épilogue

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OMNISCIENT

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OMNISCIENT

17 JUIN 2017


Elle avait été heureuse, très heureuse, peut-être un peu trop d'ailleurs. Elle était devenue insouciante et avait oublié les dangers. Les dangers de le perdre, de le voir s'en aller. Elle se retrouvait totalement impuissante face à la situation, spectatrice de sa mort. Elle l'avait vu mourir sous ses yeux, à petit feu, lentement, difficilement, atrocement. Elle avait cru connaître l'enfer durant sa vie, mais ce n'était rien comparé à la vision qu'elle avait eue durant des semaines. Elle l'avait vu s'affaiblir et mourir, sans pouvoir rien faire.

Lorsqu'on perd un proche, on est triste. Mais lorsqu'on le voit mourir sous nos yeux, impuissant face à la situation, c'est encore pire. On en veut au monde entier, on devient quelqu'un qu'on n'a jamais été et qu'on espérait ne jamais devenir.


Minable, faible, impuissante, stupide.


Elle-même se qualifiait ainsi. Elle avait l'impression d'être ces adjectifs qu'elle n'aurait jamais voulu être. Elle aurait voulu se montrer forte, changer le cours des choses, remonter la pente, mais sa perte avait tout détruit sur son passage, emportant la jeune Elia que tout le monde connaissait, celle qui avait retrouvé la joie de vie grâce à un jeune homme de vingt-trois ans et deux amis qui s'étaient montrés là pour elle à n'importe quel moment.


Détruite et anéantie.


Voilà ce qu'elle était. Elia Delgado était détruite et anéantie par la perte de son petit frère, celui qu'elle considérait comme sa moitié. Et rien ni personne avait réussi à lui sortir la tête de l'eau. Elle coulait, prête à se noyer, un peu plus chaque jour.

Et lorsqu'on croit que c'est terminé, qu'il n'y plus d'espoir, et bien celui-ci renaît. Une personne, une action, une vision. Ça aurait pu être tout et n'importe quoi. Elle avait tenté de sortir la tête de l'eau, parce qu'elle ne pouvait pas faire cela. Elle ne pouvait pas se laisser mourir, parce qu'il ne s'agissait pas seulement d'elle, mais aussi de ce qui grandissait en elle, de ce petit être qui était arrivée sans qu'elle ne le sache.


Il suffit d'une lueur pour que l'espoir renaisse.

Il suffit d'une lueur pour que l'espoir renaisse

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