[EX] La mère - Partie 3

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NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Mais Rebby resta sur son incompréhension. Ou avait-elle du mal à appréhender la situation ? J'étais moi-même surpris par la tournure des événements. Elle resta figé, scrutant le visage pourtant bienveillant de la dragonne, à la recherche d'un signe qui dévoilerait la mauvaise blague. Il fallut que Meryll vienne à son contact et confirme les dires pour que la lapine reprenne pied dans la réalité. S'en suivi alors divers questions, d'abord hésitantes, puis plus posées, Rebby gagnant en confiance au fur et à mesure que la conversation se déroulait. Elle connaissait déjà toute l'histoire de son passé, mais voulait la réentendre de la bouche de sa mère biologique. Ses deux mères avaient espérées qu'elle s'intègrerait comme toutes les mammifères avec les filles libres de la forêt, sa situation posant problème aux yeux des deux clans d'espèces.

Je profitai de la retombée d'émotions et de sentimentalismes pour essayer de revenir dans l'action.

– Bon, maintenant que vous avez fait connaissance ! m'exclamai-je en me rapprochant. Vous avez parlé de relation avec le château...

Baéline reprit immédiatement un air renfrogné en relevant la tête vers moi. Elle me coupa la parole du même ton froid par lequel elle m'avait accueilli.

– Je t'ai déjà répondu. Tu n'as pas mieux à faire que de jouer les messagers de ces irréfléchies ? Un mâle ne devrait pas s'occuper de problème politique.

Je ne pus retenir un profond soupir, suivit, à l'adresse de Meryll, d'un vif :

– Elle fait toujours ces présomptions avant même qu'on ait fini ?

Ce à quoi la brebis acquiesça des plus largement. Je pris donc le temps, avec toute la délicatesse qu'il m'était possible d'avoir, d'expliquer à la dragonne bourrue ma relation avec les filles, ainsi que notre voyage. Fort heureusement, chaque fois que celle-ci doutait de ma parole, Rebby venait à mon secours. Après un long moment, Baéline fut tout de même satisfaite par notre histoire. Elle n'en resta pas moins teigneuse chaque fois qu'elle m'adressait la parole :

– Donc, après avoir fait traverser toutes ses épreuves aux filles, je peux savoir ce que, toi, tu as à gagner à venir ici, chez moi ?

Un frisson me parcourra l'échine tandis que j'eus un effet de déjà-vu, face à cet interrogatoire. Ces deux femelles faisaient finalement bien la paire.

– Eh bien, puisque tu as parlé d'avoir des liens avec la royauté...

Je marquai une pause, m'attendant à une nouvelle vocifération de commentaires. Etrangement, je pus continuer sans interruption.

– ... J'aimerais savoir si il y a un moyen de, disons, visiter un peu librement le château.

– Génial ! s'étonna Baéline en roulant des yeux. Encore un mâle qui veut aller loucher sur les chambres princières. On en attrape un à chaque festival.

Si je ne racontais pas tout dans les moindres détails, je savais que Rebby ou Meryll le ferait pour moi. Il était donc inutile de prétendre chercher autre chose que mon cristal. Alors, afin de la convaincre, je partis, une fois de plus, une fois encore, à raconter une fausse histoire sur ma situation, à propos d'une attaque imaginaire sur un village fictif aux abords de mon sanctuaire, et dont j'étais le seul rescapé. La politique ne m'irait peut-être pas si mal, finalement. Toutes les dragonnes semblaient avoir la même aversion pour ce peuple de la forêt, les Sectiss, et le simple fait de les mentionner semblait suffire à rendre mon histoire crédible.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant