[EX] La cheftaine - Partie 2

44 6 6
                                    

NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Je levai les bras, voulant m'étirer complètement, mais la ceinture que je portai m'empêcha de déplier mes ailes. Je la défis, et jetai le tout négligemment à la lapine blottie dans son coin. Cette idiote semblait tellement perdu à faire les yeux rond qu'elle ne réagit pas...

... Et je reçue alors le livre sur la tête. Surprise, je me débattis bêtement avec la lanière de son ceinturon, avant d'enrouler l'ensemble et de le serrer contre moi. J'avais peur. J'étais complètement effrayée. D'abord Doanne, elle qui était si avenante, surtout avec les nouvelles, était devenue une vrai harpie. Et maintenant, je voyais la même chose se produire sur Drêk. Même sa voix avait changé, comme si une seconde personne parlait en même temps que lui.

Il me toisa de toute sa hauteur, un sourire malveillant sur le visage, probablement amusé de me voir trembler. Il s'étira ensuite comme quelqu'un qui venait de sortir d'un long sommeil. Je n'avais pas réalisé à quel point ses ailes, une fois pleinement ouverte, étaient grandes. Immense, même. Lorsqu'il eut fini de s'en rhabiller, il se pencha sur moi. J'allai détourner la tête, mais il m'en empêcha en posant sa main sur ma joue. Il huma l'air juste à côté de moi.

– Sois calme, doucette, prononça-t-il au creux de mon oreille. Garde mes affaires sagement, et peut-être ne te blesserai-je. Pas trop.

Il se redressa, puis se dirigea vers la porte. Il était calme. Etrangement calme. Dehors, les filles ne semblaient plus aussi enclines à attaquer. Elles n'avaient pas osé bouger, évidement, à cause de Doanne qui déblatérait encore ses insultes et ses menaces. Mais elles étaient toutes confuses et ne savaient plus comment réagir. Mère choisit ce moment pour redescendre les marches quatre à quatre. Elle portait un baluchon dans une main, et une petite arbalète chargée dans l'autre. Elle s'apprêta à parler, mais se figea soudainement, la bouche ouverte, lorsqu'elle croisa le regard du dragon. Il en profita alors, avec le même sourire qu'avant :

– Risible, mais cela suffira. Donne-moi cette arme, animal, que je me débarrasse de cette gêne.

Mère réfléchit pour un court instant, puis leva l'arbalète. Mais ce n'était pas pour la lui donner. Elle la pointa vers sa tête, prête à tirer.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle, plus pour moi que pour Drêk. Cette folie est contagieuse ?

– Non, je vais très bien, merci, répondit-il sans changer d'attitude. Il est juste temps que l'on parte. Maintenant, ne fais pas l'intéressante, et donne. Obéis.

Il leva simplement la main, attendant négligemment d'être servi. Le bras de Meryll trembla après qu'il eut prononcé son dernier mot. Visiblement à contrecœur, elle baissa lentement l'arme, et fini par la lui tendre.

– Bien, se satisfit-il en attrapant la crosse.

– Ne la tue pas, dit mère, résignée. Une fille est déjà tombée. Il doit y avoir un autre moyen.

Je voulus ajouter mon mot pour la soutenir, mais il n'écoutait déjà plus. Il était retourné près de la porte. Agacée, mais voyant qu'elle ne pouvait rien ajouter, Meryll reparti en trombe dans la maison, continuant de préparer les quelques affaires que nous voulions emmener. Je préférai ne pas sortir de mon coin, comme il me l'avait dit. Drêk, lui, sembla réfléchir à un plan.

– Dispersons ce troupeau, puis éliminons la dominante, se murmura-t-il.

Il mit alors sa main libre juste devant sa bouche, en formant un petit creux. Il souffla dessus tout doucement, comme s'il voulait refroidir quelque chose d'invisible. Mais je compris bien vite qu'il faisait tout le contraire. Une fine fumée émergea de sa main. Je pus ainsi voir que, dans sa paume, l'air tournoyait rapidement et formait une petite sphère. Il gratta ensuite ses griffes du pouce et de l'index, embrasant le tout. Il tenait donc une petite boule de feu. Les flammes semblaient vouloir s'échapper.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant