[EX] La mourante - Partie 2

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NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

La réécrire. Une nouvelle idée venait de germer dans ma petite tête d'irréfléchie. Le livre des morts. Il me fallait au moins essayer, cela me permettrai peut-être de la sauver. Si ce livre pouvait lui aussi être réécrit, s'il n'était pas qu'une fenêtre sur l'avenir de chacun, peut-être pouvait-il empêcher sa mort. Je n'avais de toute façon ni le temps ni l'envie de chercher de l'aide ailleurs. Si toutes ces filles réagissaient de la même façon en me voyant, elles risquaient de croire que c'est moi qui l'avais blessée.

Elle s'était recroquevillé comme elle le pouvait, ayant autant perdu en force physique qu'en force de vivre. Elle attendait sa propre fin, sa respiration de plus en plus faible. Je passai un bras sous ses épaules, l'autre sous ses jambes, et la soulevai. Elle était plus légère que ceux à quoi je m'étais attendu. Mes mouvements brusques la firent gémir légèrement de douleur, mais elle ne prononça pas un mot. Elle me regarda un instant, tandis que je commençai à prendre le chemin du retour d'un pas rapide, puis ferma les yeux, toujours en pleur.

– Vous... allez... Je vais être... Murmura-t-elle.

– Tais-toi et garde tes forces, la coupai-je. Dis-moi juste... Quel est ton nom, petit cœur ?

Elle rouvrit les yeux un instant, me scrutant à nouveau. Chaque fois que j'ouvrais la bouche, je semblais l'étonner toujours plus.

– Rebby, dit-elle sans rien ajouter de plus.

Elle finit par se blottir contre moi, et ne bougea plus. Seul son faible souffle chaud sur moi m'indiquait qu'elle vivait encore.

J'étais à mi-chemin du portail lorsque je sentis à nouveau un regard se porter sur moi, moins sombre mais tout aussi méfiant. Je ralentis le pas, mais ne m'arrêta pas. Une petite forme bougea dans l'ombre des feuillages, au-dessus de ma tête.

– Montre-toi clairement, si tu ne veux pas que je t'écrase, lançai-je en l'air.

– M'écraser ! s'exclama une voix fluette. Tu crois être assez rapide pour m'atteindre, ma grosse ?

Je sentis alors un léger pincement sur mon cou, juste sous mes branchies. Un coup de ma queue me dégagea de ma gêne, envoyant voler contre un arbre le petit être qui m'avait mordu. Je ramassai au passage par ma caudale la petite dragonnette encore sonnée par mon coup, et la monta au niveau de mon visage.

Son corps, fin et cylindrique, aux écailles brunes tintée de rouge, tout en longueur, ne devait pas être plus haut que mon genoux lorsqu'elle se tenait sur ces jambes. Cependant, il était directement prolongé au-delà de ces dernières en une queue très allongé, faisant le double de sa taille initial, et dont le bout était recouvert d'une masse de poil touffu rougeâtre. Ses membres étaient extrêmement minces, et ses mains comme ses pieds étaient constitués directement de griffes articulées plutôt que de doigts. Un ventre creusé et ses cotes visibles contrastaient avec la petite poitrine qui les surplombait. Deux ailes, énorme quand on les comparait à sa taille, mais incroyablement fines, émergeait de toute une longueur de sa colonne vertébrale. Un long cou raccordait ce corps à une tête aussi osseuse que le reste, et assez proche de ma propre figure : un museau long et lisse, surmonté des deux pointes nasales, une tignasse en épie aussi sanguine que l'extrémité de sa queue, et deux oreilles longue et creusée, qui partaient de part et d'autre de sa chevelure. La première différence que je notais était ses yeux : Elle ne possédait qu'une pupille dorée, sans iris visible, mais le reste de son globe oculaire n'était pas blanc, il était d'un vert émeraude, et brillait d'un léger scintillement. L'autre différence se situait dans ses dents, composé pour une bonne moitié de canine tranchante, allant même jusqu'à en avoir sur le devant de sa bouche, et dont elle avait l'amabilité de mon montrer l'entière composition.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant