[EX] Les mâles - Partie 1

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NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Quelques jours passèrent.

C'est du moins l'impression que j'avais, à observer l'étrange lumière du plafond faiblir et revenir. A plusieurs reprises, l'assistante de la doctoresse était venue nous observé, prenant une note sans dire un mot avant de repartir. Et à plusieurs reprises, Meryll était venue s'asseoir à côté de moi. Elle ne s'inquiétait plus de savoir si je ferais ce que les dragonnes attendent de moi ; à la place, elle venait m'aider à comprendre un peu mieux la société. J'essayais ainsi de trouver un plan de secours.

J'avais interpellé la médecin lors d'une de ses visites, ne craignant plus d'avoir la pression vis-à-vis de la vie des filles. Je lui avais posé des questions qui me tournaient dans la tête : pourquoi prenaient-elles autant de précaution en nous enfermant ? N'était-ce pas exagéré, pour l'un des leurs ? Peut-être pourrions-nous trouver un accord afin de nous libéré ? Mais soit elle m'ignorait, soit elle me répétait encore et toujours la même chose d'un ton hautain :

– Les alphas mélangent tous plaisir et violence. Nous voulons juste nous assurer que tu sais te tenir, mon joli. Pour ton bien-être. Si c'est ça qui te refrène, ne t'inquiète pas, si tu égratigne un peu ta petite bête, nous ne punissons que les blessures mortelles. Montres-nous donc toute ta... passion.

Pour autant, je restai indécis. Je m'étais pourtant convaincu que je ne laisserai personne m'arrêter, que je devais rentrer chez moi quoi qu'il se passe, quitte à marcher sur ceux qui se dresseraient devant moi. Mais Rebby n'était pas de ceux-là. Forcé ou redevable, elle m'avait grandement aidée. Peut-être n'était-ce juste qu'une once de pitié de ma part.

Cependant, je perdais trop de temps, et il semblait que la princesse était du même avis. Nous entendîmes une discussion, pas vraiment caché, entre notre inspectrice et la dragonne de garde.

– Sa majesté a décidé de le rendre utile. Si dans deux jours rien n'a changé, vous le faites rejoindre le bêta dans le canyon. Avec de la chance, ce travail lui redonnera un peu de volonté, sinon, c'est qu'il l'est lui-même. En attendant, prévenez-nous s'il y a du changement.

Puis elles étaient reparties, nous laissant dans notre silence, devenu habituel. L'adjectif que notre geôlière venait d'employer semblait avoir un lien avec celui que toutes utilisait pour moi, sans que j'en sache la définition. Je demandai alors :

– Dit-moi, Meryll, qu'est-ce qu'elle a voulu dire par bêta ?

Celle-ci étouffa un petit rire.

– Comment te répondre sans blesser ton amour-propre, répondit-elle d'abord, faisant sourire Rebby. Les bêtas sont des alphas... défectueux.

Elle pointa alors son entre-jambe avant de continuer :

– Le poison humain réagit de plusieurs façon, et parfois, le mâle...

– Ça ira, merci, la coupai-je. Les dragonnes et leur fichue...

– Classification animalière ? conclut-elle, gardant un sourire figé et sarcastique. Bienvenue dans notre monde.

Elle me regarda droit dans les yeux en prononçant la fin de ma phrase. Je me sentis un peu idiot.

– Désolé.

– Ce n'est pas tant des excuses qu'il faut, bougonna-t-elle, mais des changements dans les points de vue. Enfin, nous marchions encore à quatre pattes il y a quelques siècles, les habitudes ont la vie dure.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant