NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.
Le voyage commença donc comme une randonnée reposante.
Reposante, mais étouffante. Je ne comprendrais probablement jamais comment les mammifères appréciaient de telles températures. Cela me choqua d'autant plus en observant la brebis, qui gardait sur elle son épaisse toge en laine sans le moindre souci, la réajustant même par moment pour s'assurer d'être correctement recouverte. Les filles avaient repris leur distance de marche à quelques pas devant moi, et discutaient posément entre elles. De ce que je pouvais entendre, la mère faisait avant tout des mises en gardes sur diverses situations, en cas de problèmes, et la fille profitait de la circonstance pour poser plein de questions sur la vie à la capitale.
La journée se passa dans toute sa banalité. Un seul élément perturba le début d'après-midi. Malgré que la forêt formait une suite continue, je remarquai une petite éclaircie non loin de nous. Seul quelques arbres étaient couchés, arrachés et déracinés à cet endroit, comme si il s'était produit une toute petite tempête. Lorsque nous nous en approchâmes, un reflet lumineux vint m'éblouir. Je craignais à ce moment d'en avoir deviné la cause, et je ne m'étais pas trompé. Au milieu de cette infime clairière flottait, à mi-hauteur, une brisure à peu près horizontale, qui s'étendait sur un petit mètre. C'était comme regarder le bris d'un miroir déformant. Mais plus inquiétant encore que de savoir qu'une force était capable de briser le monde, c'était de voir que quelque chose en sortait. Un liquide noirâtre, visqueux et nauséabond s'échappait de la brèche et coulait négligemment sur le sol.
– Ne touchez à rien, surtout, ordonna Meryll, qui fit le tour avec précaution.
Elle n'eut pas besoin de se répéter. A voir la réaction de Rebby, je me dis que même le premier avertissement fut inutile. A peine avait-elle compris ce que c'était, qu'elle avait fait bon nombre de pas en arrière et s'était cachée derrière un arbre.
– Est-ce que... ça craint encore ? demanda-t-elle d'une petite voix.
Sa mère continua son analyse un instant avant finalement de lui répondre :
– Ça devrait aller. C'est déjà en train de se refermer. Le monstre doit être loin, si ce n'est déjà mort.
– Ok, dis juste Rebby en sortant de sa cachette.
Elle ne se rapprocha pas pour autant.
– Par monstre, tu parles d'un de ces Monochromard ? questionnai-je à mon tour.
– Evidemment, de qui d'autre... commença-t-elle avant de voir mon regard perdu. Oui, si tu n'en as jamais vu. Plusieurs combattantes ont vu des Monochromard naître de ces... choses. Et ça disparaît progressivement, au bout de quelques jours.
– Oh, d'accord.
Il s'agissait donc bien d'un petit portail d'entrée. Cette information n'avait rien pour me réconforter. Moi qui cherchais justement à en traverser un pour rentrer chez moi. Ces monstres venait-il de l'autre côté ?
– Bon, rien d'autre à voir ici, conclu Meryll. Continuons notre chemin. Plus on s'éloignera, mieux ce sera.
Rebby ne pouvait être plus d'accord. Nous reprîmes donc la route. Si j'avais été dans des pensées noires au début de la journée, je l'étais d'avantage avec ces nouvelles questions. Chaque mot que j'avais prononcé pendant ma période de furie avait fait resurgir beaucoup de souvenirs. Des souvenirs sombres. Des souvenirs d'une très longue vie passée dans l'amertume et la désolation. Je passai donc le reste de la journée les yeux rivés au sol, à chercher au fond de ma tête des réponses que je n'avais pas. Je fus sorti de mes rêveries au moment où je bousculai les filles devant moi. Trop absorbé, je n'avais pas fait attention qu'elle s'était soudainement arrêtée. Evidemment, avec notre différence de taille, le choc revint à leur rentrer dedans volontairement. Meryll se raccrocha sans problème à un arbre juste à côté d'elle, mais je dus rattraper Rebby par le bras pour ne pas la voir s'écraser au sol. Je la tirai un peu trop fortement, et elle finit dans mes bras, collé à moi.
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Le livre du Try-monde
AdventureUn esprit. Trois âmes. Un destin. Trois aventure. - Je suis Dragon. Je suis de l'espèce maîtresse du royaume. Nous utilisons la magie à des fins de survie personnelle, et régnons sans partage sur nos contrées grâce à notre Reine-Mère. Mais mon amnés...