Le livre du Try-monde

[EX] Le dominant - Partie 2

NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Ce n'est que lorsque je le lâchai enfin des yeux, que je remarquai que nous n'étions plus seuls. Un petit nombre de combattante dragonne était assis en haut des gradins. Elles avaient observé attentivement le combat, dans un brouhaha auquel je n'avais pas prêté attention. Certaines se passaient même des cristaux, probablement à la suite de paris. La plupart me fixaient du regard, intriguées, voir perplexes. Mais toutes furent vite dérangées dans leurs affaires.

– Allez, damoiselles ! s'écria une voix que je connaissais. Le spectacle est fini, à vos quartiers !

La générale apparut au sommet des escaliers. Sous son regard sévère, personne ne broncha et toutes obéirent. Elle descendit ensuite nous rejoindre, en prenant son temps, comme toute personne de haut rang.

– Ramenez donc votre alpha chez vous, ordonna-t-elle aux autres mâles.

Ces derniers s'exécutèrent, eux-aussi sans un mot et baissant la tête lorsqu'ils la croisèrent. Finalement, Lyra se planta devant moi. Elle prit le temps de me juger. Je ne devais pas être bien beau à voir, blessé un peu partout, et n'arrivant plus à me tenir droit. Tout mon corps était endolori. Mes jambes finirent par lâcher, et je tombai de fatigue, à genoux juste à ses pieds. Elle roula des yeux, comme si elle avait attendu ce moment.

– Sérieusement... soupira-t-elle. Tu avais vraiment besoin de tout ton mana, juste pour maîtriser un mammifère, ou tu aimes aussi te donner en spectacle ?

Je n'eus pas le temps de répondre, qu'elle jeta juste sous mon nez une petite fiole contenant un liquide bleuté. Elle enchaina :

– Je ne te porterai certainement pas jusqu'à mes quartiers, alors bois ça, et suis-moi.

Je fis ce qu'elle me demandait. La fiole était froide, pourtant le liquide sembla me chauffer la gorge. Cette chaleur se propagea progressivement dans tout mon corps, et à mesure qu'elle avançait, je sentais mes forces revenir. Je me relevai sans problème, surpris. J'avais certes toujours mal un peu partout, mais je pouvais dire que j'étais en pleine forme. Me voyant requinqué, elle se retourna sans attendre, et prit le chemin du retour. Je la suivis.

– Si vous en avez d'autre, j'en ferais bien un stock, m'exclamai-je avec un peu d'humour.

– Ne rêve pas, répondit-elle de son habituel ton sec. Tu t'écrouleras à nouveau de fatigue d'ici moins d'une heure, et cette potion est dangereuse si on en abuse.

Ce voyage de retour se passa ensuite dans un grand silence, autant entre la générale et moi qu'autour de nous, étant donné qu'il n'y avait presque plus personne dans les rues. J'hésitai à plusieurs reprises à lui demander les raisons pour lesquelles elle était venue me chercher, mais je me tus en la voyant nous diriger vers l'immense entrée du château. Elle se posa sur la petite place, en haut des marches, et continua son chemin vers l'une des tours voisines. Elle se retourna, remarquant que j'avais cessé de la suivre. Je m'étais en effet arrêté sur le bord de l'escalier. Ne m'étant jamais approché à ce point, je n'avais pas prêté attention à la démesure de l'endroit.

– Je n'ai pas toute la soirée, s'agaça Lyra, me sortant de mes pensées.

Nous entrâmes donc dans le palais, mais par une porte secondaire et bien plus petite. J'eu alors l'impression de changer de monde. Je fus d'abords étonné de voir que l'intégralité du château n'était pas submergée. Je remarquai ensuite que tous les murs étaient recouvert de tissu plus fin les uns que les autres. La seule pierre visible était le marbre, qui constituait les dalles du sol et les balustrades des balcons. Enfin, même les résidentes sortaient de l'ordinaire : les quelques dragonnes de la cour et les suivantes que nous croisions affichaient du maquillage, une manucure, et des coupes de cheveux à se demander si elles ne portaient pas des perruques.