Elsa poussa un grand soupir, lorsqu'enfin nous sortîmes de la salle de DS. Je ne pus déterminer s'il s'agissait de soulagement ou d'indignation.
Aussitôt sortie, toute la classe se mit à parler activement du DS et à se demander les réponses avec une vitesse incroyable, comme si leur vie en dépendait. Personnellement, je ne comprenais pas cet engouement pour ce que je nommais "la course aux réponses". À part confirmer le fait que vous vous étiez entièrement plantés au devoir, je ne voyais pas ce que cela pouvait apporter, si bien que je m'éloignai quelque peu de ce brouhaha, dans lequel surgissaient de temps en temps des "J'ai juste !" ou des "Et merde...". Bizarrement, le ton pour prononcer les deux expressions étaient différents...
Elsa parlait à nouveau activement avec Lorrie et Julian, ce dernier semblant en profond questionnement intérieur. Apparemment, le DS ne s'était pas bien passé pour lui et la question qui semblait le turlupiner devait sûrement être : "Mais qu'est-ce que je fous en S ?"
J'avais, personnellement, trouvé le DS plutôt facile, mises à part les quelques potentielles erreurs dans lesquelles j'avais pu tomber. Enfin, ma philosophie en sortant d'un DS était plutôt de me dire "On verra bien." Elsa me disait que je cherchais à fuir le présent, ce à quoi je répondais habilement que je préférais me concentrer sur le futur plutôt que de ressasser le passé. S'ensuivait alors un habituel et interminable débat philosophique qui se terminait souvent sur un "Mais pourquoi la vie ?", question qui restait en suspens et sans réponse valable.
Arthur passa près de moi et me lança :
«-Alors Zélina, je suppose que ça s'est bien passé ?»
Je haussai les épaules, ne voulant pas trop m'avancer.
«-Mais oui, comme d'hab' ! lança la voix iconique d'Evan, dans mon dos.»
Je me retournai (une fois de plus !) et lui souris. Je finis par lui demander :
«-Et toi alors ? Comment ça s'est passé ?
-Alors, si on oublie les exercices 1 à 5, je dirais plutôt pas mal !»
Je me mis à rire. Apparemment, les cinq exercices du DS en avaient traumatisé plus d'un. Je ne pus m'empêcher d'admirer la décontraction d'Evan à toute épreuve. J'ironisai, souriante :
«-Ouais, en gros t'as juste écrit ton prénom ?
-Oui et encore ! J'ai sûrement du faire une faute dans mon nom de famille !»
Je rigolai. En même temps, c'est sûr que Zlethanowic ne rendait pas les choses faciles. D'ailleurs, je m'étais toujours demandée comment ces personnes-là faisaient pour écrire leur nom en moyen section. Bon, Zélina n'est pas simple quand même, mais Zlethanowic !
Alors que les garçons se rendirent dans les toilettes (et après on dit que les filles ont une petite vessie, hein !), Elsa et moi montâmes en cours, bien que la récréation venait à peine de débuter. C'était un sorte de petit rituel que de monter en cours, sans descendre en récré, et je vais vite vous convaincre sur ses raisons : 1) en sachant qu'il fait environ -10°C dehors, je ne savais pas qui avait envie de se les geler alors que l'intérieur du lycée était (gratuitement) chauffé et 2) nous avions -Elsa et moi- déployé une immense flemme de descendre et monter les escaliers en marbre continuellement, si bien que nous avions rentabilisé au maximum nos aller-retours, afin de les gravir le moins possible.
Au milieu de la -fatigante- montée des escaliers, Elsa s'écria :
«-Et merde ! Fallait que je vois la prof d'anglais pour le voyage aux Etats-Unis !»
Ah oui, le fameux voyage ! Je soupirai :
«-T'es sérieuse là ?! Tu dis ça alors que l'on vient approximativement de monter les trois-quarts des escaliers ?! (oui, j'ai dit trois-quarts alors que nous étions à la moitié, mais il faut bien user du langage pour convaincre !)
VOUS LISEZ
T1 | S'il suffisait que je te le dise...
RomanceTOME 1 «Les rencontres sont comme le vent ; certaines vous effleurent la peau, d'autres vous renversent.» Orpheline, travailleuse, sérieuse. Ce sont sûrement les trois mots qui définissent le mieux Zélina Evans, une lycéenne de seize ans, traînant d...