•Chapitre 12• «First party...»

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Enfin, samedi soir arriva. J'avais passé tout mon samedi matin à travailler sur ma dissertation et j'avais fini par apprendre ma leçon de géo, car nous avions un DS lundi. Ma tante ne m'avait pas déranger, mais je savais pertinemment qu'elle était aussi impatiente que moi, concernant ce soir. À midi, ce fut moi qui dus la contenir de ne pas déborder de joie, au vue de ma sortie de ce soir. Mais ma tante avait toujours était comme ça. On aurait dit que c'était elle qui allait à cette soirée, et pas moi. Ironie du sort.

Il était 16h30. J'emballai le T-shirt, qu'on avait prévu offrir à Evan ce soir, tout en y glissant LA photo. Je ressentis soudain une vague de stress, mêlé à de l'impatience. Oui, j'avais 16 ans, et cela allait être ma première vraie soirée, pas besoin d'en faire un drame ! D'ailleurs, j'étais loin de me douter que cette soirée allait irrévocablement changer ma vie. Mais ça, vous le découvrirez plus tard, en même temps que moi.

Ce que je ressentais, c'était surtout une envie incessante d'appeler Elsa pour lui dire que je changeais d'avis et que je ne venais pas ce soir, mêlée à une envie insoutenable d'avancer le temps pour enfin être à cette soirée (oui, c'est légèrement paradoxal, mais j'étais comme ça !).

Je souris rien qu'en pensant à ce que devait ressentir Evan en ce moment-là. Il devait être dans un état ! Je me le figurai en train de courir de partout, tantôt pour écouter chaque playlist, tantôt pour goûter chaque préparation, tantôt pour vérifier les moindres recoins de la maison, allant même jusqu'à voir si les toilettes étaient bien rangés. Oui, vous avez bien compris ! J'étais sûre qu'il en était tout à fait capable.

Tandis que je mis de côté le cadeau désormais emballé dans un beau papier rose fushia avec de grosses fleurs jaunes (oui, je soutiens que ce genre de papier cadeau peut être beau et non, je n'en avais pas trouvé d'autres, ma tante ayant parfois des goûts un peu douteux), ma tante (quand on parle du loup) toqua et se glissa dans ma chambre, bien que le terme "glisser" précédemment employé ne corresponde pas vraiment à la situation parce que ma tante, en voulant se "glisser" dans ma chambre, venait de buter malencontreusement mon armoire, qui dépassait légèrement sur l'encadrement de la porte (oui, c'est mal foutu, mais avec une armoire de deux mètres de long posée à côté d'un bureau de quinze kilomètres de long (non, je n'exagère pas du tout et non je ne viens pas de mettre des parenthèses dans des parenthèses et non, je ne commence pas à vous saouler avec ma phrase qui n'en finis pas), il est difficile de tout faire entrer), tout ça pour dire que ma tante venait, une fois de plus, de se prendre le coin de mon armoire. Bref ! Elle entra dans ma chambre (je ne vous fais pas un dessin) et elle me demanda, avec une voix infantile, transpercée par l'impatience :

«-C'est bon tu es prête ?»

Je souris, avant de lui répondre qu'Elsa venait me chercher dans 1h, que le soirée ne commencerait pas avant 20h (si tout le monde arrivait "à l'heure", c'est-à-dire dans un intervalle de trente minutes à partir de l'heure annoncée) et que le retard ne serait pas puni.

«-Je t'ai déjà raconté ma première soirée ?»

Je me tournai vers elle, un air d'étonnement inscrit sur mon visage. Ma tante ne m'avait jamais ouvertement décrit son passé, qui était inexorablement lié à celui de ma mère. Elle avait toujours eu peur de me blesser ou de me refaire traverser cette période que j'avais difficilement mise de côté. Et c'était cette peur qui l'avait contrainte de taire tous les aspects de son passé lié à ma mère.

Mais, aujourd'hui, je me sentais prête. Prête à affronter le passé. La perspective de cette soirée m'avait ouvert l'esprit, mais je savais que cette soirée n'était pas le seul facteur de ce changement. D'une manière ou d'une autre, le nouveau (qui n'était plus tout à fait un nouveau maintenant, mais j'avais pris l'habitude de l'appeler comme ça) prenait part à cette transformation. Il avait changé quelque chose en moi. Quelque chose que j'avais toujours cru inatteignable. Quelque chose de profondément enfoui en moi. Une sorte d'instinct difficilement ébranlable, mais pas inébranlable.

T1 | S'il suffisait que je te le dise...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant