[EX] La cheftaine - Partie 1

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NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Je me sentais mieux que jamais.

Non seulement je savais où se trouvait le morceau de portail manquant, mais je retrouvais aussi pleinement toutes mes forces. Ma perte de sang et ma blessure étaient complètement guérie, et le sédatif que Meryll m'avait injecté ne faisait plus le moindre effet. Même sans un réel sommeil, la nuit complètement noire et le silence total me furent d'un grand repos.

J'ouvris les yeux aux premières lueurs du jour, et m'étirai. Mon regard se porta un peu partout dans la pièce. Voir les ténèbres les plus absolues se faire chasser par le moindre petit rayon de lumière avait un certain charme plaisant. Je me levai avec un léger sourire satisfait, et décidai d'aller profiter de ce moment de flottement à son maximum. Je sortis donc de la maison, me postant simplement en haut des marches. Hormis la petite brise qui agitait les feuilles de temps en temps, aucun bruit ne venait perturber la quiétude de cet instant. La température, toujours trop chaude à mon gout, était tout de même plus agréable qu'en pleine journée. Je levais le museau pour contempler un ciel magnifique, sans le moindre nuage, et rougi par le croissant de soleil à son zénith.

Tout allait bien. Tout était parfait. Puis je revins sur terre, les yeux en direction de la forêt encore bien sombre, et mon sourire s'effaça. Je ne voyais pas encore grand-chose, mais j'étais sûr de ne plus être seul. Sur toute la longueur de la lisière que je pouvais observer, des ombres remuaient avec plus ou moins d'ordre. J'aperçu même à deux ou trois reprise d'étrange reflet, comme les pointes métalliques savent faire. Je compris assez rapidement que ceux qui étaient en face étaient en train de s'aligner, s'assurant d'empêcher tout échappatoire. Quoi qu'il se préparait, ça n'était pas amical, et n'aurait certainement pas la même ampleur que mon dernier petit duel.

Trop attendu.

Je restai statique pour commencer, comme hypnotisé par ce spectacle. Mais la réalité se rappela à moi brutalement. Une flèche unique vint se figé dans le bois du pilier à côté de moi. Surpris, Je fis plusieurs pas à reculons, avant de me retourner, rentrer, et claquer la porte derrière moi.

– Brebis, euh, Meryll ! criai-je d'une voix forte, du bas des escaliers.

Je répétai mon appel à plusieurs reprises, jusqu'à finalement entendre du mouvement à l'étage. Une porte s'ouvrit, et un râle se fit entendre.

– Oh ! Je sais que j'ai dit au plus tôt, mais tu crois pas que tu exagère un peu, là, grommela-t-elle du haut des escaliers, les yeux à peine ouvert.

Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire tout en descendant lentement, marche après marche.

– On n'a pas le temps, repris-je. Faut croire que tes calculs ne sont pas si bons, il y a...

Une seconde flèche brisa la vitre non loin de nous, et fini sa course figé dans le mur. Meryll eut le réflexe de se plaquer contre le mur, se sortant du champ de vision de la fenêtre. J'en fis de même, me cachant du côté de la porte.

– Qu'est-ce... s'étouffa à moitié la brebis. Une attaque... Si loin...

– Je ne pense pas que ce soit des dragonnes, affirmai-je.

Sans bouger, elle inspecta la flèche des yeux. Ce que je venais de dire lui sembla de plus en plus probable. Elle voulut tout de même s'en assurée, et s'approcha lentement de la fenêtre, en longeant le mur. Ses sabots firent craquer les morceaux de verre à ces pieds, tandis qu'elle se penchait vers l'ouverture. Elle s'assura de n'offrir à l'extérieur que le bout de son museau et un regard en coin. Par curiosité, je voulus aussi savoir qui était ce nouvel ennemi, et entrouvris lentement la porte, juste assez pour ne pas être vu moi-même.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant