La puanteur m'attaquait les sinus. C'était un mélange de mort, de rance et de goût métallique qui embaumait l'air. Un véritable carnage s'étendait sous nos yeux. Un liquide visqueux, du sang, recouvrait tout le sol, mais c'était loin d'être le pire. La pièce était totalement carrelée en blanc comme si on avait voulu facilement pouvoir la nettoyer. Une chaise de torture était clouée par terre et des instruments servant à éviscérer, percer, arracher, mutiler et autres joyeusetés, étaient pendus aux murs. On se serait cru dans un vieille hôpital psychiatrique des années cinquante, en infiniment plus glauque.
Une femme aux cheveux bouclés et à la peau café au lait, qui devait être Crystal Belvigne, était ligotée sur le sol. Sa gorge avait été tranchée et elle avait dû se vider de son sang avant de mourir. Elle ne présentait pas d'autres signes d'agression.
Par contre l'autre victime, qui devait être Aurora O'Brien, était répandue dans toute la pièce. Ses membres étaient éparpillés sur le sol.
Une partie de son épaule gauche et sa tête pendaient au plafond, accrochés par un crochet de boucher. Sa colonne vertébrale à moitié sectionnée se balançait doucement au-dessus d'un tas d'organes en décomposition. Les intestins de la pauvre femme avaient été déplacés, la goule s'était certainement pris les pieds dedans une fois qu'elle l'eut démembrée. Ses longs cheveux au balayage soigné étaient couverts de sang séché et son visage s'était crispé éternellement dans une douleur abominable. Le reste de ses membres étaient en morceaux, probablement mangé et broyé par la goule. J'aperçus un pied et une main en dessous d'un lavabo dans le fond de la pièce.
La scène était trop dure pour moi, mon estomac se soulevait de plus en plus fort et je sortis en courant vomir tout ce que j'avais avalé dans la journée. Mes oreilles bourdonnaient et mon rythme cardiaque n'avait jamais été aussi élevé. J'espérais tellement les retrouver et les sauver. Bien sûr, j'étais contente d'avoir retrouvé Ksénia mais la déception et l'horreur qui s'emparait de moi à cet instant étaient redoutables. Des larmes coulaient sur mes joues et je pleurais sans pouvoir m'arrêter, à genou et à moitié recroquevillée.
L'horreur de cette scène allait resté gravée à jamais dans ma mémoire. J'allais faire payer ce Zephan quoi qu'il en coûte. Qu'il vienne me chercher, je l'attendrai.
Des mains me soulevèrent avec une tendresse à laquelle je ne m'attendais pas. Dane Archer me prit dans ses bras et je pleurais de plus belle. Il me caressait le dos en me murmurant des mots apaisants. Je me calmais au bout de quelques minutes.
Heureusement, je n'avais pas mis beaucoup de maquillage, je devais être affreuse. Le corps incandescent du vampire me réconfortait et je restais encore un peu contre lui le temps de reprendre totalement mes moyens. Mon don s'était recroquevillé tout au fond de mon âme, pétrifié de sentir encore une fois la mort autour de lui et je ne pouvais pas lui en vouloir. Pour le moment, j'étais comme aveugle, fatiguée et anéantie. Je n'avais plus la force de sonder quoi que ce soit pour trouver de nouveaux indices.
— Je dois partir, la police et les équipes médicales sont à quelques centaines de mètres.
— Comment le savez-vous ? croassais-je, la voix cassée par mes pleurs.
— Ma garde m'a prévenue par télépathie.
J'aurai du deviner que Dane Archer ne serait pas seul. Un vampire de cette envergure ne devait pas pouvoir sortir sans protection. La dernière fois, Zephan avait fait explosé sa voiture. Qui sait ce qu'il tenterait la prochaine fois.
— Je reviendrai vous voir plus tard et je vous donnerai les explications que vous attendez tant, me promit-il. Remontez vers votre bellâtre. Il saura s'occuper de vous. Pour le moment, sourit-il .
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À Demi-Mort
FantasyJ'étais une hybride. Moitié humaine, moitié je-ne-sais-quoi. Problème n°1 : ma moitié inconnue était en train de me tuer. Problème n°2 : j'ai eu le malheur de demander de l'aide à un puissant vampire aussi sexy que dangereux. Problème n°3 : je...