NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.
C'était le grand jour. Enfin !
Malgré ce qu'avait espéré Rebby, ma mauvaise humeur personnifiée ne m'avait jamais vraiment lâché. Au contraire, même dans son mutisme, cette part en moi n'avait cessé de grandir, et se faisait plus présente au fils du temps passant. La présence du fragment de portail, que je ressentais provenir du château, ne m'aidait pas non plus à garder mon calme, tant l'envie d'aller récupérer mon bien était fort. Mais j'avais su attendre sagement, afin de profiter que l'on m'ouvre gentiment les grandes portes pour entrer sans me prendre la tête.
Cependant, aujourd'hui ne commença pas de la meilleure façon qui soit. La générale Lyra, venu me chercher en personne, me réveilla sans une once de ménagement, avant de m'imposer le même accoutrement de bijoux et de tissu dans lequel je m'étais présenté à la princesse. Elle n'était évidemment pas très en joie depuis qu'on lui avait raconté ma séparation avec les filles, et tenait à bien me le faire comprendre.
– Si tu t'étais lassé d'elles, il suffisait simplement de prévenir, râla-t-elle une fois de plus en chemin. J'espère au moins qu'elles en valaient la peine, la princesse te fera payer.
– Ne vas-tu donc jamais te taire, femelle ?
Quand bien même l'envie de lancer des piques était grande, je ne me serais jamais permis de parler sur un tel ton à une dragonne armée et en colère. Ce qui ne semblait pas être le cas de l'autre. Lyra se figea une seconde, puis tourna un visage courroucé vers moi. Les trois gardes qui m'entouraient prirent d'instinct une distance de sécurité avec moi, tandis que la générale s'approchait. Elle m'attrapa brutalement par le museau pour s'assurer de m'avoir bien en face, et cracha entre ses dents :
– Fait donc encore le malin. J'ai coupé des langues pour moins que ça.
Puis elle me repoussa d'un violent coup de coude sur les côtes, avant de reprendre son chemin comme s'il ne s'était rien passé.
– Ça n'est vraiment pas le moment, grognai-je à voix basse et entre mes dents serrées.
Je sentais pertinemment qu'il n'en avait rien à faire. Il se tint néanmoins de tout autre commentaire désobligeant sur le reste du trajet. Malheureusement, une nouvelle gêne vint agacer la dragonne en chef. Tandis que nous approchions du rempart central de la ville, dernier mur surveillé avant d'entrer dans le domaine du château en lui-même, elle reconnut la silhouette qui se dandinait non loin de la grande herse.
– Qu'est-ce que tu manigances ? demanda-t-elle en m'agrippant par le col, cette fois. Je n'aime pas tes combines en douce, mâle !
Je ne compris pas tout de suite les raisons de cette agression supplémentaire, bégueillant une réponse qui ne venait pas, mais fit rapidement le lien quand j'aperçu à mon tour l'intruse. Rebby sautillait en agitant la main depuis qu'elle m'avait vu.
– Laissez-moi un instant, je vais m'occuper de cela.
Je laissai derrière moi la dragonne fulminante, et allai rejoindre la lapine inopportune. Après ce que l'on s'était dit la veille, je ne comprenais pas pourquoi elle était venue ici. Cette idiote n'avait rien de mieux à faire, à présent. Je n'eus cependant pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle s'exclama :
– Vous voilà ! Je savais que vous passeriez par ici, mais j'avais peut de vous avoir raté. Comment vous trouvez ça ?
Sans attendre de réponse, elle tourna lentement sur elle-même. Elle voulait bien sûr me faire remarquer l'habillement qu'elle avait revêtit. Elle s'était accoutrée d'une fine robe blanche, assez ample pour dessiner les caresses du vent passant, et assez courte pour continuer à laisser paraître ses longues jambes. Elle semblait en être très fière. Je ne pus retenir un soupir.
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Le livre du Try-monde
AventuraUn esprit. Trois âmes. Un destin. Trois aventure. - Je suis Dragon. Je suis de l'espèce maîtresse du royaume. Nous utilisons la magie à des fins de survie personnelle, et régnons sans partage sur nos contrées grâce à notre Reine-Mère. Mais mon amnés...