NdA : J'avais dit que le prochain chapitre arriverait dimanche, mais j'ai décidé que finalement je publierai tous les jours :) Donc, voilà un nouveau chapitre ! Bonne lecture ! LetTheMagicHappen
Arrivée chez moi, je me laissai tomber sur mon lit et deumeurai allongée quelques minutes pour mieux réfléchir. Pourquoi Lylian se fermait-il à chaque fois que l'on évoquait quelque chose de personnel ?
Je restai ainsi, juste pour me sentir seule, confrontée à mes propres sentiments. À nouveau, le nuage de doute des jours derniers m'entoura et j'en fus secouée. Je détestais ce sentiment d'incertitude et de pression.
C'était peut-être pour cela que je n'étais pas ressortie avec quelqu'un depuis mon premier "amour" si on pouvait appelé ça comme ça. Il s'appelait Ethan, il était dans ma classe en quatrième. En fait, on était sorti ensemble juste comme ça, par intérêt, sans vraiment de réel amour. C'était parti d'un défi et c'était devenu une histoire d'amour. Je ne pouvais pas dire que je n'avais jamais aimé Ethan, parce que c'était faux. Je l'avais aimé. Mais, on était pas fait l'un pour l'autre. Tout simplement.
L'histoire s'était terminée en avril de mon année de quatrième. Du jour au lendemain, on avait décidé de redevenir ami, c'était mieux ainsi. D'ailleurs je n'avais pas revu Ethan depuis qu'il avait quitté le collège en fin de quatrième. Il ne me manquait pas particulièrement. Il m'arrivait de penser à lui, mais sans plus.
Mais, ce soir là, je pensais à lui. Avec Ethan, tout avait paru plus simple. On s'était embrassé, on était sorti ensemble, on avait cassé. C'était aussi simple que cela. Il n'y avait pas ce côté sombre et mystérieux de Lylian. Ethan agissait comme tout le monde. Lylian agissait à sa manière, bornée et différente. Ethan me disait tout sur lui. Lylian me cachait tout.
Et, pourtant, il y avait quelque chose que Lylian avait de plus qu'Ethan. Une chose indescriptible, cette espèce de lien que j'avais ressenti depuis le début, cette chose qui nous liait. Un secret qu'il gardait en lui. Quelque chose qu'il ne soupçonnait peut-être même pas.
Je ne savais pas quoi penser de Lylian. C'était une personne lunatique. Il avait son côté sombre qui le rendait presque menaçant, qui contrastait avec son côté charmeur et sociable qui donnait envie de le connaître davantage. Pourtant, paradoxalement, j'étais attirée par ce côté mystérieux qu'il dégageait. Une sorte d'attirance incontrôlable, une envie d'en savoir plus.
Je finis par me décider de faire mes devoirs (j'étais bien obligée) qui consistaient en un croquis de svt à compléter, une lecture analytique en français à réaliser et en quelques exercices d'allemand sur l'utilisation de l'imparfait.
Lorsque j'eus finis mon croquis, je glissai ma main dans mon sac, dans l'objectif d'attraper mon agenda. Je manquai de tomber de ma chaise de bureau (mais, ce n'est pas de cela que je veux vous parler, même si, j'avoue, c'était un peu comique). Lorsque je saisis mon agenda, un petit papier vola et chuta sur le sol. Je fronçai les sourcils, ne me rappelant pas avoir mis un papier dans mon agenda. Je le ramassai, sceptique.
Il était légèrement froissé et contenait uniquement trois mots. L'écriture était déposée avec délicatesse sur le papier arraché d'un cours quelconque. Une écriture que j'avais appris à reconnaître. Elle était légèrement tremblante, mais gardait une élégance et une grâce subtiles. C'était l'écriture de Lylian.
"Je t'aime."
Il avait dû écrire cela en étude, quand il m'avait demandé mon agenda sous prétexte de vouloir "rattraper les devoirs". J'aurais du m'en douter. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres.
Je sentis alors quelque chose se débloquer en moi et j'eus une volonté soudaine de lui parler. Ce n'était même plus une envie, c'était un besoin.
J'attrapai donc mon téléphone, mais il fut plus rapide que moi. Alors que j'allais le déverrouiller, mon téléphone sonna, annonçant la réception d'un appel. Le nom de Lylian s'afficha. Comme s'il avait perçu mon appel au secours, comme si le lien qui nous unissait lui avait fait sentir ce besoin que je ressentais de lui parler.
Je fus la première à parler :
«-Allô ?»
Ma voix tremblait légèrement, sans que je puisse l'envoyer empêcher. J'attendis une réponse, le cœur battant.
«-Zélina, c'est Lylian, écoute je suis désolé pour toute à l'heure, je ne voulais pas partir comme ça... Je sais pas ce qu'il m'a pris.»
Sa voix regorgeait de remord et de regrets. Je m'assis sur mon lit et finis par souffler :
«-Pourquoi te fermes-tu à chaque fois que je te pose une question sur toi ?»
Lylian ne répondit pas tout de suite, et je pus presque l'entendre réfléchir. Il semblait chercher le mot juste, comme un politicien lorsqu'on lui parlait de son programme.
«-Je suis désolé, je n'aime pas vraiment parler de moi.»
Je ne dis rien, attendant une réponse plus précise que cela, mais sans oser pour autant lui demander. Cela semblait vraiment le perturber de parler. Je sus aux premiers sons de sa voix qu'il disait la vérité.
Lylian finit quand même par relancer la conversation :
«-Mes parents ont toujours voulu une fille.»
Il marqua une pause et je ne pus en identifier la raison. Peur d'avoir quelque chose qu'il refoulait ? Honte de quelque chose ? Qu'avait-il à se reprocher ?
«-Ils ont rencontré beaucoup de difficultés à faire un enfant. Alors, quand ma mère est tombée enceinte, ils ont prié jour et nuit pour que ce soit une fille.»
Sa voix se perdit dans les souvenirs et je n'eus pas le courage de l'interrompre.
«-Quand je suis né, bien sûr qu'ils étaient heureux, mais il y avait en eux une sorte de déception que je ne pourrais oublier.»
À nouveau, il se tut, pensif. J'avais les larmes aux yeux. Je voulus parler, mais aucun son ne sortit de ma gorge.
«-Ils avaient toujours cette envie d'avoir une fille, alors ils ont retenté de faire un enfant. Mais ça n'a pas remarché. Ce...»
Sa voix se brisa, emplie de larmes. Je partageais sa peine, en me mettant à mon tour à pleurer.
«-Ce qui m'a le plus marqué c'étaient les regards que me lançaient mes parents inconsciemment. Je sais que... qu'ils ne regrettent pas de m'avoir, mais il y a au fond d'eux une envie qui n'est pas comblée... Le plus dur c'est de me dire que si j'étais une fille, mes parents auraient vraiment eu tout ce qu'il voulait...»
Je secouai la tête. Il était dur avec lui même. Et cela me blessait, comme s'il parlait de ma vie. Il ne fallait pas qu'il garde ça pour lui. Je tentai de le réconforter, gauchement :
«-Ne dis pas ça... Tu n'y es pour rien...»
Je n'étais pas très forte en réconfort, pour la simple et bonne raison que j'étais plus souvent dans la peau de celle qu'il fallait réconforter que dans la peau de celle qui réconfortait.
Lylian brisa le silence oppressant, où se souvenir régnait :
«-Je sais.»
Sa voix était enrouée de larmes et je compris qu'il venait de me révéler quelque chose qu'il ne disait jamais, il venait de me montrer une face de lui-même qu'il avait l'habitude de dissimuler, il venait de retirer un masque qu'il portait.
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T1 | S'il suffisait que je te le dise...
RomanceTOME 1 «Les rencontres sont comme le vent ; certaines vous effleurent la peau, d'autres vous renversent.» Orpheline, travailleuse, sérieuse. Ce sont sûrement les trois mots qui définissent le mieux Zélina Evans, une lycéenne de seize ans, traînant d...