réagisse pour se défendre. Un clignement d'œil plus tard, l'ombre était collé à moi, une pression acérée sur le ventre.
- Tu es allée là-bas, n'est ce pas ? souffla Shinya près de mon oreille.
Oui, c'était bien la voix de Shinya, ce n'était pas Ayame... Il ne me ferait pas de mal... Mes jambes se dérobèrent sous moi et il fallut que le jeune alchimiste me maintienne dans ses bras. Il lâcha le couteau et me caressa doucement la tête. Les images défilaient encore, une par une, les cris des Réliens résonnaient dans mes oreilles... Le cauchemar repassait en boucle. Pendant plusieurs minutes, je le serrais dans mes bras, m'agrippant et pleurant toute ma frayeur. Shinya continuait à toucher mes cheveux, me berçant dans ses bras. Je ne pouvais pas voir son visage parce que le mien était engouffré dans son torse, humidifiant sa chemise de larmes. L'odeur de lavandin de son linge et de son corps m'envahissait, me rendant à la fois timide et rassurée. Une onde de soulagement me traversa de haut en bas tandis que toute la tension accumulée depuis ma découverte s'envolait.
- Désolé... Je ne voulais pas t'effrayer autant... murmura t-il avec regret.
~ Quelques heures plus tard ~
Le salle de réunion était remplie, tout le monde s'agitait sur cette fameuse nouvelle demande de la royauté. On y retrouvait de fiers chercheurs qui louaient leur loyauté, des Réliens obligés de courber l'échine devant la majorité de royalistes, se pliant aux ordres. Linne fit son entrée dans la grande pièce, accompagnée de son fidèle Mikaelis. Tous arrêtèrent leur discussion en la voyant s'avancer sur l'estrade.- La réunion des alchimistes peut commencer, déclara-t-elle.
~~~~ End ~~~~
Désolé mais j'ai dû boulot à faire, j'ai pas pu écrire plus mais ne vous inquiétez pas, les prochains chapitres seront pour bientôt.
Au passage, si vous pourriez faire de la pub ça me ferait énormément plaisir :)
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Vampire's Love Game
VampireC'est un pari, un jeu que j'ai fait. Je ne céderai pas face a son sourire séducteur, ni à son regard de prédateur. Je suis une simple noble, vampire de sang pur, lui un comte de haut rang réputé pour sa dangerosité... Je ne suis pas une proie et c'...