NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.
De la vie m'entourait enfin.
La première chose qui me frappa agréablement fut le vent. Ce courant d'air tiède si banal qui m'avait tellement manqué me donna un frisson lorsque je le sentis sur mes écailles pour la première fois. Ce vent qui donnait de la vie à la forêt qui m'entourait, balançant les feuilles et les branches d'avant en arrière, faisant danser les hautes herbes et sifflant agréablement jusqu'à mes oreilles. J'oubliai l'espace d'un instant la raison de ma venue, l'étrange discussion et le sanctuaire derrière moi, me contentant d'une petite balade le long du sentier. Je levai le museau, contemplant un ciel d'un bleu lumineux. Un soleil radieux inondait d'une forte chaleur le bois, mais l'ombre des arbres rendait la chose supportable.
Je me promenai ainsi pendant un moment, prenant tout de même soin de mémoriser les chemins par lesquels je passais, afin de ne pas perdre de vue ma seule maison actuelle. Je m'arrêtai ensuite à l'orée d'une voie bien plus imposante : une route dont on pouvait voir que la terre avait maintes fois été foulée, laissant encore paraitre quelques traces de pied et des rainure de chariot.
J'étais sur le point de sortir de la pénombre lorsque j'entendis des voix semblant se rapprocher. Ma seule expérience de contact avec quelqu'un n'ayant pas été très amical, je préférai me replier dans l'ombre de quelques fourrés et attendre. Deux personnes en grande discussion passèrent alors devant moi. Une panda rousse, aux cheveux court et aux oreilles coupé, marchait aux côtés d'une lapine presque aussi brune de pelage que la première, mais dont la chevelure était mi-longue et d'un blanc argenté. Si la fille aux grandes oreilles avait un corps aux jolies courbes, je remarquai que celui de sa compagne était plus inquiétant : une maigreur excessive lui creusait le ventre, et une cicatrice trouait son pelage sur toute la longueur de sa hanche droite, pour remonter par le dos jusqu'à son épaule. Armée toutes deux de lances mal taillées qu'elles portaient à l'épaule, elles marchaient d'un pas semblant léger et nonchalant, mais je compris à l'écoute qu'elles étaient sur le qui-vive.
– ... Et, euh, d'ailleurs, entendis-je la maigrelette, hésitante. Il... Il y en a beaucoup, dans le coin ?
Sa compère baissa les yeux quelques instants avant de répondre :
– Je ne vais pas te mentir. Oui. La vie était calme avant... mais depuis quelques temps, nous en apercevons un chaque semaine, ici. Nous avons même perdu plusieurs gardiennes ces derniers mois.
– O... ow... repris la première. Vous... vous pensez qu'ils nous les envoient ? Qu'ils ont trouvés...
– Impossible ! non, quelque chose doit les attiré. Mais on cherche encore si...
Elles étaient à présent trop éloignées pour que je puisse comprendre ce qu'elles se disaient. J'attendais patiemment de ne plus rien entendre avant d'entreprendre le moindre mouvement. Peut-être un peu trop. Je sentis une pointe froide se glisser dans la fourrure de mon dos, entre mes ailes.
– Eh bien, on s'est perdu, ma grande ?
La sensation de froid soudaine me fit me redresser sur toute ma hauteur, comme je m'étais avachie afin d'être le moins visible possible.
– O...oh... Grande... Très grande... bégaya mon assaillant. Ne... Ne bouge pas !
Je tournai la tête et regardai par-dessus mon épaule. Mon adversaire était effectivement plutôt chétif comparé à moi-même. Une autre lapine, dont la fourrure très claire retraçait chaque courbe de son corps, laissant voir des bras fin mais des jambes musclés, ainsi qu'un ventre plat surmonté des deux rondeurs de sa poitrine. Un collier de poils bien plus fourni, de couleur crème, faisait le lien avec sa tête : un joli minois au bord arrondi dont seul le petit museau au bout noir dépassait. Une longue chevelure entretenue et d'un rose bonbon se laissait dépasser par deux grandes oreilles touffu, et cachait deux yeux vert émeraude qui me défiait de faire le moindre mouvement. Elle tenait à deux mains une lance encore moins bien taillé que celle que j'avais observé il y a peu, dont le bout en fer semblait sur le point de s'en décrocher. Ses mains tremblaient, et la posture de ses jambes, se tenant sur la pointe des pattes, me laissa penser que son courage n'était inébranlable. Nous restâmes quelques secondes sans bouger. Son regard hésitait entre les alentours et moi-même. Elle cherchait probablement une issue à la situation. J'essayais de faire de même de mon côté, afin de ne pas mettre plus à cran mon agresseuse. Je commençai à me tourner lentement pour lui faire face.
VOUS LISEZ
Le livre du Try-monde
AventureUn esprit. Trois âmes. Un destin. Trois aventure. - Je suis Dragon. Je suis de l'espèce maîtresse du royaume. Nous utilisons la magie à des fins de survie personnelle, et régnons sans partage sur nos contrées grâce à notre Reine-Mère. Mais mon amnés...