[EX] La majesté - Partie 1

45 7 26
                                    

NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Les jours suivants furent un vrai calvaire.

Après la promesse que je leur avais donnée, et pour profiter du fait que j'avais maté le mâle favori de la ville, les filles s'étaient mises en tête de faire de moi le parfait archétype du maître dragon. Sans être capable de m'intégrer complètement parmi les dragonnes huppées et amies proche de la princesse, je devais au moins ne pas faire tâche ou paraître déplacé.

Meryll s'était ainsi fixée pour but premier de me rendre plus présentable visuellement, comme il me l'était demandé dans l'invitation. Si les bijoux aux métaux étincelants, comme l'or, l'argent ou la platine, habillaient communément n'importe qui, avec la quantité comme indicateur de rang et de richesse, les tissus étaient autrement plus rares. Malheureusement, les quelques cristaux que mon soi-disant métier m'avait rapporté en pourboire n'était pas suffisant pour m'acheter quoi que ce soit de très valorisant. La brebis donna donc un peu de sa personne en se faisant raccourcir sa chevelure de laine, afin d'obtenir un peu plus d'étoffe. Elle réussit même, dans son échange, à intéresser l'une des grandes couturières de la ville à venir me faire faire quelques essayages. Cette dernière était sûrement plus amusée par l'idée qu'un mâle veuille s'habiller, plutôt que de venir travailler sérieusement. Nous passâmes une journée entière à trouver ce qui pourrait me mettre en valeur. Des hauts, des bas, des toges, des pagnes, tout y passa. Je regrettai à cet instant d'avoir été étonné par ma nudité lors de mon réveil. Elles se mirent finalement d'accord que, pour que je sois le plus en valeur, il allait me falloir rester avec les ailes repliées dans mon dos plutôt qu'autour de moi. Je pourrais ainsi porter une demi-tunique d'un même vert que mes écailles, m'habillant correctement d'une épaule jusqu'aux cuisses, tout en laissant paraître le reste de mon corps, pour l'appréciation de la princesse.

J'eus tort de croire que le plus dur était passé. Quand Meryll n'était pas là pour m'ajouter de nouveaux bijoux à porter, c'était Rebby qui prenait la relève, suivant les indications de sa mère, pour m'enseigner comment m'exprimer et bien me tenir. Et la lapine profita allègrement de cet inversement de situation pour houspiller et jouer la cheffe, sortant la même excuse chaque fois que je commençais à m'exaspérer de son ton :

- Vous m'avez promis de ne pas me laisser tomber. Et puis, cet effort est aussi bien pour vous que pour nous, non ?

Alors je la laissai faire, me faisant toujours avoir par ses yeux faussement larmoyant. Je remarquai aussi que cela l'aidait dans son humeur. Elle passait une bonne partie des journées à mes côtés, ce qui ne me déplaisait pas. Afin de m'entrainer, elle dût d'ailleurs s'ouvrir un peu plus à la discussion, me faisant un peu plus profiter de ses états d'âme et des raisons pour lesquelles elle était devenu si distante ces derniers jours. Je devais donc non seulement me défendre d'accusation que je trouvai stupide, mais il me fallait en plus y mettre les formes, sous peine d'avoir une autre réprimande. Je réussis néanmoins à la convaincre, sans trop que je sache comment, que peu importe ce que je faisais pour être dans la norme de notre société, cela ne m'éloignait pas d'elle. Je m'étais même appuyé d'un exemple, le seul qui me passait par la tête à ce moment-là, et dit que sa mère porteuse avait bien procréé sans pour autant se défaire de l'amour de Meryll.

Après ces quelques jours, j'appris donc à supporter le contact du tissu sur mes écailles, à me tenir droit malgré le contrepoids des ailes de mon dos, et à parler de façon un peu plus courtoise que jusqu'alors. Il était temps de répondre à l'audience de la princesse.

Nous allâmes voir, Rebby et moi, la générale qui nous attendait à l'entrée. La lapine avait décidé de m'accompagner afin de m'encourager par sa présence, même si je me doutais bien que l'idée venait de sa mère, pour me seconder si je disais une bêtise. Lyra nous arrêta devant les portes et m'inspecta. Elle se montra agréablement surprise en voyant ma tenue. Elle se laissa même aller de son petit commentaire :

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant