NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.
Les jours suivant se passèrent en toute quiétude.
Les arbres de la forêt avaient changé progressivement. Le bois dense aux troncs épais, et aux feuillages bas et touffus, avait fait place à une sylve bien plus clairsemée. Les arbres sombres avaient tous des branchages très hauts et tombants, dont la plupart ne possédaient presque plus aucune feuille. Leurs racines démarraient hors du sol, et plongeaient dans les nombreux petits étangs qui recouvraient quasiment toute la terre. Quant aux quelques chemins, aussi humides que l'air, qui surmontaient l'eau, ils n'étaient composés que d'amas de boue et de végétations mortes, et serpentaient dans tous les sens sans la moindre logique. La forêt verdoyante avait donc fait place à des marécages.
Notre progression fut plus lente que jamais. Meryll ne semblait pas trop gênée d'avoir ses sabots dans la mélasse. Rebby, en revanche, s'arrêtait à chaque arbre pour s'y adosser, et essayait sans cesse de nettoyer au mieux la boue qu'elle avait entre ses doigts de pied et sur sa fourrure. Elle profitait aussi de ces instants pour nous partager son exaspération dans les moindres détails :
- Il n'y avait vraiment pas d'autre chemin ? Je me sens toute gluante. On aurait dû faire le tour par le sud. Ou bien passer par un col de montagne pas trop enneigé.
- Très bonne idée, lui avait répondu sarcastiquement sa mère. Les Draïennes ne nous verraient venir qu'à une cinquantaine de lieux. Et le sang de lapine est toujours très prisé à la saison chaude, tu ferais fureur auprès des Dréolines.
- Oh, c'est... c'est vrai... dit-elle, un peu honteuse.
- Tous les chemins sont surveillés par les dragonnes, conclu Meryll. Mais au moins, ici, nous sommes un peu à l'abri des regards. Et c'est par ici que les mammifères passent pour fuir la capitale, je me souviens à peu près du trajet.
Malgré tout, il lui suffisait d'attendre plusieurs minutes avant de retrouver quelque chose à dire. Mais je ne m'en plaignis pas. Ses jérémiades me permirent d'en apprendre plus sur ma propre espèce. Notamment, celle-ci était divisée en quatre races majeures. Il y avait les Dréoles, les seules dragonnes à voler en permanence, plus petites que les mammifères et vivant avant tout en hauteur, dans les cavernes de la chaine de montagne. Je me souvins en avoir rencontré une, lors de ma première sortie du sanctuaire, la fine Aria. Les Draïas préféraient vivre sur les grandes plaines plates, pouvant fouler la terre à grande vitesse de leurs quatre jambes. Les Dréstias, quant à elles, ne juraient que par la chaleur, ce qui les avait amenées à s'installer proche du désert, loin au Sud, ou dans les profondeurs de la terre, proche des puits de lave. Enfin, les Draquas étaient des dragonnes amphibies, ayant un corps sans membre inférieur autre que leur longue nageoire caudale, et dont la plus grande ville connu se trouvait sous le lac voisin au marais où nous nous trouvions. En dépit de certaines différences, il me sembla presque sûr que j'étais moi-même un Draquan.
Mais plutôt que de continuer à me soucier de savoir à quelle race j'appartenais, je commençais à m'inquiéter des réactions de la brebis. Elle, qui ne faisait pas cas de l'humidité environnante au début, avait entreprit de marcher d'une façon plus retenu, comme si elle voulait se faire discrète malgré tous nos bruits de pas dans la boue. Elle faisait même en sorte de passer le plus proche possible des arbres, afin de les longer et de jeter des regards en coin.
- Quelque chose ne va pas ? finis-je par demander au bout d'un moment.
- Non, non, répondit-elle un peu absente, toujours plus concentrée à regarder partout. Il faut juste qu'on avance... à peu près par ici.
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Le livre du Try-monde
AdventureUn esprit. Trois âmes. Un destin. Trois aventure. - Je suis Dragon. Je suis de l'espèce maîtresse du royaume. Nous utilisons la magie à des fins de survie personnelle, et régnons sans partage sur nos contrées grâce à notre Reine-Mère. Mais mon amnés...