Niara

25

Il attrape mes joues avec ses mains et pose délicatement ses lèvres sur les miennes pendant de longues secondes. Il faut peu de temps pour que s'entende des cris d'étonnement dans toute la pièce, gênée je cache mon visage avec mes mains tout en retournant à ma place.

Je suis encore choquée de ce qu'il vient de se passer, je ne m'attendais pas à ce qu'il officialise notre relation devant tout le monde. Surtout que la dernière fois il m'a clairement dit qu'il ne voulait pas que les autres le sache, il voulait être discret. Mais je suis vraiment contente de ce qu'il a fait, on a plus à se cacher maintenant.

Je suis surprise de voir Mehdi avec une expression de visage totalement fermée. On pouvait vraiment voir son énervement à travers ses yeux. Il se lève de sa chaise brutalement avant de quitter l'appartement sans prévenir personne. Pourquoi cette réaction ? Pourquoi prendre la fuite sans aucune raison ? Je ne comprends pas son attitude mais de toute façon, ce qui le concerne ne me concerne plus à présent. Marre de me prendre la tête pour lui. Marre de ses réactions disproportionnées. Marre de tout ce qui le concerne.

Après que l'euphorie soit terminée je décide de rentrer car il se fait tard, je vais prévenir Hichem et il tient à me raccompagner. Je fais la bise aux filles, je dis vite fait au revoir aux autres et je sors de l'appartement avec Hichem.

Moi - Pourquoi tu as fait ça ?

Hichem - Fais quoi ?

Moi - Officialisé les choses devant tout le monde alors que tu ne voulais pas les autres le sache pour l'instant.

Hichem - J'veux vraiment que tu me fasses
confiance.

Moi - Je te fais confiance, je n'ai juste pas confiance en moi. J'ai peur que du jour au lendemain tu trouves mieux que moi et...

Hichem - Dis pas de la merde, arrête. Je te la ferai pas à l'envers.

Je lui souris avant le prendre dans mes bras et de le serrer fort contre moi. Je ne suis pas du tout expressive avec lui, je ne lui montre pas souvent ce que je ressens mais Dieu seul sait à quel point je tiens à lui désormais. Ce n'était pas du tout mon but en venant ici de me mettre en couple mais je suis tombée sous son charme sans m'y attendre. Il m'entoure de ses bras et me sert à son tour mais je pousse un léger cri de douleur.

Hichem - Qu'est ce qu'il y a ?

Il me met dos à lui et soulève légèrement mon t-shirt.

Hichem - T'a un putain de bleu dans le dos.

Moi - Ah bon ?

Hichem - Qui t'a fais ça ?

Moi - Personne, j'ai sûrement dû me cogner quelque part.

J'ai nié, je savais pertinemment que c'était Mehdi qui me l'avait fais en me poussant contre le mur. Mais je refuse de raconter ce qu'il s'est passé avec mon ancien ami à Hichem, j'ai trop peur de sa réaction. À vrai dire je sais comment il va réagir donc je préfère le garder pour moi. Malgré qu'il m'ai fait du mal, je refuse que quelqu'un lui en fasse en retour. Je suis peut-être trop gentille, c'est vrai, mais on ne résout pas le mal par le mal.

Il baisse mon haut puis nous marchons jusqu'à mon bâtiment. J'allais lui dire au revoir mais il me signe de rentrer.

Hichem - Je dors chez toi ce soir.

Je le regarde avec incompréhension mais j'ai quand même accepté. Nous entrons dans mon appartement, je range mes affaires et je retourne dans le salon où se trouve Hichem assis le sofa.

Moi - Par contre le canapé n'est pas très confortable. Tu es mieux à dormir dans le lit de Kawan si tu veux.

Hichem - Je dors avec toi.

Moi - Ah, d'accord.

Je me démaquille et attache mes cheveux dans un chignon. J'enfile un pantalon et un t-shirt en guise de pyjama. Je m'allonge dans mon lit tandis qu'Hichem me rejoint quelques minutes plus tard. J'étais plus que gênée de dormir avec lui, je n'étais pas du tout à l'aise. C'était le premier garçon avec qui je dormais.

J'étais dos à lui, il colle son torse contre mon dos avant d'entourer mon ventre de son bras. Je pose ma main sur la sienne. Il dépose un léger baiser dans le creux de mon cou et nous nous endormons.

Vendredi 14 mars

Je passe plusieurs mois.

Ça fait un peu plus de six mois que je suis avec Hichem maintenant et tout se passe pour le mieux. D'ailleurs pour l'occasion il m'invite au restaurant ce soir, je suis on ne peut plus ravie.

Quant à Mehdi, c'est toujours pareil. Je campe sur mes positions et je refuse toujours de lui adresser la parole. Malgré tout, je dois vous avouez que cette dispute baisse mon moral ces temps-ci. Je ne ressens plus aucune colère pour lui dès à présent, seulement de la tristesse. Triste de repenser à ce qu'il s'est passé, de la tournure des événements.

Sinon Kawan n'est toujours pas revenu car son père est malheureusement décédé et il ne veut pas revenir en France pour l'instant. Il préfère commencer son deuil au Sénégal auprès de sa mère et tout le reste de sa famille avant de rentrer en France.

Et pour finir, j'ai eu mon permis, enfin. Mais j'économise un peu avant de d'acheter ma voiture.

Il est bientôt dix-huit heures et je viens à peine de rentrer de la fac, je me dirige dans ma chambre et commence à réviser pour mes prochains examens. Une fois que j'ai fini, je range mes affaires et commence à me préparer pour ce soir. Hichem m'a dit que je devais m'habiller classe car on allait pas dans n'importe quel restaurant. Je lui ai dit qu'un simple fast-food m'aurait largement plu mais il campé sur ses positions.

Je pars donc me doucher et je vais dans ma penderie afin de sortir une des plus belles robes que je possède. Je l'enfile et mets mon collier favoris, orné de diamants, autour de mon cou. Je choisie une paire d'escarpins assortie à ma robe et me parfume par la suite. Une fois prête, j'attache mes cheveux en chignon et prends ma pochette avant d'aller dans le salon. Il ne devrait pas tarder à arriver, il est dix-neuf heures cinquante et il devrait arriver vers vingt heures.

Les minutes défilent et il n'est toujours pas là, vingt-heures quinze, vingt heures trente, vingt heures quarante-cinq, vingt et une heure. Je l'appelle plusieurs fois mais je tombe à chaque fois sur la messagerie.

Je commence à perdre patience lorsque je vois qu'il est désormais vingt-deux heure et que messieurs ne s'est toujours pas décidé à venir. Énervée, j'enlève mes talons et les lance brutalement contre le sol. Je cours dans ma chambre enlever ma robe ainsi sur mon collier.

S'il y a bien une chose que je ne supporte pas ce sont les faux plans, me laisser espérer jusqu'au bout pour après me la mettre à l'envers, hors de question. Sur le coût de l'énervement je lui laisse une dizaine de messages vocaux où je lui dis tout ce que j'ai sur le cœur par rapport à son coup foireux. Une fois que je suis calmée je pars dans la cuisine chercher quelques cochonneries et je me pose devant un film.

Je suis surprise d'entendre que mon téléphone sonné, je le prends et je vois qu'Asma m'appelle, je décroche alors.

Moi - Allo ?

Asma - J'espère que ça va ?

Moi - Pourquoi je n'irai pas bien ?

Asma - T'es pas au courant pour Hichem ?