[EX] Les 3 écrivains - Partie 3

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NDLA : Les chapitres précédés de "EX" sont les chapitres d'un premier jet non fini que je laisse pour ceux qui voudrait les lires, et ceux qui les connaissent déjà. La réécriture de l'histoire se fait à la suite.

Journal de Meryll :

Un matin comme un autre, je me décidai à prendre l'un de ses fichues journaux magique. Je le cachai dans une petite sacoche blanche qui se mêlait bien avec la laine de ma cuisse. Je n'eus pas besoin de l'ouvrir pour deviner qu'il écrirait des choses que je préférais garder pour moi. En y repensant, je me dis néanmoins que je devrais essayer d'être moins médisante à l'égard du dragon, il ne semblait pas vouloir nous surveiller à tout prix, son idée partait donc probablement d'un bon sentiment. Et j'étais plutôt ravie de posséder un objet imprégné de magie, depuis toutes ces années. Car même si j'avais une ou deux petites machines à la maison, les sauvageonnes étaient si bornées à interdire la magie, qu'elles en devenaient plus autoritaires que celles qu'elles combattaient. Sans être les pires, bien sûr, ces décades champêtres furent sans aucun doute les plus difficiles que j'eus à passer, loin de toute civilisation. Je m'étais surement un peu trop précipitée sur l'idée d'accompagner ce Reptiss, d'ailleurs. Mais Rebby devenue assez grande maintenant, j'avais tenu ma promesse. Je voulais retrouver ma douce.

En attendant, nous étions tous bloquer à Aquos. Je pris le chemin, devenu routinier, du centre éducatif. J'avais commencé à renouer avec mes mauvaises habitudes, et m'arrêtai en chemin devant l'une des grandes cantines. La nourriture aquatique était assez spéciale, cuite entre vapeur et pression, mais elle remplissait bien l'estomac. Et je n'étais que trop contente de changer de mes sempiternels bouillons de légume.

J'arrivais finalement dans la grande école. J'étais la première à entrer, hormis la directrice qui vivait sur les lieux. Je me chargeais de préparer les salles d'enseignements, sortant des boites les jouets des plus petites, et alignant les coussins d'assises des plus grandes. Les professeures, toutes dragonnes évidemment, étaient fort sympathique, et ne se laissaient pas aller aux préjugées des espèces. Celle qui se chargeait des jeunes mammifères m'avait même laissé intervenir à plusieurs reprises. Il était toujours gratifiant de montrer aux nouvelles générations que nous n'étions pas cantonnées à nos travaux, mais que l'on pouvait aussi très bien s'instruire.

Tout se déroula comme à son habitude pour la matinée. Puis, à midi, alors que je déambulais dans le calme des couloirs, un nouveau dérangement me trouva, sous la forme d'un tas de muscle sans cervelle. Le taureau m'arrêta en posant sa main sur mon épaule, puis me plaqua dos au mur et posa sa main sur celui-ci juste à côté de ma tête. Ses manières virile marchaient peut-être avec les pucelles, mais il commençait à sérieusement m'horripiler à faire cela à chaque fois. Il essayait en plus de se donner un air gentil dans un mauvais rictus, ce qui n'aidait pas à le voir sous son plus beau jour.

– Tu ne devrais pas être ici, lançai-je sèchement.

– Allons, ma douce laine, je viens pour toi, dit-il d'une voix mielleuse qui ne correspondait pas avec son corps. Alors, tu as réfléchie à mon offre ?

Il essaya de caresser ma joue avec le dos de sa main, mais je le repoussais sans ménagement. Il essayait de me draguer depuis des jours, dès qu'il m'avait vu selon lui. Mais je savais que tout ce qu'il voyait en moi était une possession du dragon, et un moyen de le blesser s'il m'avait.

– Bas les pattes, m'exclamai-je. Je t'ai déjà dit que ça ne m'intéressait pas.

Je retirai sa main du mur, puis fit un geste pour le repousser, même si mon mouvement fut plus symbolique qu'autre chose, car avec notre différence de taille, je ne le fis pas bouger d'un pouce.

Le livre du Try-mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant