Chapitre 9 #2

190 33 8
                                    


***

Tout à coup, je sentis une vive douleur sur ma joue. Mon don éclata comme une bombe à eau, me laissant essoufflée et étourdie. Je regardais autour de moi, désorientée et nauséeuse. J'étais allongée par terre, au milieu du trottoir, et Orpheus se tenait au-dessus de moi les yeux remplis de frayeur.

— J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais, m'annonça-t-il la voix enrouée. J'ai cru que tu ne réveillerais jamais, me répéta-t-il en me tenant fermement dans ses bras.

Je sentais un tel soulagement dans sa voix que j'eue envie de pleurer. Je lui avais fait peur et j'en étais désolée.

— Que s'est-il passé ? demandais-je, soudain désireuse de savoir ce que je faisais par terre.

— Tu t'es « évanouie », je ne sais pas si c'est le mot. J'essaie de te réveillé depuis plus de vingt minutes.

Vingt minutes ? J'avais dû me concentrer plus que je ne le croyais sur l'aura de rose fanée. J'avais l'impression qu'il s'était passé quelques secondes tout au plus.

— Rentrons me dit Orpheus, je vais appelé Luis pour qu'il aille inspecter la maison.

— J'ai senti quelqu'un, dis-je. Un humain. Il se trouve dans la maison. Je n'ai rien capté d'autre. S'il y a vraiment quelqu'un qui a besoin d'aide à l'intérieur, il faut qu'on entre. Les flics ne pourront pas entrer sans mandat. Et ils n'entreront pas s'il n'y a pas de danger immédiat.

J'étais faible. Je me relevais doucement pour m'assoir je fus prise de légers vertiges. J'y étais peut-être allée un peu fort.

— Je sais, dis Orpheus. Mais nous ne pouvons pas entrer seuls et il va bientôt faire jour. Il faudra attendre. En plus, tu n'es pas en état d'entrer là-dedans.

— Et si cette personne meurt avant que les secours arrivent ? répliquais-je paniquée à l'idée de perdre une vie.

— Ecoutes, nous n'avons aucune preuve qu'il y ait bien quelqu'un ici. Une preuve matérielle j'entends.

— Je veux aller dans cette maison ! m'écriais-je en colère. Je ne laisserai pas quelqu'un mourrir ! Son aura est si faible qu'il lui reste très peu de temps à vivre.

Orpheus se redressa, résigné. Je me rendais compte que j'étais dangereuse pour cette homme, il ferait sans doute tout pour moi.

— Très bien mais je préviens Luis avant, il faut que quelqu'un sache où nous sommes. On ne sait pas ce qu'il y a là-dessous.

Après moins d'une minute au téléphone, Orpheus m'annonça que Luis était en chemin. Comme il habitait à au moins trente minutes du centre ville, il ne serait peut-être pas là à temps. Il ne voulait pas faire déplacer une patrouille sans preuve, c'était à prévoir.

— Si tu veux attendre Luis, restes ici. Hors de question d'attendre une minute de plus. J'entrerais dans cette maison, flics ou pas.

J'attendais qu'il réplique mais il n'en fit rien. Ce qui se passait était beaucoup plus étrange. Orpheus s'arrêta de bouger. Littéralement. Il était pétrifié telle une statue. Je me relevais tant bien que mal sur mes jambes en coton. Elles n'étaient pas d'une grande utilité. Elles me portaient à peine.

Je touchais la peau d'Orpheus. Rigide comme de la pierre.Tout autour de moi dans la rue était d'un calme surnaturel. Plus aucun son ne parvenait à mes oreilles. Soit j'étais devenue sourde brutalement, soit il y avait une raison beaucoup plus surnaturelle à tout cela.

En paranoïaque prévoyante, j'avais emmené mes armes. Mon Smith&Wesson était à ma cheville et mes couteaux dans le sac à dos que j'avais posé contre la maison en arrivant. Je me dépêchais de sortir mon revolver et je restais à l'affût du moindre mouvement. Zephan faisait peut-être surveiller sa propriété par des hommes de main.

À Demi-MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant