Les fouilles d'une maison en ruine

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Le surlendemain de la réunion, les choses commençaient déjà à se compliquer. Chacun des deux camps étaient à la poursuite des traces laissées par Zeryas Lothaire, et aucun des deux ne se doutaient de l'existence ou des recherches de l'autre.
Mikaelis était en route vers les ruines de la demeure Lothaire pour accomplir la mission qui lui avait été assigné (cf: Chapitre....). Le chevalier noir l'accompagnait, toujours aussi soucieux du départ d'Azuya et de sa liaison avec Shinya. Cependant, il n'avait guère le temps d'aller les voir personnellement, Linne l'avait chargé d'une traque longue et difficile. Trouver ce qu'un homme aussi rusé que Zeryas avait caché ne serait pas une tâche simple.

Le domaine des Lothaire se situait très loin de la ville, de manière à ce que les curieux ne s'approchent pas trop des expériences menées par un alchimiste d'État. Il ne restait que des décombres de cette vaste demeure, on n'aurait pas pu la reconnaître sans le blason familial incrusté dans certains morceaux de pierres. Les lieux étaient gardés, surveillant une possible arrivée de pillards.
En arrivant face au vieux portail, une angoisse inéluctable s'imprégna dans la peau des deux dignitaires, tout deux avaient déjà pénétré ce lieu et y avaient laissés quelques souvenirs indésirables.

Mikaelis frissonna, c'était ici que reposait sa précédente fiancée... Silena Lothaire. Il se souvenait de ses visites fréquentes au sein de leur famille, l'ambiance y avait été chaleureuse.

- «Cet endroit n'est plus accueillant depuis longtemps » pensa t-il.

Les galets menant à la porte principale étaient toujours là, un officier, accompagné de ses lieutenants, vêtus d'apparats sales les aperçurent et vinrent à leur rencontre.

- Commandant ! La voie est toujours libre, on a délayé un peu plus mais certains de nos éclaireurs sont très mal en point.

- Faîtes attention, sir ! Fit un autre camarade.

Ayame hocha la tête, heureux de voir le travail acharné de ses hommes. Le chemin, ou le passage secret était endigué au fond de ce qui ressemblait à un vieux laboratoire. Du moins, les restes de celui ci. Des escaliers aux marches brutes et peu arrangés basculaient dans un gouffre noir. C'était très étroit et on devait se faufiler un à un afin de passer outre les premières dalles.

«En effet, c'est bien une surprise pour moi même de trouver un tel passage ici» pensa Mikaelis ayant visité presque les moindres recoins de la demeure.

Il se demanda si les intentions meurtrières de Zeryas avaient toujours été présentes ou si elles avaient été la conséquence d'une autre raison. Avait il produit ce breuvage nocif en ce même endroit ? Et pourquoi le roi était mort plus rapidement que les autres si tous avaient pris la même chose ?
Ils allaient répondre à ces questions, d'un moyen ou d'un autre.

Le comte se pencha vers son ami pour lui souffler deux mots et celui-ci demanda a ses gardes d'envoyer un message à Lynne s'ils ne revenaient pas avant quelques heures. Il y avait comme une sorte d'air peu agréable à respirer dans cette descente, une des sortes qui oppresse et fait glisser des sueurs froides le long de votre échine... Et le courant d'air froid y passant n'arrangeait pas les choses.

Mikaelis cru entendre, l'espace de quelques instants, l'écho d'un rire de sa fiancée. Il se tendit, pas très rassuré mais se plaça au devant d'Ayame.

- Tu devrais rester derrière moi Ayame. Tu ne connais pas tout ce dont Zeryas est capable de faire, murmura t-il.

Le Chevalier Noir plia le front, il n'était pas d'avis à laisser son camarade de passer devant pour se sacrifier. Il lui retint le bras et l'obligea à se retirer.

- Lynne a plus besoin de toi que de moi.

Les deux hommes s'engouffrèrent dans le dédale, guidés par les torches placées tout les 5 mètres. Certains pièges avaient été activés, des traces de cendres ornaient le sol. Le silence était pesant, on se méfiait de chaque murs, chaque pierre. Le Chevalier Noir sentait la frustration excessive de son compagnon sans connaître la raison, il savait que Mikaelis était souvent venu ici et avait connu Zeryas mais qu'il soit aussi crispé dans cet endroit était inquiétant. Ils marchèrent ainsi pendant une bonne demi heure avant d'arriver au point de non retour : c'était là que les éclaireurs s'étaient arrêtés.

- A partir d'ici, on ne sait pas ce qui peut arriver... chuchota Ayame, aurais tu une idée de ce que Zeryas aurait pu poser comme sortilège ?

- Oh que oui. Le genre de sortilège tuant les intrus non Réliens...

- Ça, je m'en doutais un peu.

Ils se sourirent mutuellement, à la fois stressés et poussés par leur courage.

- Qu'est ce qu'on fait ? On utilise des talismans de protection ? Ou alors on tente de lever les sortilèges ?

- Sors les talismans. Je suis a peu près sur que lever des sortilèges actionne d'autres pièges.

Les talismans étaient des objets utilisés par les Réliens lorsqu'ils avaient épuisé leur sorcellerie. Forgés dans les temps anciens, il en restait très peu (cf: Chapitre Entraînement).
Ici, il s'agissait de deux médaillons. Les deux jeune adultes se regardèrent, chacun montrant sa détermination. Ils se remirent à marcher, plus doucement. Ils réussissaient à éviter les pièges de manière assidue pour le moment, ils n'y avait que des sorts de feu, des flèches empoisonnés ou des dalles qui s'hérissaient soudainement. Les murs pouvaient se rétrécir ou s'agrandir en un large hall. Le chemin semblait vivre. Alors qu'ils venaient tout deux de conclure cette idée, un courant d'air ayant auparavant été identifié comme le soufflement du vent avait maintenant la régularité d'une respiration lente.

- C'est la première fois que je vois un tunnel paraître aussi vivant, souffla Ayame.

- Peut-être est ce juste une-

Mikaelis stoppa sa phrase. Une silhouette difforme s'étirait, elle se poussait vers eux, étendant des doigts squelettiques. Elle provenait du mur séparant deux couloirs en face d'eux, elle gémissait avec une voix aiguë et tremblante. Les intrus glissèrent leur rapières hors de leur fourreaux, prêts à se battre.

- Putain de saloperie, se mit à rire nerveusement le conte.

- Garde ton calme Mika, tu me déconcentre, pesta Ayame

Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes s'attendant à un mouvement offensif de la créature. Mikaelis commença à s'impatienter :

- Ça bouge pas, c'est pas normal...

- Ça ne semble pas vouloir attaquer en tout cas, répondit son camarade en s'approchant afin de voir ce qu'il se passait.
Il fit signe que tout était sécurisé.

- On dirait que ça fait partie du mur, assura Mikaelis

- Dans ce cas tout est pour le mieux si ça nous agresse pas. Par contre le chemin se sépare, on va ou ? Fit le Chevalier Noir.

Le conte se rapprocha de la créature, il lui semblait entendre un chuchotement. Du bout de son épée, il effleura les doigts de celle ci. Alors qu'il la toucha brièvement, il entendit la voix de sa fiancée.

«Ne t'approches pas du croisement... Pars... Ne risques pas ta vie inutilement »

- Ayame, il faut partir. Tes gardes vont commencer à s'inquiéter...
Déclara t-il abruptement

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Voilà la fin de ce chapitre 42 :)
J'ai rajouté un peu plus de suspens que d'habitude. Je suis sûre que vous devez vous poser pleins de questions nyahaha :)
N'hésitez pas à mettre des commentaires constructifs ou d'encouragement mdr et des votes si possible ^^

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